Anjou marche contre la violence

L'insécurité qui règne dans l'arrondissement d'Anjou inquiète les habitants.
Photo : Radio-Canada / Marie-Josée Paquette-Comeau
Quelques centaines de personnes ont manifesté contre la violence, samedi à Anjou, après la fusillade qui a coûté la vie à un jeune homme de 20 ans, Hani Ouahdi.
Familles, parents et professeurs se sont réunis près de l'endroit où M. Ouahdi a été tué le 2 décembre et ont exprimé leur inquiétude devant l’insécurité grandissante qui règne dans le quartier.
Je ne me sens plus en sécurité ici, surtout avec ce qui s’est passé
, a affirmé un jeune enfant, qui a dit avoir été témoin de « plusieurs batailles ».
Ça fait plus de 20 ans que je vis à Montréal, mais j’observe que le niveau de violence ne cesse d’augmenter
, a ajouté une adulte.
Plusieurs parents ont dit craindre pour leurs enfants, qui se font approcher par des gangs plus vieux
.
Même si la violence ne se manifeste pas dans les écoles du quartier, les élèves l'observent en permanence puisqu'ils sont témoins de scènes d’agression dans la rue ou de descentes policières, a affirmé Chantal Poulin, co-organisatrice de la marche et enseignante de formation, en entrevue avec RDI.
« Ils ont peur, ils ont vu des armes et ils se font tabasser. »
Parfois, les enseignants sont obligés de les raccompagner à la maison, a fait savoir Mme Poulin avant d'insister : Ils ont vraiment peur, ils entendent des coups de feu de manière régulière.
Davantage de moyens réclamés
Une des raisons de la marche, c'est de nous assurer qu'il va y avoir de l'argent pour ici, parce qu'en ce moment, Anjou n'est pas vu comme un secteur où il y a de la violence
, souhaite Chantal Poulin, qui espère qu’une grande partie du budget de 52 millions de dollars annoncé par Québec pour prévenir la criminalité reviendra à Anjou.
Il faut un plan pour accrocher
les jeunes afin qu’ils ne soient pas tentés par la criminalité, propose-t-elle.
Mme Poulin réclame également un plan de lutte contre la pauvreté et la criminalité. Elle demande aussi que soit construite une maison communautaire pour les jeunes.
« Anjou est un désert de services. »
Pour cette enseignante, Anjou n'est pas un arrondissement sécuritaire, contrairement aux affirmations du maire d'Anjou, Luis Miranda, qui n'a pas participé à la manifestation.
Le député libéral d'Honoré-Mercier, Pablo Rodriguez, qui a pris part à la marche, a assuré que le fédéral était « prêt » à discuter avec le gouvernement du Québec si celui-ci décidait de réglementer les armes de poing. Le gouvernement Trudeau serait ouvert à aider financièrement la province si elle souhaite interdire ces armes, selon M. Rodriguez.
Avec les informations de Marie-Josée Paquette-Comeau