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Le Manitoba dévoile son groupe de travail pour s’attaquer aux arriérés de chirurgies

Un lit dans une salle d'opération.

Une salle d'opération vide au Centre des sciences de la santé de Winnipeg.

Photo : Mikaela MacKenzie/Winnipeg Free Press/Canadian Press

Le gouvernement du Manitoba met officiellement sur pied son groupe de travail qui sera responsable de s’attaquer aux arriérés de diagnostics et de chirurgies qui frappent le réseau de la santé.

La ministre de la Santé Audrey Gordon a dévoilé la composition de ce groupe, lors d’une conférence de presse au palais législatif, mercredi. Elle était entourée du président de ce comité, le Dr Peter MacDonald et du directeur de l’équipe de projet, Matthew Lister. Le chef du service de chirurgie de Soins commun Manitoba , le Dr Edward Buchel était aussi présent.

Ce comité de travail compte 14 membres, soit des chirurgiens, des infirmières, un anesthésiste, un médecin de laboratoire de diagnostic et des représentants citoyens, dont certains autochtones.

Le groupe de travail chargé de résorber les retards accumulés dans les opérations chirurgicales et les diagnostics s'attaquera aux listes d'attente pour les interventions, indique la province. Il va notamment identifier les besoins prioritaires et mettra en place des services au Manitoba et hors province comme plan temporaire pour offrir des soins plus rapides.

La première ministre Heather Stefanson, avait mentionné son intention de mettre sur pied ce groupe de travail lors du discours du Trône prononcé le 23 novembre dernier. Elle en avait parlé après son assermentation.

La ministre Audrey Gordon, a rappelé que la pandémie met une énorme pression sur le système hospitalier et cause des retards, bien qu’elle ait mentionné que certains secteurs d’activités ont réussi à réduire considérablement leur liste d’attente pendant la pandémie, entre autres en échocardiographie, des chirurgies de cataracte ou encore en orthopédie.

On doit rester vigilant avec les soins différés, c’est la partie des arriérés qui n’est pas encore connue par notre système de santé qui pourrait émerger dans la prochaine année. [...] On doit trouver des solutions qui nous font progresser et on va faire ça ensemble, a déclaré la ministre de la Santé.

Le comité a déjà commencé son travail. Il a identifié des pistes de solutions à implanter à court et à long terme.

Parmi celles-ci, la création d’un système centralisé de gestion de l’information ou encore la négociation d’entente avec des fournisseurs de soins de santé spécialisés. À cela s'ajoute l’identification de patients prêts à être opérés et qui peuvent voyager hors de la province afin d’effectuer la procédure médicale plus rapidement. De plus, il est suggéré de s’assurer que les soignants utilisent toute l’étendue de leurs champs de compétence pour venir augmenter le personnel nécessaire à la réalisation d’une chirurgie.

Audrey Gordon donne une conférence de presse

Audrey Gordon, ministre de la Santé du Manitoba (archives)

Photo : Radio-Canada / Randall McKenzie

Mme Gordon a fait savoir que traiter les patients dans la province demeure sa priorité.

Le chef du service de chirurgie de Soins commun Manitoba , le Dr Edward Bushel, a dit vouloir augmenter la capacité de traitement avec l'embauche de plus d'infirmières. Il a préconisé dans la mesure du possible le redéploiement de personnel pour répondre à ces besoins.

Nous nous efforcerons chaque jour de renforcer davantage notre capacité afin que les Manitobains puissent continuer à recevoir des soins dispensés par nos chirurgiens, nos infirmières et notre système hospitalier, a-t-il souligné.

Audrey Gordon a indiqué que les Manitobains seront tenus au courant des progrès du groupe de travail, par des mises à jour régulières et transparentes.

Un premier rapport sera publié dans les premières semaines de 2022. Il présentera une analyse de la situation actuelle, un résumé des progrès accomplis et la manière dont le succès sera mesuré, précise la ministre de la Santé.

L’organisation Doctors Manitoba estime que l’arriéré de chirurgies et de diagnostics dépasse les 152 000 procédures reportées, selon des chiffres publiés sur son site Internet. En termes de chirurgie seulement, ce chiffre est estimé à 56 000.

Le Dr Buchel ne conteste pas nécessairement ces chiffres. Il affirme toutefois qu'il n'y a aucun moyen de savoir exactement combien d'opérations et de procédures de diagnostic sont reportées, de sorte que les deux organisations font des estimations et auraient des statistiques situées à deux extrêmes. En conférence de presse, il a évalué ce retard de 25 000 à 30 000 chirurgies reportées.

Le manque de mesures spécifiques déplorées

En attente d'une chirurgie, Kim Riddell, qui a assisté à l'annonce, déplore être toujours dans le noir quant à un échéancier où les retards de chirurgies pourraient être réglés au Manitoba.

Je me sens impuissante. J'attends, j'attends toujours mon opération. Sans une date ciblée spécifique et des fonds ciblés, [l'annonce d'aujourd'hui] ne m'aide pas du tout, a-t-elle réagi.

Kim Riddell devant des escaliers à l'intérieur du palais législatif du Manitoba

Kim Riddell est l'une des patientes manitobaines touchées par l'arriéré de chirurgie.

Photo : partage de caméra / CTV

Doctors Manitoba déplore aussi le manque d'échéancier. Ce que nous n'avons pas entendu aujourd'hui, c'est le temps qu'il faudra pour éliminer cet arriéré. Les Manitobains ont besoin de savoir combien de temps ils devront attendre, écrit l'organisation par courriel.

Toutefois, elle salue l'annonce et la voit comme d'une avancée positive dans le processus de rattrapage contre l'énorme arriéré, qui ne cesse de s'accroître chaque jour.

Le chef de l'opposition Wab Kinew déplore le fait de vouloir régler le problème en se rabattant sur des ressources hors de la province.

Ce que j'ai entendu, c'est une annonce pour me dire que plus de Manitobains et Manitobaines vont être envoyés en dehors de la province parce que notre système de santé a perdu sa capacité de soigner, lance-t-il.

Le chef libéral du Manitoba, Dougald Lamont, souhaite que davantage d'argent soit consacré à la reconstruction d'un système de soins de santé qui, selon lui, est brisé.

Nous devons être en mesure de prendre soin des nôtres. C'est la seule solution à long terme, fait-il valoir. 

Avec des informations de Rachel Bergen et d'Anne-Charlotte Carignan

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