Des éclosions de COVID-19 dans plusieurs communautés autochtones au Manitoba
Des leaders autochtones pourraient imposer plus de mesures de confinement.
Une infirmière effectue un prélèvement pour un test de dépistage contre COVID-19 dans la Première Nation de Peguis en février 2021. (archives)
Photo : Facebook/Première Nation Peguis (capture d'écran)
Les cas de COVID-19 se propagent rapidement dans les communautés autochtones au Manitoba. La moitié d'entre elles ont des cas actifs, et certains chefs pourraient déclarer l’état d’urgence.
L’équipe de coordination de la réponse à la pandémie de COVID-19 des Premières Nations du Manitoba a indiqué, mardi, que 33 communauté ont des cas actifs. Dix sont situées dans le nord de la province.
Au moins huit communautés du nord ont mis en place des mesures de confinement ou des restrictions sur les déplacements.
Les communautés ayant pris de nouvelles mesures
Brochet
Gods Lake Narrows
God's River
Lac Brochet
Oxford House
Marcel Colomb
Nelson House
Tadoule Lake
Source : Manitoba Keewatinowi Okimakanak
Selon le bulletin quotidien de l’équipe de coordination de la réponse à la pandémie de COVID-19 des Premières Nations du Manitoba, le taux de positivités sur 5 jours des tests PCR
administrés dans les communautés autochtones s'établit à près de 23 %.Trois chefs de ces communautés réfléchissent à la possibilité de déclarer l’état d’urgence, ont-ils affirmé à CBC
.Le chef de la Nation crie de Pimicikamak, David Monias. envisage de le faire alors que sa communauté compte au moins 114 cas actifs à l’heure actuelle.
Il s’attend à ce que le nombre réel de cas soit beaucoup plus élevé, car les gens se fient aux tests rapides et attendent des jours pour obtenir les résultats de leurs tests PCR.
Le manque de logements adéquats au sein de la Première Nation contribue à la propagation de la maladie, puisque 39 personnes vivent dans une maison, selon M. Monias.
S’il y a surpopulation, cela signifie qu’il y a moins de place pour la distance sociale, moins de place pour s’isoler, et vous n’avez qu’une seule salle de bain, donc, le risque est décuplé
, explique-t-il.
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Pénurie de personnel infirmier
La Première Nation de Pimicikamak fait également face à une pénurie de personnel de soins infirmiers. Elle compte 4 infirmières depuis quelques semaines, alors qu’il y a habituellement 16 infirmières pour desservir ses 8500 habitants.
La province n’a pas confirmé de cas d’Omicron dans les communautés des Premières Nations, en date du 5 janvier, mais le chef de Pimicikamak, David Monias, croit qu’il y en aurait déjà.
Le chef de la Nation crie de Nisichawayasihk, Marcel Moody, mentionne que sa communauté compte actuellement 36 cas de la maladie à coronavirus, ce qui est le chiffre le plus élevé qu’il ait vu depuis le début de la pandémie. Environ 80 foyers sont en quarantaine en ce moment.
C’est vraiment frustrant, a-t-il déclaré. Nous essayons de faire de notre mieux pour contenir le virus, mais il semble que, quoi que nous fassions, le virus allait forcément revenir.
M. Moody prévoit rencontrer à nouveau son conseil pour discuter de la possibilité de déclarer l’état d’urgence.
Après deux ans de pandémie, les membres de la communauté sont fatigués des restrictions. Il est plus difficile de les faire respecter, ajoute-t-il.
Ils ne peuvent pas faire les choses qu’ils font normalement. Mais on doit continuer de faire ce qui est le mieux pour notre communauté et on ne peut pas jeter l’éponge
, lance M. Moody.
L’organisme Manitoba Keewatinowi Okimakanak (MKO), qui représente une vingtaine de Premières Nations du nord de la province, indique que Services aux Autochtones Canada expédie davantage de tests rapides aux communautés à mesure que les cas augmentent.
Un porte-parole de MKO
encourage les leaders autochtones à réorienter les membres de leur communauté vers des centres d’hébergement afin qu'ils puissent s'isoler et éviter une contamination dans les logements.Un porte-parole de Services aux Autochtones Canada, Matthew Gutsch, affirme que son ministère continue de travailler en étroite collaboration avec les communautés des Premières Nations du Manitoba, les offices régionaux de la santé et la province pour gérer les cas de COVID-19
.
Il ajoute que le Ministère a offert du financement à l'organisme de service de santé Ongomiizwin, de l'Université du Manitoba, pour la création d'équipes d'intervention rapide.
Leurs efforts peuvent porter sur les vaccinations, les soins primaires, la capacité de dépistage et la gestion des cas et des contacts en santé publique, selon les besoins de la communauté.
Avec les informations de Sheila North