Des entrepreneurs se disent découragés par l’exigence élargie du passeport vaccinal

Le passeport vaccinal sera bientôt exigé pour avoir accès aux services de soins de beauté (archives).
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L'imposition du passeport vaccinal s'élargit au Québec. Il sera exigé dans les succursales de la SAQ et de la SQDC et le sera prochainement pour obtenir des services de soins personnels. Cette nouvelle est durement accueillie par des entrepreneurs du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord, tandis que d'autres se disent heureux d'être ainsi mieux protégés contre le virus.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, en a fait l'annonce lors d'une conférence de presse jeudi matin.
Le président de la Chambre de commerce de Manicouagan, Antonio Hortas, estime que les entrepreneurs propriétaires de petites entreprises et les travailleurs autonomes souffriront de cette nouvelle directive.
C'est très difficile, au moment où on se parle, de comprendre ou de voir le potentiel de résultats que recherche le ministre. Ça nous laisse perplexes
, dit-il.
« C'est encore les commerces qui risquent d'être des victimes collatérales. Ils sont encore pris en otages et, en même temps, on se questionne sur la pertinence. »
Même son de cloche du côté du président de la Chambre de commerce et de l'industrie de Rimouski-Neigette, Guillaume Sirois. Selon lui, le secteur entrepreneurial pousse un soupir de découragement en réaction à ces récentes annonces du gouvernement.
Guillaume Sirois craint que ce nouveau fardeau sur les entreprises soit de trop.
« Pour utiliser une image : le gouvernement allume des feux. Il envoie les feux dans les entreprises et dit : "Éteignez ça vous-mêmes." Les entrepreneurs sont tannés de jouer aux pompiers. »
Guillaume Sirois demande que le gouvernement reconnaisse la situation des entreprises et les soutienne adéquatement, entre autres en leur offrant la possibilité d'obtenir de l'aide financière.
De son côté, la directrice de l'institut de beauté Christine à Rivière-du-Loup, Christine Gagnon, affirme qu'elle s'attend à devoir refuser des clientes qui ne seront pas vaccinées.
Elle ignore quelle part de sa clientèle n'a pas reçu deux doses de vaccin puisqu'elle n'a pas eu à vérifier le passeport jusqu'à maintenant.
« Comme entreprise privée, je serais bien désolée que beaucoup de dames ne soient pas vaccinées, car ça va encore jouer sur notre chiffre d'affaires. »
On va se conformer : on n'aura pas tellement le choix. C'est sûr qu'on n'a pas des effectifs très nombreux pour pouvoir demander le passeport
, poursuit-elle.
D'autres entrepreneurs heureux d'être mieux protégés
Magalie Laporte, barbière à L'Atelier de la moustache, à Rivière-du-Loup, se dit au contraire soulagée de voir que le passeport vaccinal va être imposé dans les salons de coiffure.
« C'est un soulagement de savoir qu'on est bien protégés étant donné qu'on a des contacts quand même assez directs avec nos clients. »
Elle indique que le passeport vaccinal était déjà demandé depuis un moment dans l'établissement où elle travaille puisque celui-ci compte aussi un bar.
Magalie Laporte ajoute que les employés demandent d'emblée aux clients s'ils ont un passeport vaccinal en règle lorsqu'ils prennent rendez-vous, ce qui évite de mauvaises surprises.
Ça se passe super bien, même avec les gens qui ne sont pas vaccinés, parce que ça arrive. Ils ont une réponse positive. Ils comprennent la situation. Ils savent que ce n'est pas de notre faute. Ça ne nous fait pas nécessairement plaisir de le demander, mais c'est une obligation et on la respecte
, conclut-elle.
D'après les informations de Fabienne Tercaefs et d'Alexandre Courtemanche