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Le budget de Montréal prévoit une hausse moyenne de 2 % des taxes résidentielles

Selon le chef de l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville, Aref Salem, ce budget « déjà périmé » ne prévoit rien pour soutenir les résidents, les commerces, les organismes, les restaurateurs et les membres du secteur culturel qui subissent les affres de la pandémie.

Un homme traverse la rue Sainte-Catherine, à Montréal.

La Ville de Montréal présente son budget pour l'année 2022.

Photo : The Canadian Press / Paul Chiasson

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a présenté mercredi un budget équilibré de 6,46 milliards de dollars pour 2022, soit 1,3 % de plus que l'an dernier. La Ville limite à une moyenne de 2 % la hausse de taxes du secteur résidentiel et à 1,5 % celle du secteur non résidentiel.

Cette hausse de 2 % représente environ 83 $ de plus pour une maison unifamiliale évaluée à 535 000 $. Pour les appartements en copropriété, il s'agit d'une augmentation de 7 $.

Toutefois, comme l'a précisé mercredi Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif et responsable des finances, chaque arrondissement peut imposer une hausse des taxes locales. Certains propriétaires pourraient donc voir leur facture augmenter un peu plus.

Par ailleurs, le programme décennal d'immobilisations (PDI) 2022-2031 atteindra un total de 19,54 milliards de dollars.

En présentant le budget et le PDI, mercredi, Valérie Plante a affirmé avoir été à l'écoute des citoyens, tel que promis lors de son assermentation, en novembre.

Ce budget est le résultat de ce qu'on a vécu durant les 20 derniers mois et il prépare l'avenir, a-t-elle déclaré.

Gros plan de Valérie Plante.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Le budget 2022 prévoit une réserve de 40 millions de dollars en cas d'urgence : Oui, ça peut être le déneigement, a dit Mme Plante, mais nécessairement, depuis 20 mois, c'est aussi tout ce qui est lié à la COVID.

« On fait l'écureuil pour garder des sommes de côté au cas où la COVID continuerait de nous surprendre. »

— Une citation de  Valérie Plante, mairesse de Montréal

Valérie Plante, qui a elle-même contracté la COVID-19 il y a moins d'une semaine, a affirmé en souriant se porter de mieux en mieux.

Le problème de la sécurité en ville

Se disant grandement préoccupée par la sécurité à Montréal et par l'accroissement de la violence par armes à feu, Valérie Plante augmente de 45 millions de dollars le budget du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Cela porte le budget total du corps policier à 724 millions de dollars. La Ville affirme que ce financement additionnel et récurrent permettra au SPVM de lutter contre la prolifération des armes à feu et contre le crime organisé.

Les dépenses en sécurité publique représentent près de 18 % du budget total de Montréal.

En plus de la prévention exercée par les policiers et par les groupes communautaires, il faut aussi pouvoir avoir des policiers qui retirent les armes, qui entrent dans les réseaux de groupes criminalisés, a dit la mairesse Plante.

En ce qui concerne l'embauche de policiers, on ne revient absolument pas sur ce qu'on avait dit, a déclaré Dominique Ollivier relativement à la promesse électorale d'en recruter 250 l'an prochain.

On a prévu des budgets pour aller jusqu'à 280 nouvelles embauches au budget 2022 par rapport à 2021, assure-t-elle.

Toutefois, il ne s'agit pas d'un ajout net d'effectifs. Ce sont 103 nouveaux agents qui seront embauchés; les autres embauches combleront les départs à la retraite.

Dominique Ollivier en train de signer le livre d'or de la Ville de Montréal au moment de son assermentation à titre de présidente du comité exécutif.

Dominique Ollivier est la présidente du comité exécutif.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Dès 2022, les policiers du SPVM seront graduellement équipés de caméras d'intervention et on prévoit que tous les policiers en seront munis en 2023. Sur dix ans, la Ville alloue 17 millions de dollars à cette fin.

Le déploiement des caméras est complexe, a expliqué Dominique Ollivier. Il faut instituer la Cour municipale numérique et s'assurer que les serveurs informatiques de la Ville puissent d'abord recueillir l'information captée par les caméras et la rendre disponible ensuite.

Pour prévenir la criminalité, l'administration soutiendra aussi les organismes communautaires – qui font un travail crucial – à raison de 20 millions de dollars sur quatre ans.

Pour lutter contre la violence conjugale, 1,2 million de dollars serviront notamment à créer une équipe spécialisée d'accompagnement des victimes.

Des logis pour les démunis

La Ville de Montréal accordera l'an prochain 111 millions de dollars pour que 12 000 logements sociaux et abordables voient le jour et pour que le règlement pour une métropole mixte entre en application.

Ce règlement encadre la délivrance de permis de construction pour les immeubles de cinq logements et plus.

En conférence de presse mercredi, Valérie Plante a déploré que le gouvernement du Québec n'ait rien versé depuis deux ans au programme Accès-Logis. Un énorme problème, a-t-elle dit, puisque Montréal dépend du gouvernement pour financer des projets de logements sociaux et communautaires.

Il est crucial que nous atteignions nos objectifs, avec ou sans l'aide de Québec, a insisté la mairesse, qui a ajouté que 12 000 logements, ce n'est pas assez pour répondre à tous les besoins.

Près de 56 millions de dollars sont aussi prévus dans le PDI pour des travaux d'infrastructures et d'aménagement, de même que 116 millions de dollars pour acheter des terrains et des immeubles.

Le budget sera étudié par les élus et par les différents services de la Ville en prévision d'une adoption, par le conseil municipal, le 21 janvier prochain.

En ce qui concerne les personnes en situation d'itinérance, Montréal double le budget annuel pour leur venir en aide en le portant à 5,9 millions en 2022. Au total, 10 millions sont consacrés à combattre la pauvreté et l'exclusion dans la métropole.

L'opposition décrie un budget périmé

Le chef de l'opposition officielle, Aref Salem, reproche à l'exercice budgétaire de l'administration Plante-Ollivier de ne comporter aucune mesure extraordinaire pour aider financièrement tous ceux qui sont durement frappés par la nouvelle vague de coronavirus.

L’administration a budgété comme s’il n’y avait pas de pandémie, a déploré M. Salem par voie de communiqué.

Si l'administration avait attendu en janvier pour déposer le budget tel que nous le lui avions recommandé plutôt que de s’empresser de le faire un 22 décembre, a écrit M. Salem, elle aurait pu faire les ajustements nécessaires pour répondre à l’arrivée du variant Omicron.

Montréal, de nouveau en état d'urgence sanitaire, a enregistré mercredi 1757 nouveaux cas de COVID-19 en 24 heures.

Mécontentement des villes liées à Montréal

Du côté de l’Association des municipalités de banlieue (AMB), le budget 2022 de Montréal creuse le fossé qui crée deux classes de citoyens dans l'agglomération.

L'AMB, qui regroupe les villes de l'agglomération montréalaise telles que Beaconsfield, Hampstead, Montréal-Est et Westmount, évalue à 710 $ en moyenne, par personne, la contribution qu'elles devront verser à Montréal en échange de services. Il s'agit d'une augmentation moyenne de presque 11 %, dénonce-t-elle.

Dominique Ollivier a rétorqué qu'en excluant la contribution liée au déficit de l'an dernier, l'augmentation imputée aux villes liées n'est que de 2,5 %, ce qui est plus que raisonnable, selon elle.

Mme Ollivier a dit que le gouvernement du Québec a alloué d'importantes sommes aux municipalités pour alléger le fardeau des dépenses liées à la pandémie.

À Montréal, nous avons gardé l'argent [de Québec], sachant que nous devions, cette année, nous occuper du déficit de 2020, a-t-elle poursuivi. Je me serais attendue à ce que la plupart des municipalités membres de l'agglomération [montréalaise] fassent la même chose.

« Ce n'est pas à moi de demander aux citoyens de Montréal de payer pour l'ensemble des dépenses. »

— Une citation de  Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif et responsable des finances à Montréal

Mme Ollivier affirme que la Ville est disposée à discuter avec l'AMB pour trouver des façons de faire différentes à l'avenir.

L’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) apprécie quant à elle que la Ville continue de réduire l'écart fiscal entre les immeubles résidentiels et non résidentiels. Cette mesure stimulera, selon l'Association, le développement économique local et les artères commerciales.

Avec les informations de CBC

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