Sault-Sainte-Marie convoite le siège de la future Agence canadienne de l’eau

La rivière Sainte-Marie relie les lacs Huron et Supérieur. Elle est une frontière naturelle entre le Michigan et l'Ontario.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La Ville de Sault-Sainte-Marie, dans le Nord de l’Ontario, a tenu en fin de semaine sa dernière consultation publique dans l'optique de soumettre sa candidature pour obtenir le quartier général de la future Agence canadienne de l'eau.
La plus grande municipalité du district d’Algoma a créé un groupe de travail duquel est membre Elaine Ho-Tassone. Elle est aussi chargée de projet pour Lake Huron North du centre d'innovation de Sault-Sainte-Marie qui regroupe plusieurs organismes ayant comme objectif commun la préservation de l’eau.
Elle a mené une dizaine de consultations publiques au cours des cinq derniers mois auprès de différents groupes dont les Premières Nations et les jeunes.
« De manière générale, les membres de la communauté sont favorables à ce que l’Agence canadienne de l'eau s'installe à Sault-Sainte-Marie. Ils espèrent aussi que cela permettra la mise en œuvre d’actions pour répondre à des enjeux locaux. »
Peu importe que le gouvernement fédéral opte pour une approche régionale avec différents emplacements ou un seul site principal, Mme Ho-Tassone croit que Sault-Sainte-Marie est incontournable pour une telle agence. La ville est située sur les berges de la rivière Sainte-Marie qui relie les lacs Huron et Supérieur en en plus d’être relativement au centre du pays sur le plan géographique. Les Grands Lacs sont la plus grande source d’eau douce de surface au monde, rappelle-t-elle.
Mme Ho-Tassone ajoute que la gestion des ressources en eau exige une concertation avec les États-Unis.
L’économiste et directeur pour l’innovation et pour l’Ontario de la fondation David Suzuki croit aussi qu’il serait judicieux d’avoir un siège dans la région des Grands Lacs. Yannick Beaudoin juge essentiel de sortir les agences gouvernementales des grands centres urbains habituels. Cette proximité avec la ressource et les communautés locales se traduirait dans le travail des gens de l’agence
, insiste-t-il.
La création de l’Agence canadienne de l’eau faisait partie de la lettre de mandat du ministre de l’Environnement et du Changement climatique de 2019. Cette agence travaillera avec les provinces et les territoires, les communautés autochtones, les autorités locales, des scientifiques et d’autres parties prenantes pour trouver les meilleurs moyens de garantir que notre eau demeure propre et saine et que cette ressource est bien gérée
, peut-on y lire. Sa création a aussi été mentionnée lors du dernier discours du Trône.
M. Beaudoin espère un mandat fort qui ira au-delà de l’identification et de la collecte d'informations et qui permettra de renforcer les lois et les plans stratégiques en place. À ses yeux, il est grand temps qu'une telle agence nationale voit le jour sachant qu'environ 20 % des réserves d’eau douce mondiale se trouvent au Canada et qu'il existe encore de nombreux enjeux d'accès à l'eau potable surtout dans les communautés autochtones.
La Ville de Sault-Sainte-Marie attend avec impatience l’appel de candidatures du gouvernement et s’attend à ce que cela se fasse dans les six premiers mois de la nouvelle année. Elle a d'ailleurs déjà créer un site internet pour promouvoir sa candidature.
La gestionnaire au développement économique, Kathleen Heymans, estime que l'emménagement de l'Agence canadienne de l'eau à Sault-Sainte-Marie pourrait créer une centaine d'emplois et engendrer des dizaines de milliers de dollars en retombée économique.