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Des communautés nourricières en plein développement en Estrie

Un concombre libanais tient sur une une branche.

Des citoyens se mobilisent pour développer des initiatives pour atteindre l'autonomie alimentaire

Photo : Radio-Canada / François Gagnon

Alors que l’on s’attend à une hausse de 5 à 7 % des prix des aliments en 2022, des citoyens se retroussent les manches pour tendre vers une plus grande autonomie alimentaire. Des initiatives ont vu le jour afin de mettre sur pied des communautés nourricières, notamment à Saint-Camille et Sherbrooke.

Les bouleversements climatiques ont motivé Christiane Bonneau et son conjoint de Saint-Camille, à entreprendre des démarches en ce sens.

On sait que tout va devenir plus cher, que l’énergie va être très couteuse aussi, explique-t-elle.

Selon plusieurs experts, la hausse du prix des aliments à l’épicerie est effectivement en grande partie causée par les sécheresses et les températures extrêmes. Et ces hausses se poursuivront en 2022.

Pour une famille de 4 personnes, en moyenne, la facture d’épicerie devrait augmenter de 966 $ pour l’année 2022, affirme Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire en science analytique agroalimentaire de l'Université de Dalhousie.

Christiane Bonneau transporte du foin pour ses bêtes.

Christiane Bonneau tend vers une plus grande autonomie alimentaire.

Photo : Radio-Canada

Une autonomie qui passera par le groupe

Christiane Bonneau et les experts ne sont pas les seuls à penser qu'il est nécessaire de redoubler d’efforts afin d'être moins dépendant des importations et produire plus localement. Le gouvernement provincial, avec ses investissements pour les cultures en serre, le croit aussi fermement, tout comme l'Union des producteurs (UPA) de l'Estrie.

Tous les produits importés… les frais de transport ont énormément augmenté. Cela a des impacts aussi dans l'achat d'intrants agricoles. Pour tous les besoins, pour tout le monde, les hausses de prix des produits importés sont considérables, soutient Michel Brien, président de l'UPA-Estrie.

Mme Bonneau, comme de nombreux citoyens, croit que toutefois que l'atteinte de l'autonomie alimentaire ne doit pas se faire sur une base uniquement individuelle. C'est pour cette raison qu'elle s'implique avec d'autres citoyens dans l'élaboration d'un plan de développement d'une communauté nourricière. L'objectif : faire en sorte qu'une diversité d'aliments soient produits localement et consommés localement. Ce plan sert entre autres à adopter des mesures concrètes pour y parvenir.

Ceux qui n'ont pas de terrain vont pouvoir bénéficier des initiatives des autres, affirme Christiane Bonneau.

Ce qu'il faut développer dans le contexte, ce ne sont pas juste des planches de culture et des sols vivants, mais de la solidarité et des liens. La planification en cours encourage beaucoup cela.

Une citation de Christiane Bonneau, citoyenne de Saint-Camille

Un mouvement qui prend de l'ampleur

Fanny Héraud, instigatrice de La Ravitailleuse, à Saint-Camille, a transformé sa cuisine d'été en épicerie. Elle aussi fait partie de ce mouvement, et a participé à l'organisation d'une consultation publique, qui a attiré 10 % de la population de la petite municipalité.

Ce fut un moment vraiment très inspirant, et motivant à me faire poursuivre mon projet, soutient-elle.

Des bocaux contenant différents produits, sur des étagères.

La cuisine d'été de Fanny Héraud est devenue une épicerie.

Photo : Radio-Canada

[On souhaite] une agriculture complémentaire, qui peut être citoyenne, de proximité par des entreprises maraîchères ou fruitières, ajoute Olivier Brière, directeur de la Corporation de développement socioéconomique de Saint-Camille.

L'idée, c'est d'avoir un jour un paysage alimentaire qui nous ressemble, et qui soit le plus diversifié possible, pour le palais, pour la santé et pour le plaisir des gens à participer ces activités-là.

Une citation de Olivier Brière, directeur de la Corporation de développement socioéconomique de Saint-Camille

À Sherbrooke aussi, un mouvement semblable prend de l’ampleur. Une trentaine de citoyens se sont rassemblés un jeudi soir dans l’espoir de créer une communauté nourricière.

Sur plein de points, je sens que les citoyens ont envie de s'impliquer et faire une différence, soutient Stéphanie Leclerc, membre d'Urgence climatique Sherbrooke. L'alimentation est centrale dans nos vies [...] On est extrêmement dépendants et vulnérables à l'accès à notre alimentation.

Les possibilités sont multiples. Stéphanie Leclerc cite notamment l’idée de vergers nourriciers, de potagers de façades ou encore d’initiatives d’éducation populaire.

Je pense que ça peut être très sécurisant pour une population d'améliorer son accès et sa résilience à l'alimentation locale produite de façon saine.

Une citation de Stéphanie Leclerc, membre d'Urgence climatique Sherbrooke

Urgence climatique sollicitera d'ailleurs l'appui du conseil municipal pour que cet enjeu devienne une priorité en 2022.

Des citoyens écoutent une femme qui parle en avant.

Une trentaine de citoyens se sont rassemblés à Sherbrooke pour discuter de la création d'une communauté nourricière urbaine.

Photo : Radio-Canada

Le défi de la transformation

Les citoyens veulent davantage de fermes, mais aussi davantage de transformation locale des aliments. Il s’agit d'ailleurs du maillon faible au pays, selon Sylvain Charlebois.

Au Québec et au Canada, on devrait transformer davantage nos aliments pour miser sur des formules à valeur ajoutée.

M. Charlebois juge également qu'une production trop localisée peut avoir un effet pervers en rendant vulnérable un milieu en cas d'événements météorologiques extrêmes.

En attendant, les citoyens se mobilisent pour que le projet devienne réalité.

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