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Craignant de devoir fermer, la salle La Tulipe lance un appel à l’aide

L’intérieur de la salle, éclairée et vide.

L’intérieur de la salle de spectacle La Tulipe

Photo : Tirée de la page Facebook de La Tulipe

Radio-Canada

La Tribu, propriétaire de la salle de spectacle La Tulipe, a lancé un appel à l’aide sur les réseaux sociaux mardi en expliquant avoir reçu une demande d’injonction d’un voisin qui exige que cesse tout bruit venant de la salle de spectacle montréalaise.

Le message publié sur Twitter précise que l’immeuble voisin de La Tulipe a été racheté il y a environ deux ans et que cet espace commercial a été transformé en logement. 

Depuis, le nouveau propriétaire se plaint du bruit. La salle de spectacle a reçu plusieurs contraventions et, après une mise en demeure, une demande d’injonction a été déposée. La justice se prononcera mardi, d’après le message publié par La Tribu.

On pourrait se retrouver à ne plus pouvoir exercer nos activités, souligne Claude Larivée, président-directeur général de La Tribu. 

Une situation kafkaïenne

Selon lui, la Ville de Montréal a commis une erreur administrative en autorisant la transformation d’un espace commercial en logement.

Il y a un règlement qui, spécifiquement, interdit un changement d’usage du commercial au résidentiel pour tout espace adjacent à une salle de spectacle ou à un bar dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, précise-t-il. La Ville a reconnu son erreur, car elle a déposé une mise en demeure au voisin dans laquelle on peut lire l’explication de l’erreur.

La situation est kafkaïenne, poursuit-il, car la salle qui accueille des spectacles depuis environ un siècle est installée dans un immeuble classé immeuble patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.

L’immeuble classé patrimonial ne peut avoir pour vocation que le spectacle. Que fait-on d’une salle de spectacle quand on ne peut pas y présenter de spectacles alors qu’on en présentait en paix depuis plus de 100 ans?

Une citation de Claude Larivée, président-directeur général de La Tribu
La façade la salle de spectacle en plein jour.

La salle de spectacle La Tulipe

Photo : Page Facebook de La Tulipe

Des discussions infructueuses avec la Ville de Montréal

Claude Larivée dit avoir discuté avec la Ville de Montréal tant sur le plan politique que sur le plan administratif, mais sans succès.

Face à l’inertie des politiques sur le plan municipal, on a décidé de rendre cela public. C’est grave pour la culture à Montréal, c’est grave pour la vie de nuit.

Une citation de Claude Larivée, président-directeur général de La Tribu

C’est presque un gag, lance-t-il. On a eu un appel il y a deux semaines du bureau de la mairesse, Valérie Plante, pour savoir si on avait repris nos soirées de danse, car elle souhaitait venir danser à La Tulipe pour fêter son assermentation.

La réaction du maire d’arrondissement

Mardi soir, le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin, a réagi sur Twitter. Le théâtre La Tulipe est là pour rester. La vitalité culturelle du Plateau est une richesse à préserver. [...] Une solution émergera, a-t-il notamment écrit.

Mercredi, en entrevue à Tout un matin, Luc Rabouin a réaffirmé son engagement à prendre toutes les actions possibles pour maintenir ouverte l’institution culturelle qu’est La Tulipe.

S’il y a eu une erreur [de la Ville de Montréal], nous allons la corriger et nous assurer que les activités de La Tulipe puissent continuer, a-t-il mentionné.

L’Arrondissement témoignera en cour mardi. Pour ne pas nuire à cette audience, Luc Rabouin n’a pas souhaité donner beaucoup de détails.

Notre interprétation du règlement municipal est contestée par le propriétaire [de l’immeuble voisin de La Tulipe], a-t-il affirmé.

On a posé des actions à l’égard du propriétaire. Celui-ci conteste nos actions, donc on va régler ça en cour, a-t-il ajouté.

De son côté, la Ville de Montréal a indiqué mercredi, par courriel à Radio-Canada, qu’en raison de la judiciarisation du dossier et par respect pour le processus en cours, [elle] ne [ferait] pas de commentaire spécifique pour le moment.

Des contraventions de 1000 $

Dumas, accompagné de ses musiciens, salue les spectateurs à la fin d'un concert.

Dumas, au centre, confirme avoir reçu des contraventions lors de sa série de concerts «Le cours des jours», cet automne, à La Tulipe.

Photo : Radio-Canada / Marc Gosselin

À la suite de son appel à l’aide, La Tribu a reçu du soutien sur les réseaux sociaux. Le chanteur Dumas a confirmé que la salle avait reçu des contraventions à la suite de ses spectacles la semaine dernière.

L’immeuble adjacent à La Tulipe a longtemps servi d’entrepôt à l’humoriste et comédien Gilles Latulippe, fondateur du Théâtre des Variétés, qui avait acheté l’édifice, ainsi que celui abritant La Tulipe, en 1967 et qui l’a revendu en 2000.

Construit dans les années 1910, l’édifice de La Tulipe a été reconnu comme un immeuble patrimonial en 2001 et classé en 2012.

Au moment d'écrire ces lignes, la Ville de Montréal et l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal n’avaient pas encore donné suite aux demandes d’entrevue de Radio-Canada.

Ce texte a notamment été écrit à partir d’une entrevue réalisée par Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté et de concision.

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