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Des centaines d’oiseaux sont morts de la grippe aviaire dans une ferme à T.-N.-L.

Une poule rousse.

La ferme en question, située à Saint-Jean, abritait un grand nombre d’espèces, dont des paons, des canards, des oies et des poules.

Photo : Alain James Dubé

Des centaines d’oiseaux atteints de la grippe aviaire sont morts le mois dernier dans une ferme à Saint-Jean, à Terre-Neuve. Des experts craignent que la souche H5N1 hautement pathogène qui ravage les oiseaux en Europe et en Asie se propage en Amérique du Nord.

C’est une véritable tragédie, affirme le fermier Jim Lester, dont la ferme d’exposition abrite un grand nombre d’espèces, dont des paons, des canards, des oies et des poules. Tous les oiseaux ont été mis en quarantaine par l’Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) peu après la détection du virus.

Il y a un petit lac dans la ferme où il y a souvent des canards sauvages. Nous croyons que c’est là que nos oiseaux domestiques ont été infectés, raconte M. Lester. Ils n'avaient pas vraiment de symptômes, mais ç'a frappé les poules en particulier. Il y a eu beaucoup de morts, plus que d'habitude. C’est à ce moment-là que j’ai contacté les vétérinaires provinciaux.

L’influenza aviaire a déjà fait des centaines de morts chez les humains dans le monde, mais rien n’indique pour le moment que la souche découverte à Terre-Neuve représente un risque pour la santé humaine, selon les experts consultés par Radio-Canada.

Jim Lester.

Jim Lester est propriétaire de la ferme d'exposition Lester, à Saint-Jean. Il a perdu des centaines d'oiseaux domestiques.

Photo : Radio-Canada / Patrick Butler

Il n’y a aucune indication selon laquelle il pourrait s'agir d'une souche zoonotique, c'est-à-dire une souche qui pourrait causer des problèmes chez l'être humain, affirme Jean-Pierre Vaillancourt, un expert en infectiologie avicole de l’Université de Montréal.

Ça prendrait un contact étroit, du genre ouvrir des oiseaux morts et jouer dans les entrailles ou se contaminer avec les fientes. Ce n'est pas un contact anodin que ça prend pour s’infecter avec ce virus-là en tant qu'être humain.

Les élevages resserrent les mesures de biosécurité

Les risques sont beaucoup plus grands pour les oiseaux domestiques, souligne le professeur Andrew Lang, spécialiste de l’influenza aviaire à l’Université Memorial. Il explique par contre que certains oiseaux peuvent contracter le virus sans présenter de symptômes.

Il peut y avoir beaucoup d’infections chez les canards colverts. 100 % de la population d’un étang pourrait être infectée, par exemple, mais aucun oiseau ne serait mort et aucun oiseau n’aurait des symptômes. Si une volée de poules le contracte, par contre, il est fort possible que les oiseaux meurent, explique-t-il.

Des fermes à Terre-Neuve, dont l’éleveur de volailles Country Ribbon, disent resserrer les mesures de biosécurité.

C'est un virus qui est respiratoire, mais il est également entérique, alors on le trouve dans les fientes, indique Jean-Pierre Vaillancourt. Je vous dirais que si j'étais éleveur de volailles à Terre-Neuve présentement, j'insisterais beaucoup pour faire respecter les règles de biosécurité à des gens qui entreraient dans les élevages.

S'il y a une façon pour ce virus-là, qui est maintenant formellement dans des oiseaux sauvages à Terre-Neuve, de rentrer et d’être en contact avec des oiseaux domestiques, qui sont évidemment tous à l'intérieur à ce moment-ci de l'année, ça serait pour les bottes.

Un premier cas à Terre-Neuve détecté le 26 novembre

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) dit avoir détecté un cas d’influenza aviaire hautement pathogène chez un goéland marin recueilli au lac Mundy Pond, à Saint-Jean, le 26 novembre dernier. Quatre semaines plus tard, le 20 décembre, l’ACIA a confirmé la présence de la maladie à la ferme Lester.

L'agence a établi une zone de 10 km autour de la ferme, où elle exerce un contrôle sur le mouvement des animaux, des personnes et de l'équipement.

Depuis cette découverte, le Réseau canadien pour la santé de la faune et ECCC surveillent des oiseaux sauvages dans la région en examinant des échantillons d'oiseaux morts et vivants, a affirmé un porte-parole de l’ACIA, dans une déclaration à CBC.

De nombreux cas d'influenza aviaire hautement pathogène ayant été signalés l'année dernière en Europe, les oiseaux aquatiques migrateurs sauvages pourraient avoir été la source du virus dans la péninsule d'Avalon.

Des effets dévastateurs en Amérique du Nord?

Andrew Lang note que des oiseaux migrateurs européens et nord-américains passent une partie de l’année à Terre-Neuve, ce qui fait en sorte que la souche détectée sur l’île pourrait bientôt se retrouver ailleurs en Amérique du Nord.

C’est un virus qui pourrait avoir des effets dévastateurs en Amérique du Nord. Il a déjà tué des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers d’oiseaux sauvages en Europe, en Asie et en Afrique, et il a causé de sérieux problèmes dans l’industrie de la volaille, explique-t-il.

La grippe aviaire n’a pas été signalée au Canada depuis 2015. Lorsqu’un cas est détecté, les éleveurs doivent immédiatement contacter les autorités provinciales, fédérales et internationales.

C'est quand même un virus qu'on connaît bien, affirme Carl Gagnon, professeur de médecine vétérinaire à l’Université de Montréal. On connaît toutes les mesures de biosécurité à prendre pour contrôler les infections et la propagation du virus. Dans le passé, nos agences gouvernementales ont aussi eu à faire face à des situations similaires.

On a toujours réussi à le contrôler jusqu'à présent.

Carl Gagnon recommande aux résidents de protéger leurs oiseaux domestiques en évitant les contacts avec des oiseaux sauvages.

Avec des renseignements de Mark Quinn, de CBC

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