Coup dur pour les bars et les restaurants du Québec
Un bar à Montréal
Photo : Radio-Canada / Simon Rail-Laplante
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Résignation et découragement pour les uns, léger soulagement pour les autres. Des propriétaires de bars, de salles de spectacles et de restaurants réagissent aux dernières annonces de fermeture du gouvernement devant la flambée des cas de COVID-19.
Ce sont des nouvelles auxquelles on s’attendait de toute façon. Mais c’est sûr qu’au lieu d’avancer, on recule
, souligne Pierre Thibault, président de la Nouvelle Association des bars du Québec, qui compte une centaine de membres.
Lundi après-midi, le gouvernement du Québec a ordonné la fermeture des bars, des tavernes, des salles de spectacles, en plus des cinémas, des spas et des casinos. Ces mesures s’ajoutent à celles annoncées la semaine dernière, qui faisaient plafonner la capacité d’accueil des restaurants, des commerces, des centres commerciaux et des lieux de culte à 50 %.
Avec l’annonce du gouvernement d’aujourd’hui, le propriétaire de la Taverne Saint-Sacrement, à deux pas de la station de métro Mont-Royal, à Montréal, a pris la décision de fermer son établissement et de rouvrir après les fêtes.
Même s’il est détenteur d’un permis du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), ce qui lui permet de servir de la nourriture comme un restaurant et ainsi de poursuivre ses activités, le jeu n’en vaut pas la chandelle, dit-il.
Avec des cas positifs de COVID-19 parmi ses employés, en plus de la pénurie de main-d'œuvre, la gestion des horaires était devenue un casse-tête
. On s’accorde une pause pour réfléchir à tout ça
, affirme-t-il.
Pierre Thibault se pose des questions quant à l’avenir des bars. L’idée, c'est que l'endettement n’est plus possible, le bilan financier va être amoché pour les prochaines années. Ce n’est pas évident
, poursuit-il.
Du côté des restaurants, qui pourront quant à eux continuer à exercer leurs activités mais seulement jusqu’à 22 h, c’est un léger soulagement
, souligne Martin Vézina, directeur des affaires publiques et gouvernementales à l’Association Restauration Québec, qui représente plus de 5000 membres, des restaurants comme des bars.
Mais la récente décision du gouvernement de limiter à 50 % la capacité de ces établissements à compter d’aujourd’hui a représenté un coup dur
. Il va falloir un véritable programme d’aide direct pour passer à travers cette nouvelle vague
aux propriétaires à la fois de bars et de restaurants, estime-t-il.

Pour freiner la propagation du virus, Québec annonce la fermeture des bars, des salles de spectacles, des salles d'entraînement et des écoles, et réduit les heures d'ouverture des restaurants. Un autre coup dur à encaisser pour ces secteurs. Elisa Serret a recueilli des réactions.
Montagnes russes pour les salles de spectacles
Pour le milieu des salles de spectacles, qui a particulièrement souffert de la pandémie, ces nouvelles mesures signifient l’annulation en masse de spectacles cet hiver.
On commence à s'habituer? Oui. Est-ce qu’on est assez fort pour passer à travers? J’ai des doutes
, s’inquiète Michel Sabourin, porte-parole de l’Association des salles de spectacles indépendantes du Québec et propriétaire du Club Soda, à Montréal.
On avait réussi à reconstituer les équipes après avoir tout perdu. Les employés de soutien, les gens de billetterie… Et maintenant, avec la fin de la PCRE [Prestation canadienne de relance économique], que vont faire ces gens?
, poursuit-il.
Olivier Corbeil, copropriétaire du Théâtre Fairmount, du Bar Le Ritz PDB et du Newspeak, affirme pour sa part avoir vécu un tourbillon d'émotions, avec l’annonce in extremis
de la réouverture des salles à l’automne, puis maintenant leur fermeture.
Il espère que les programmes d’aide, dont celui du Conseil des arts et des lettres du Québec et de la Société de développement des entreprises culturelles, seront renouvelés après le 31 mars prochain.
On se croise les doigts pour qu’on ne se retrouve pas dans la même situation qu'au début de la pandémie
, dit-il.