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Le Saint-Laurent sous la glace en 2022

La pointe de Penouille l'hiver dans le Parc national Forillon.

La pointe de Penouille l'hiver dans le Parc national Forillon

Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat

Il n’y a pas eu de banquise l’an dernier dans le golfe du Saint-Laurent. Toutefois, 2022 s’annonce un peu mieux.

Une mince couche de glace est apparue cette semaine dans l’estuaire du Saint-Laurent pour la première fois de l’hiver.

Le froid glacial des derniers jours aura aidé. On a un léger retard sur ce qu’on appellerait des conditions normales. Ce n’est pas insurmontable, mais on est loin, loin des conditions de l’an dernier, estime Peter Galbraith, océanographe et chercheur à l’Institut Maurice-Lamontagne.

En ce début d’hiver, les eaux du golfe à l’est de Pointe-des-Monts sont encore à quelques degrés au-dessus du point de congélation, relève le chercheur. C'est normal pour cette période de l’année. On ne voit pas de glace aux Îles-de-la-Madeleine, au grand large, avant beaucoup plus tard, fin janvier et même février.

Une baie à Gros-Mécatina.

En 2021, en Basse-Côte-Nord, la banquise côtière ne s’est pas formée et les baies n’ont pas gelé.

Photo : Radio-Canada

S’il n’y a pas de redoux notable, la banquise sera de retour en 2022, croit le chercheur, qui estime toutefois que ce ne sera pas un gros hiver de glace.

Les grands hivers avec un fleuve entièrement gelé jusqu’à la côte de Terre-Neuve deviennent peu à peu des exceptions. Pour ça, explique Peter Galbraith, ça prend des températures hivernales durant tous les mois de l’hiver, et on a encore eu un mois de décembre très doux.

Ces hivers sans banquise fragilisent le rivage, qui devient vulnérable à l'érosion et au déferlement côtier.

Des hivers sans glace

Les chercheurs savent de plus en plus comment prédire un hiver sans glace. On regarde la température de l’air des mois de décembre, janvier, février, on fait une moyenne climatologique de ce que ça devrait être. On sait que si c’est plus doux de 2,4 degrés ou plus, ça va chercher toutes nos années d’hiver sans glace

Ces années sont 1958, 1969, 2010, 2011 et 2021.

Une cage à homards aux Îles-de-la-Madeleine sous la neige de février. On voit de la glace dans le golfe du Saint-Laurent à l'arrière.

Une cage à homards aux Îles-de-la-Madeleine sous la neige de février.

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Peter Galbraith fait observer que les trois derniers hivers sans glace sont survenus au cours des 12 dernières années. Donc, c’est le quart des fois, on arrive dans une zone de transition. Si on se projette dans 50 ans ou plus, on va en avoir de moins en moins, jusqu’à un moment où on va arriver au climat d’Halifax.

L’océanographe rappelle que le Saint-Laurent, avec le Japon, est l’endroit le plus au sud où il y a une période de glaces dans le monde.

2021, une année d’eau chaude

L’absence de glace sur le Saint-Laurent à l’hiver 2021 a toutefois eu des répercussions tout le reste de l’année.

« L’année 2021, en océanographie, a été pleine de records. »

— Une citation de  Peter Galbraith, océanographe et chercheur à l’Institut Maurice-Lamontagne

Le printemps a commencé par de l’eau plus chaude que la normale sur toute la couche mélangée, sur 75 mètres d’épaisseur, soit près de la moitié de tout le volume d’eau du golfe du Saint-Laurent, indique l’océanographe.

Selon les données recueillies par le chercheur, l’eau dans les profondeurs du plateau madelinien a été de 1 degré Celsius au-dessus de la normale et la couche intermédiaire froide du Saint-Laurent a atteint des températures qui n’avaient pas été observées depuis les 40 dernières années. Il s'est passé toutes sortes de choses, dit-il.

Déjà, en 2020, des records de chaleur avaient été enregistrés dans les profondeurs du golfe.

Ces températures plus élevées modifient peu à peu l’habitat des espèces. Et ces changements sont plus rapides et plus radicaux dans les fonds marins, ajoute Peter Galbraith.

La banquise devant Petit-Matane.

La banquise devant Petit-Matane à l'hiver 2018

Photo : Radio-Canada

N’empêche, même si la planète se réchauffe, le scientifique rappelle que les conditions météorologiques locales sont aussi influencées par d’autres phénomènes comme la circulation atmosphérique. Il n’est donc pas dit qu’on ne verra plus jamais un fleuve complètement gelé en janvier.

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