Les non-vaccinés privés d’assurance-emploi tant que la pandémie est au premier plan

Les Canadiens qui refusent de se faire vacciner n'auront plus accès aux prestations d'assurance-emploi tant que la pandémie sera au premier plan.
Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La ministre fédérale responsable de l'assurance-emploi affirme que les Canadiens sans travail refusant de se faire vacciner pourraient se voir privés de prestations tant que les préoccupations de santé publique resteront au premier plan.
Les libéraux ont ajouté des clauses restrictives pour le versement de prestations, affirmant que le soutien fédéral ne doit pas aller aux travailleurs qui perdent leur emploi ou des heures de travail parce qu'ils refusent de se faire vacciner.
Les règles ne s'appliquent pas à ceux qui ont une exemption médicale.
La ministre de l'Emploi, Carla Qualtrough, a affirmé que la décision était en partie économique, pour s'assurer que les lieux de travail ne soient pas fermés en raison d'une éclosion, et qu'elle visait également à encourager davantage de Canadiens admissibles à se faire vacciner.
Dans une entrevue avec La Presse canadienne, Mme Qualtrough a indiqué que les règles resteront probablement en place tant que la santé publique demeurera une priorité politique absolue.
La dernière série de prestations du gouvernement pour les travailleurs durement touchés devrait durer jusqu'au début de mai, mais les libéraux ont le pouvoir de prolonger l'aide jusqu'à l'été si nécessaire.
Tant que la santé publique collective des Canadiens sera menacée et que notre économie sera ainsi menacée, nous devrons garder la politique en matière de santé publique en tête de nos décisions dans les domaines de l'emploi, du travail et de l'économie
, a déclaré Mme Qualtrough.
Et je ne sais pas combien de temps cela durera
, a-t-elle ajouté.
La ministre Qualtrough a commencé en tant que ministre de l'Emploi peu de temps après les élections fédérales d'octobre 2019, arrivant en poste à un moment où le pays avait un taux de chômage historiquement bas.
Les aléas du taux de chômage
La pandémie a tout changé à partir de mars et avril 2020 lorsque la première vague a fermé la plupart des secteurs de l'économie. Trois millions d'emplois ont été perdus au cours de ces deux mois, et presque autant de personnes ont vu leurs heures réduites.
En mai, le taux de chômage a atteint un sommet historique de 13,7 % alors que le gouvernement a remplacé le régime d'assurance-emploi par le programme de Prestation canadienne d'urgence et son successeur, la Prestation canadienne de la relance économique.

La ministre de l'Emploi, Carla Qualtrough
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
L'aide fédérale a été revue en décembre. Elle est désormais davantage ciblée sur les secteurs les plus durement touchés et comprend une prestation de 300 $ par semaine pour les travailleurs soumis à un confinement. La prestation est seulement offerte dans une région visée par une ordonnance de confinement lié à la COVID-19, précise-t-on.
Mme Qualtrough a déclaré que le dernier pivot de l'aide en cas de pandémie avait été conçu à l'automne lorsque les libéraux ont cherché à créer une police d'assurance contre toute nouvelle situation causée par la pandémie au pays.
Nous devions nous assurer que, si quelque chose comme Omicron se produisait, nous aurions toujours un outil pour aider les Canadiens qui perdraient leur emploi ou feraient face à des heures réduites
, a-t-elle déclaré.
Mais nous savions que l'économie en septembre 2021 était très différente de celle de septembre 2020. Nous ne pouvions donc pas simplement continuer avec des mesures générales qui pourraient peut-être décourager le travail ou qui n'encourageraient pas une participation maximale au marché du travail.
Le mois dernier, le taux de chômage a atteint 6 %, soit 0,3 point de pourcentage au-dessus du niveau enregistré juste avant la pandémie en février 2020. Et la part des Canadiens en âge de travailler ayant un emploi a atteint son plus haut niveau jamais enregistré.
En repensant au début de la pandémie, Mme Qualtrough a déclaré que le gouvernement souhaitait cibler l'aide versée aux travailleurs plutôt que de fournir une prestation globale à l'ensemble des Canadiens, dont certains, comme les personnes âgées, bénéficiaient toujours de leurs prestations malgré le ralentissement économique.
En tant que ministre de l'Emploi surveillant le meilleur et le pire sur le marché du travail, Mme Qualtrough se dit contrariée par le nombre limité d'outils dont dispose Ottawa pour soutenir les travailleurs durement touchés.
Elle a cité en exemple les systèmes obsolètes qui doivent être mis à jour et les règles qui empêchaient certaines personnes d'être couvertes par toutes les mesures prises par le gouvernement.
Selon Mme Qualtrough, le gouvernement a pris à l'époque les meilleures décisions pour aider les personnes les plus touchées.