Omicron : « Ce sera probablement la vague la plus dure de la pandémie »
Le Groupe consultatif scientifique ontarien de lutte contre la COVID-19 exhorte la population à réduire ses contacts de moitié.
Le Dr Adalsteinn Brown, coprésident du comité consultatif scientifique sur la COVID-19 de l'Ontario
Photo : La Presse canadienne / Frank Gunn
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
« L'incertitude demeure, mais l'urgence est indéniable », a alerté le Groupe consultatif scientifique ontarien de lutte contre la COVID-19 en présentant, jeudi, ses plus récentes projections face à la propagation rapide du variant Omicron.
Seules des mesures sanitaires renforcées pourraient atténuer la progression exponentielle des contaminations et ainsi éviter d'engorger les soins intensifs.
Autre inconnue qui inquiète les autorités sanitaires : les effets encore indéterminés d'Omicron sur le syndrome post-COVID-19, communément appelé COVID longue
. En clair, mieux vaut redoubler de prudence par rapport à ce qui sera probablement la vague la plus dure de la pandémie
, a prévenu le Dr Adalsteinn Brown, coprésident du Groupe consultatif.
Selon les données disponibles, les infections pourraient atteindre 10 000 nouveaux cas quotidiens avant Noël sans durcissement des règles en vigueur. Mais des mesures rapides dites coupe-circuits
pourraient maintenir le nombre de nouvelles infections quotidiennes sous la barre des 5000 en décembre.
Concrètement, il faudrait réduire les contacts de moitié, mais aussi accélérer la campagne de rappel (entre 250 000 à 300 000 doses par jour) et poursuivre la vaccination des plus jeunes pour espérer endiguer la propagation virale, a indiqué ce groupe d'experts scientifiques qui a conseillé le gouvernement de Doug Ford tout au long de la pandémie.
Selon les plus récentes estimations, chaque contamination liée à Omicron infecte 6,1 fois plus de personnes que le variant Delta.
Sans un renforcement des mesures sanitaires, les admissions aux soins intensifs pourraient atteindre des niveaux insoutenables
au début du mois de janvier, a indiqué le Dr Adalsteinn Brown.
Même en supposant que le variant Omicron soit moins dangereux que Delta (de 25 %, selon la modélisation), les admissions en soins intensifs devraient augmenter d'ici la fin de l'année. Avec des restrictions sanitaires renforcées, elles pourraient concerner 300 malades de la COVID-19, mais sans nouvelles mesures, ce sont près de 500 patients qui pourraient passer le Nouvel An en soins intensifs.
À l'approche des festivités de fin d'année, le Dr Adalsteinn Brown a mis en garde la population : non seulement il faudrait s'assurer de fréquenter des personnes vaccinées, mais aussi augmenter la ventilation autant que possible et porter un masque correctement. Je pense alors que vous pouvez voir votre famille à Noël
.
Au 16 décembre, 166 patients atteints de maladies graves liées à la COVID-19 étaient hospitalisés dans des unités de soins intensifs.
La province a recensé son plus grand nombre de nouveaux cas de coronavirus en un jour depuis le 15 mai, avec 2421 nouvelles infections, soit près de 88 % de plus que jeudi dernier.
Course contre les rappels
Les scénarios analysés ne confirment qu’une chose : la troisième dose est devenue nécessaire à la protection individuelle et collective contre cette nouvelle forme du virus.
En somme, la stratégie du durcissement sanitaire permettrait d'atténuer la transmission, afin de gagner du temps pour [administrer] les rappels
, a précisé le Dr Brown.
Face au très facilement transmissible variant Omicron, le premier ministre Ford a annoncé mercredi une accélération de l'administration de la troisième dose de vaccin contre la COVID-19.
Tous les Ontariens de 18 ans et plus pourront prendre rendez-vous à partir de lundi pour leur dose de rappel s'ils ont reçu leur deuxième dose au moins trois mois auparavant.
Le gouvernement provincial a aussi annoncé une réduction de 50 % du nombre de spectateurs permis à l'aréna Banque Scotia pour les matchs des Maple Leafs et des Raptors, notamment.
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Restrictions confirmées pour les grandes salles
Le ministre de la Santé Christine Elliott a réagi aux projections en rappelant les nouvelles restrictions sur la capacité des salles, annoncées hier.
À compter du 18 décembre, l'Ontario introduira une limite de capacité de 50 % à l'intérieur des lieux ayant une jauge habituelle de 1000 personnes ou plus, ce qui limitera le risque de transmission dans les lieux intérieurs à risque élevé où se trouvent de grandes foules et où les personnes ne portent pas toujours un couvre-visage
, a indiqué la porte-parole du ministère.
En ce qui concerne l'appel urgent des conseillers scientifiques de renforcer les mesures sanitaires, le gouvernement assure que le médecin hygiéniste en chef continuera d'examiner les données et les preuves et agira au besoin pour limiter la transmission et protéger la santé et la sécurité des Ontariens
.
Des experts ont appelé le gouvernement Ford à imposer plus de restrictions, y compris quant au nombre de clients permis dans les restaurants, par exemple.