Tristesse en Acadie après la mort de Renée Martel

Renée Martel et son père Marcel Martel en 1991.
Photo : Jean-Pierre Karsenty
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La mort de la reine du country québécois Renée Martel est accueillie avec tristesse en Acadie et particulièrement au sein de la communauté musicale acadienne.
Renée Martel s’est éteinte samedi soir à l’âge de 74 ans des suites d’une pneumonie.
La communauté musicale acadienne pleure son départ, mais tient à souligner ses plus beaux moments avec elle. Renée Martel était bien connue dans la région. Au début de sa carrière, plusieurs amateurs de musique ont dansé le yéyé sur ses chansons.
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Au cours des années suivantes, l'artiste a eu un impact majeur sur la culture country, dans une région où le genre musical est fort apprécié.
La chanteuse acadienne Annie Blanchard a rendu un hommage à Renée Martel, la qualifiant de « mentore ».
Renée Martel a participé plusieurs fois à l’émission Pour l’amour du country, produite en Acadie, au grand plaisir des téléspectateurs.
Il n'y en a pas beaucoup d'autres comme elle, ça en fait une originale et elle va être beaucoup manquée par ses fans
, observe le musicien néo-écossais Ronald Bourgeois.
C'est une grande dame du country français, francophone. Il ne s'en fait plus comme elle, [de nos] jours.
Une fois que tu vas presque à la base, au début du country, elle est là avec son père, ça fait que ce n'est quelque chose que tu peux répéter ou qu'on peut recréer
, estime Ronald Bourgeois, qui évoque Marcel Martel (1925-1999), pionnier du country francophone.

L'auteur-compositeur-interprète de la Nouvelle-Écosse, Ronald Bourgeois
Photo : Radio-Canada
Les prestations de Renée Martel étaient toujours marquées par une sincérité et une joie de vivre contagieuse.
Le musicien country acadien Laurie LeBlanc a eu l’honneur de partager la scène avec elle à quelques reprises.
On la voyait toujours se promener dans la loge. Les artistes étaient contents de la voir et de lui parler
se souvient-il.
Le show a commencé, on sortait à tour de rôle au début. Puis bien sûr quand Renée est sortie, on l'a vue arriver avec sa grande robe blanche. Le public était debout, il était très content de la voir.
Une idole et un modèle à suivre
Pour plusieurs, Renée Martel était une machine à succès. Avant de devenir elle-même une artiste, Debbie Myers a été une admiratrice.
C'était quoi les chansons qu'on écoutait le plus quand on était jeune ? Et c'était, Ce n'était qu'un rêve, Un amour qui ne veut pas mourir, Si on pouvait recommencer
, se remémore Debbie Myers, avant d'entonner le refrain de Prends ma main.

Sur la scène de la Plaza Alexis-Nihon à Montréal, la chanteuse Renée Martel chante au «Donald Lautrec Chaud» le 12 juin 1969.
Photo : Radio-Canada / Francis J Menten
Passage remarqué en Acadie
Marc Beaulieu a travaillé avec Renée Martel à l’émission Country centre-ville. Il avoue être tombé sous le charme dès la première rencontre.
C'est véritablement avec cette émission, enregistrée à Moncton durant quelques années, que Renée Martel a conquis le public acadien.

À l'émission «Au jour le jour» du 6 mars 1984, Renée Martel chante en compagnie de ses parents, les vedettes country Noëlla Therrien et Marcel Marcel.
Photo : Radio-Canada / Jean-Pierre Karsenty
Chaque année elle revenait à Moncton pour participer à l'émission. Elle a toujours eu une connexion, une connexion très directe avec le public acadien
, relate Marc Beaulieu.
À travers cette émission, ça lui a donné la chance de rencontrer une foule d'artistes acadiens, parce qu'ils sont tous venus à l'émission.
Pour les artistes de la francophonie, il restera toujours pour Renée Martel, cet amour qui ne voudra pas mourir.
D'après un reportage de Jérémie Tessier-Vigneault