Québec autorise les rassemblements de 20 personnes vaccinées pendant les Fêtes
Le ministre québécois de la Santé Christian Dubé est d'avis qu'il faut « récompenser » les Québécois qui se plient aux mesures sanitaires.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les rassemblements privés pourront réunir jusqu'à 20 personnes vaccinées contre la COVID-19 à compter du 23 décembre au Québec, a annoncé le ministre de la Santé, Christian Dubé.
En conférence de presse, le ministre Dubé a souligné qu’au cours des derniers jours le personnel de la « santé publique a fait un gros effort » pour analyser la situation sanitaire dans la province et en arriver avec cette recommandation.
Avec la situation qu’on vit en ce moment, malgré les incertitudes, je pense qu’il est important de récompenser les Québécois pour l’excellent travail au niveau de la vaccination
et du respect des règles, a-t-il dit.
Le gouvernement ne s'est pas fixé de date à laquelle ce nouvel assouplissement prendra fin. S'il faut reconsidérer ça après les Fêtes, on regardera. Parce qu'on n'aime pas ça, revenir en arrière
, a expliqué Christian Dubé.
Il s'agit du seul changement aux mesures sanitaires en vigueur. Pour le moment, il n’y a aucun autre assouplissement qui est prévu
, a déclaré le ministre.
Québec n'entend toutefois pas sévir contre ceux qui ne respecteront pas la limite de 20 personnes. L'idée d'une surveillance policière dans les restaurants et les bars a été évoquée, mais elle doit encore faire l'objet de discussions avec le ministère de la Sécurité publique.
On n'est pas dans un mode de coercition
, a ajouté M. Dubé, estimant qu'il pouvait compter sur la bonne collaboration des Québécois.
« On ne commencera pas à aller voir dans les partys privés si les gens respectent [la limite] de 20. »
À l'heure actuelle, le nombre maximal est limité à 10 personnes ou les occupants de trois résidences différentes.
Le premier ministre François Legault avait déjà partagé son espoir de porter à 20 ou 25 personnes le nombre limite des participants à un rassemblement intérieur, mais il attendait alors le feu vert de la santé publique.
Une recommandation « scientifique »
Le directeur national de santé publique du Québec, le Dr Horacio Arruda, assure que sa recommandation est « scientifique ». La science, ici, c’est une science de jugement de gestion du risque
, a-t-il précisé.
La décision est basée sur une augmentation du nombre de contacts, mais qui est acceptable dans un contexte de gens complètement vaccinés
, a-t-il soutenu.
« On se donne une liberté bien calculée. »
Il dit avoir pris en compte l’épidémiologie actuelle, la stabilisation des hospitalisations, le nombre d’individus non vaccinés, l’absence du variant Omicron, entre autres. Les projections de l’Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESS) et de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) ont aussi été analysées.
Peut-être qu'il y a deux semaines, je n'aurais pas fait la même chose, mais aujourd'hui, je me sens rassuré
, a déclaré le Dr Arruda.
Bien que certaines provinces permettent des regroupements de plus de 20 personnes, elles ont une circulation du virus moins intense que chez nous
, a-t-il souligné.
D’après les experts de la santé publique, a relaté le ministre Dubé, il y a moins d’enjeux pour les trois prochaines semaines, y compris Noël. C'est plutôt la situation épidémiologique après les Fêtes – si le variant Omicron se propage dans la population – qui est la source d'inquiétudes.
On travaille avec le [variant] Delta avant les Fêtes, mais on va peut-être avoir à travailler avec [le variant] Omicron après les Fêtes. Je pense que c’est ça le résumé de la situation en ce moment
, a-t-il dit.
Accès à la 3e dose de vaccin élargi
Le ministre Dubé a en outre annoncé que de nouveaux groupes sont admissibles à une troisième dose de vaccin, soit les travailleurs du réseau de la santé, les femmes enceintes, les membres de communautés éloignées ainsi que ceux qui souffrent de maladies chroniques.
Il s'agit d'un million de personnes de plus, dont 300 000 employés du système de santé, selon les évaluations du ministère de la Santé.
Les personnes de 60 ans et plus pourront éventuellement prendre rendez-vous pour avoir une dose de plus, mais il leur faudra attendre le début du mois de janvier, a précisé M. Dubé.
Outre les nouvelles clientèles annoncées mardi, ce sont les enfants de 5 à 11 ans, les aînés vivant dans les résidences pour personnes âgées (RPA), les personnes de plus de 70 ans et les non-vaccinés qui ont priorité pour la vaccination.
Pour l'heure, Québec administre des troisièmes doses aux personnes de 70 ans et plus, aux gens immunosupprimés et aux individus doublement vaccinés avec l’AstraZeneca.
Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) avait recommandé le 3 décembre dernier au gouvernement fédéral d’offrir une dose de rappel de vaccin contre la COVID-19 à tous les Canadiens de 18 ans et plus qui ont reçu leur deuxième dose depuis au moins six mois.
Le CCNIfortement
pour que les 50 ans et plus reçoivent cette dose de rappel.
Chose certaine, le variant Omicron plonge les Fêtes et les Canadiens dans l’incertitude. Depuis près d’une semaine, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 déclarés quotidiennement dépasse la barre des 1000 infections.
En attente des tests rapides
Le ministre de la Santé a confirmé avoir commandé 10 millions de tests rapides au gouvernement fédéral. Il espère recevoir cette livraison avant les Fêtes.
Pourquoi ne pas distribuer ces tests aux citoyens avant les réceptions de Noël? Ceux qui étaient disponibles jusqu’à maintenant, on les a tous mis en service de garde parce que c’est là qu’étaient nos enfants non vaccinés
, a répondu M. Dubé.
Daniel Paré, responsable de l’organisation de la campagne de vaccination contre la COVID-19 au Québec, a confirmé que la priorité du gouvernement Legault demeure les employés des services de garde. Ces derniers vont récupérer lesdits tests auprès de leur CISSS ou de leur CIUSSS.
Deuxième groupe : on va vouloir prioriser – si on reçoit les tests avant la fin des classes – les écoles primaires, parce que, encore là, c’est un groupe qui n’a pas eu ses deux doses
, a-t-il spécifié, parlant de 3 millions de tests prévus pour cette clientèle.
Si nous recevons d’autres tests rapides, on va les rendre disponibles à la population générale d’ici les Fêtes
, a-t-il enchaîné, mentionnant au passage que ceux-ci seraient gratuits.