Un nouveau refuge pour femmes ouvre ses portes à Cambridge Bay, dans l’ouest du Nunavut
Le refuge Arnat Qimavik dispose de 16 lits, dont 4 pour des femmes sans abri, et d’un logement transitoire pouvant héberger une famille.

La collectivité de Cambridge Bay au Nunavut, appelée Iqaluktuuttiaq en inuinnaqtun, compte moins de 2000 habitants.
Photo : Radio-Canada / Mark Hadlari
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les femmes victimes de violence domestique, de même que leurs enfants, ont de nouveau accès à un refuge à Cambridge Bay, dans la région de Kitikmeot. L’établissement a rouvert ses portes vendredi, plusieurs mois après avoir été obligé de fermer abruptement en raison de difficultés de gestion.
Le refuge Arnat Qimavik, anciennement appelé St. Michael’s Crisis Shelter, était auparavant géré par la Municipalité de Cambridge Bay jusqu’à sa fermeture, en mars 2020.
À l’époque, le centre était sous-utilisé, affirme la ministre des Services à la famille, Margaret Nakashuk. Il n’était pas utilisé adéquatement, alors qu’il avait été reconnu dans la communauté que ce refuge était nécessaire.
Le gouvernement du Nunavut et l’organisme à but non lucratif Kitikmeot Friendship Society ont récemment pris en charge la gestion de l’établissement.
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Le nouveau refuge comporte 16 lits, donc 4 sont destinés à des femmes sans-abri, et d’un logement transitoire pouvant accueillir une famille. Selon la ministre, il s’agit du plus grand refuge du territoire destiné à des victimes de violence familiale, après celui d’Iqaluit.
L’établissement sera propice à accueillir un plus grand nombre de personnes, dit-elle. Il ne sera pas seulement destiné à des femmes de [Cambridge Bay], mais aussi à celles venant d’ailleurs dans la région.
Le gouvernement du Nunavut a octroyé une somme de 480 000 $ pour la réouverture du refuge Arnat Qimavik de Cambridge Bay.
Le Nunavut compte actuellement cinq refuges de ce type. Ce n’est vraiment pas assez
, déplore Gerry Sharpe, vice-présidente de l’organisme national pour femmes inuit, Pauktuutit.
« La violence domestique n’est pas la faute des femmes, mais de la communauté. Quand nous sommes témoins de quelque chose, il faut agir, qu'on soit un homme ou une femme. »
Dans son budget de 2020-2021, le gouvernement territorial a prévu une somme d’un peu plus de 1 million de dollars pour l’ouverture de quatre nouveaux refuges destinés à des victimes de violence domestique à Gjoa Haven, à Baker Lake, à Pangnirtung et à Pond Inlet.
Questionnée à ce sujet, la ministre des Services à la famille n’a toutefois pas été en mesure de préciser où en étaient ces projets.
Au mois de janvier, Ottawa a annoncé qu’il financerait cinq refuges destinés à des femmes inuit et à leurs enfants dans chaque région inuit du Canada. L’emplacement du refuge construit au Nunavut n’a pas encore été choisi, selon la vice-présidente de Pauktuutit.
La construction de tels établissements faisait par ailleurs l’objet d’une des recommandations formulées dans le rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, paru en mai 2019.
Hormis le manque de refuges au Nunavut, Gerry Sarpe déplore un manque de sensibilité culturelle
envers les Inuit, notamment dans le système de santé et au sein de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Il y a un écart entre l’aide offerte et les méthodes traditionnelles de venir en aide
, soutient-elle.
En 2017, une analyse de Statistique Canada concluait que les femmes de moins de 24 ans vivant dans le Nord représentaient 17 % des victimes de crimes violents au Canada, alors qu’elles représentent moins de 7 % de la population féminine de cet âge à l’échelle nationale.
Environ 70 % des 51 communautés de l’Inuit Nunangat n’ont pas accès à des refuges d’urgence, selon l’organisme.