Amélia Saint-Louis nage avec bonheur vers les plus hauts sommets
Plusieurs athlètes de l’Estrie se démarquent sur les scènes québécoise, canadienne et même internationale. Radio-Canada Estrie s'est intéressé aux parcours d’athlètes prometteurs dans leur quête des plus hauts sommets de leur sport.

Amélia Saint-Louis est un espoir en nage artistique de Sherbrooke.
Photo : Gracieuseté Famille Saint-Louis
La Sherbrookoise Amélia Saint-Louis rêve d’atteindre les plus hauts sommets en nage artistique, mais elle garde les deux pieds bien sur terre… tant dedans que hors de l’eau pour y parvenir.
L'adolescente de 15 ans a déjà un palmarès important à son actif : avec son équipe, elle est arrivée première en 2020 au championnat canadien et s'est classée troisième en duo avec la Drummondvilloise Florence Lévesque.
Aux Jeux du Québec en 2019, à Québec, elle avait remporté l’or en équipe et en duo, puis l’argent en figures individuelles.
À court terme, elle vise de faire partie de l'équipe Québec junior à sa première année, puis de rejoindre l’équipe canadienne junior. En mars 2022, elle participera d'ailleurs aux qualifications pour les championnats canadiens, qui auront lieu à Québec en mai dans le bassin où elle s'entraîne tous les jours.
Ce sera la première fois que je pourrai y participer dans la catégorie junior
, souligne la jeune athlète, qui est soutenue par du programme Équipe Espoir d’Excellence sportive Sherbrooke.
Mais ses ambitions sont beaucoup plus grandes que le Canada.
C’est certain que plus tard, j’aimerais faire partie de l’équipe canadienne pour les Jeux olympiques
, affirme-t-elle.

Amélia Saint-Louis, un espoir sherbrookois en nage artistique.
Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion
Une inspiration venue des Améthystes
Avec ce parcours, la jeune athlète semble ainsi suivre les traces de l’une de ses anciennes entraîneuses au club Améthystes de Sherbrooke, Stéphanie Leclair, qui a participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012.
Stéphanie m’a inspirée dans ce rêve. J'étais toute petite et je voyais qu’elle avait réussi à aller aux Jeux olympiques [...] J'ai vraiment hâte de vivre ça, si c’est possible
, mentionne Amélia Saint-Louis.

Les performances réalisées par la nageuse Stéphanie Leclair sont une source d'inspiration pour Amélia (archives).
Photo : afp via getty images / LLUIS GENE
Elle travaille fort pour que ce possible devienne réalité. Le travail acharné est ce qui la caractérise comme nageuse artistique.
Quand j'ai un but, je fonce. Rien ne peut m'arrêter. Je suis aussi très résiliente. Ce n’est pas toujours facile. Quand je n'ai pas le résultat que je veux avoir, ça ne m'arrête pas et je travaille encore plus fort.
Amélia Saint-Louis est d'ailleurs bien encadrée par ses entraîneurs Marie-Renée Blanchet, Marie-Hélène Morneau et Kathia Labelle. En duo, elle nage maintenant en alternance avec Méa Nappi et Fannie Hébert de Québec.
On peut garder la tête dans l’eau au moins 30 secondes pour certaines figures. Je regarde les filles autour de moi pour savoir si je suis à la bonne place. Je pense à mes comptes pour être en même temps que les autres filles
, explique Amélia Saint-Louis.
Inventer les routines et les pratiquer pour être synchronisées demande beaucoup de travail. Il faut avoir une belle exécution. C’est axé sur les détails. Avoir les mêmes angles des bras et des jambes demande beaucoup de travail.
Palmarès sportif d'Amélia Saint-Louis
- Jeux du Québec 2019 : 1re place en équipe; 1ère place en Duo ; 2e place en figures
- Qualification pour les Championnats canadiens 2021 : 1re place en équipe
- Championnats canadiens 2021 : 3e place en duo ; 1re place en équipe ; 8e place en figures
Une décision difficile à prendre
Poursuivre son rêve a toutefois demandé des sacrifices à l’adolescente de 15 ans, qui a quitté sa famille et ses amis en semaine pour vivre son sport au sein du club de haute performance Québec excellence synchro.
Amélia Saint-Louis a pris la décision de poursuivre son entraînement en sports-études à 13 ans à l’école secondaire Cardinal-Roy à Québec à la suite de discussions avec Laurie-Anne Bédard, l’un de ses entraîneurs de l’époque. Elle passe ainsi ses semaines à Québec, où elle va à l'école le matin en quatrième secondaire. Les après-midis sont consacrés à l'entraînement, qui représente une vingtaine d'heures par semaine.
Ça n'a pas été une décision facile. Je voulais continuer de m’améliorer. Je ne pouvais pas pousser à mon maximum à Sherbrooke. J’ai ainsi rejoint un très bon club en natation artistique
, explique la jeune athlète.
Elle admet que les premières semaines ont été plus difficiles.
Mais, je me suis fait rapidement des amis. C'est comme une grande famille. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer
, explique celle qui consacre tout son temps libre à ce sport.
Faire de la nage artistique, c’est vraiment ça que je veux. Je vois que mes efforts portent fruit et je suis contente d’avoir fait ce choix-là.
Il faut être persévérant et il faut beaucoup travailler. Ça demande aussi beaucoup de discipline. C’est un sport où c’est difficile d’être parfait étant donné que c’est jugé. Il faut toujours en donner plus
, explique-t-elle.

La précision est importante en nage artistique. Amélie est consciente qu'il faut frôler la perfection en raison de la subjectivité des évaluations.
Photo : Getty Images / Clive Rose
Pour sa mère, Annick Landry, la décision de laisser son adolescence partir en pension à Québec n'a pas été facile.
Elle est jeune, mais quand même mature. On voyait que c’était son objectif de poursuivre plus loin
, signale sa mère Annick Landry.
Elle soutient qu’il fait placer sa confiance envers la famille de pension.
C'est sa famille de la semaine. La maman là-bas est vraiment extraordinaire. Il y a aussi une bonne communication avec les entraîneurs. Ils nous communiquent s’il y a des blessures. Si je voyais qu’elle n'était pas bien, elle reviendrait à la maison. Ce n’est pas nous qui la poussons. C'est sa décision
, assure Annick Landry.
Tout le soutien des parents
Comme c’est le cas pour les parents de plusieurs jeunes athlètes, ceux d’Amélia Saint-Louis s’avèrent des alliés essentiels.
Ils font beaucoup de transport avec l'aller-retour Québec-Sherbrooke chaque semaine. Ils n'ont pas hésité quand j’ai voulu changer de club. Ils m’ont soutenue
, souligne Amélia.
Annick Landry et Carl Saint-Louis, le père d'Amélia, remarquent qu'avec tout ce temps investi dans le sport, loin de la famille et des amis, il faut que la jeune fille soit passionnée.
Elle est fonceuse, persévérante et quand elle a un objectif en tête, c’est difficile de la faire dévier.
Et Amélia Saint-Louis a l’intention de persévérer dans son sport tout en travaillant dans le plaisir.
Aux nombres d'heures que je consacre à la nage artistique, il faut que ça se passe dans le plaisir
, signale la jeune athlète.