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Lancement du premier programme canadien de dépistage de la maladie d’Alzheimer

Élaboré en Colombie-Britannique, ce test permet de confirmer la maladie d’Alzheimer pour accéder à de futurs traitements.

Une paire de mains d’une personne âgée s'agrippe à une autre main.

Plus de 500 000 Canadiens sont atteints d’un trouble neurocognitif comme la maladie d’Alzheimer.

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

Un nouveau programme de dépistage de la maladie d’Alzheimer est offert au Canada. Élaboré en Colombie-Britannique, ce test permet de confirmer avec plus de certitude la présence de la maladie d’Alzheimer chez le patient, une étape nécessaire pour accéder à de futurs traitements.

Le test de biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer, qui est maintenant à la portée de toute la population canadienne, peut aider les médecins à bien diagnostiquer la maladie, même en présence de légers symptômes, explique la Dre Mari DeMarco, chimiste clinicienne à l’Hôpital Saint-Paul et professeure clinique agrégée à l’Université de Colombie-Britannique, à Vancouver.

L’équipe de la Dre DeMarco a mis au point un composant clé de ce test de dépistage de la maladie d’Alzheimer, ainsi que l’étude IMPACT-AD, qui a pour but de collaborer avec des patients et d'autres professionnels de la santé pour mettre en œuvre une stratégie de diagnostic exhaustif.

Le test consiste à mesurer les changements dans les biomarqueurs du liquide céphalorachidien, le liquide qui enveloppe le cerveau et la moelle épinière. Les résultats permettent au médecin de déterminer si la maladie d’Alzheimer est à l’origine des symptômes et si ces derniers sont susceptibles de s’aggraver au fil du temps.

Un test plus concluant que les précédents

Un test existe depuis un moment, mais on a eu du mal à y accéder au Canada pour une utilisation clinique, explique Alexandre Henri-Bhargava, neurologue à l’Hôpital Royal Jubilee, de Victoria, et professeur agrégé en médecine clinique à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), qui participe au programme.

C’était un test difficile à faire du point de vue technique. On obtient différents résultats en fonction des laboratoires. [...] C’est une des choses qui ont limité l’utilisation clinique de ce test-là, souligne-t-il.

Selon le Dr Henri-Bhargava, l’équipe de la Dre DeMarco a développé un nouveau test avec des résultats stables que l’on peut utiliser pour des populations cliniques.

Une avancée pour traiter les troubles neurocognitifs

Illustration montrant le cerveau humain et des neurones.

Le cerveau contient des milliards de neurones. L’alzheimer est caractérisé par la présence de deux types de protéines (bêta-amyloïde ou tau) qui empêchent le transfert de signaux entre ces cellules nerveuses.

Photo : iStock

Avant la création d’un test, la maladie d’Alzheimer était diagnostiquée cliniquement par le médecin, mais ce diagnostic ne pouvait être confirmé.

La seule manière de vraiment confirmer que la pathologie dans le cerveau est la maladie d’Alzheimer, c’était une autopsie. Avec ce test-là, on peut confirmer la présence des changements pathologiques qui causent la maladie, note le Dr Henri-Bhargava.

Le médecin peut ainsi orienter le traitement du patient ou discerner cette maladie d’un trouble dépressif, ajoute-t-il.

Selon le neurologue de l’Hôpital Royal Jubilee de Victoria, l’étude IMPACT-AD vérifie que l’information que les médecins reçoivent les aide vraiment à prendre des décisions importantes pour les patients et que ces patients tirent un bénéfice à discuter des résultats de ce test-là avec leur médecin .

Il ajoute que cette étude sert à justifier des dépenses en santé du gouvernement pour offrir ce test à la population canadienne.

C’est un test qui va devenir important, puisque les médicaments qui sont en voie de développement pour la maladie d’Alzheimer vont nécessiter que l’on soit capable de confirmer la présence de la maladie d’un point de vue pathologique.

Une citation de Alexandre Henri-Bhargava, neurologue à l’Hôpital Royal Jubilee de Victoria et professeur agrégé en médecine clinique à l’Université de la Colombie-Britannique

Un test « invasif » seulement accessible à certains médecins

Un homme accompagne une femme qui utilise un déambulateur.

Environ 76 000 Canadiens reçoivent un diagnostic de trouble neurocognitif chaque année, selon la Société Alzheimer du Canada.

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

Pour l’instant, le test n'est offert que par le biais d’un médecin spécialiste du traitement de la démence. La demande est, pour l’instant, assez complexe, et le test est offert aux patients qui peuvent en bénéficier le plus, note le Dr Alexandre Henri-Bhargava.

En outre, cette restriction est en place, car la procédure de récolte de l’échantillon qui va être ensuite testé dans le laboratoire de l’équipe de la Dre DeMarco, à l’Hôpital Saint-Paul de Vancouver, est un peu invasive , selon le Dr Henri-Bhargava.

On doit obtenir un échantillon du liquide céphalorachidien, un liquide produit dans le cerveau qui circule dans tout le système nerveux central, grâce à une aiguille insérée dans le dos, une ponction lombaire.

Le neurologue de l’Hôpital Royal Jubilee de Victoria espère que l'annonce de ce programme étendra l'accès au test à toutes les personnes qui en ont besoin.

Au Canada, plus de 500 000 personnes sont atteintes d’un trouble neurocognitif comme la maladie d’Alzheimer, et ce chiffre pourrait presque doubler d’ici 2030, selon la Société Alzheimer du Canada.

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