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La médiatrice des vétérans dit qu’Ottawa fait fi de ses recommandations

Gros plan sur le drapeau du Canada qui figure sur l'uniforme porté par un membre des Forces armées canadiennes.

Six des 26 recommandations de l'ombudsman ont été mises en œuvre en quatre ans.

Photo : La Presse canadienne / Lars Hagberg

La Presse canadienne

La médiatrice des vétérans affirme que de nombreux ex-soldats malades et blessés ainsi que leurs familles se battent en vain pour avoir accès au soutien et aux services fédéraux parce que le gouvernement refuse de donner suite à un nombre croissant de recommandations de son bureau.

Dans une entrevue avec La Presse canadienne, Nishika Jardine a indiqué que le mandat de son bureau consiste à répertorier les obstacles systémiques et les injustices dans la façon dont les anciens combattants sont traités et de proposer des solutions pour venir à bout de ces problèmes.

Pourtant, la colonelle de l'armée à la retraite a déclaré que le gouvernement avait donné suite à un nombre décroissant de recommandations bien réfléchies de son bureau ces dernières années, au détriment des anciens combattants handicapés et de leurs proches.

Il est clair qu'au cours des quatre dernières années, le gouvernement a pris du retard dans le travail nécessaire pour remédier aux inégalités que nous avons soulignées.

Une citation de Nishika Jardine, ombudsman des vétérans depuis novembre 2020

Les problèmes relevés par son bureau depuis 2017 comprennent les longs délais imposés à certains anciens combattants qui souhaitaient savoir s'ils étaient admissibles à des prestations d'invalidité et à de l'assistance. Ces attentes ont été particulièrement longues pour les femmes et pour les francophones blessés en uniforme.

En juin dernier, Mme Jardine a également attiré l'attention sur ce qu'elle affirme être un traitement injuste envers les membres de familles d'anciens combattants, incapables d'accéder aux services de santé mentale, à moins que cela ne fasse partie intégrante du programme de traitement de l'ancien combattant.

Lorsqu'un ancien combattant ou un militaire a servi sa patrie, sa famille a servi elle aussi, et cela a des répercussions sur la santé mentale de tous ces gens. Certaines de ces histoires sont déchirantes.

Une citation de Nishika Jardine

Le bureau du ministre des Anciens Combattants, Lawrence MacAulay, a déclaré que le gouvernement avait accepté bon nombre des recommandations de la médiatrice, y compris sa demande, déposée en juin dernier, pour qu'Anciens Combattants Canada finance des programmes de soutien par les pairs pour les victimes d'inconduite sexuelle dans les Forces armées.

Nous avons également mis en œuvre des recommandations qui ont amélioré le soutien en matière de santé mentale pour les anciens combattants et pour leurs familles. Nous avons amélioré l'indemnisation des anciens combattants malades et blessés et créé une carte d'identité pour anciens combattants, a écrit le porte-parole Cameron McNeill dans un courriel.

Nous continuerons à travailler avec la médiatrice et avec son bureau pour améliorer les services et le soutien que nous offrons à nos anciens combattants et à leurs familles, y compris une nouvelle réduction des délais de traitement pour les anciens combattants, une priorité absolue qu'elle et le ministre partagent.

Une citation de Cameron McNeill, porte-parole du ministre des Anciens Combattants, Lawrence MacAulay

Mme Jardine, qui est la première femme à occuper ce poste et qui a fait passer le nom du bureau d'ombudsman à ombud, n'est pas la première personne à exprimer sa frustration devant ce qu'elle considère comme une réponse nonchalante du gouvernement aux préoccupations de son bureau.

Le prédécesseur de Mme Jardine, Craig Dalton, a démissionné en mai 2020 après seulement 18 mois.

Pourtant, un rapport publié par Mme Jardine à la fin de novembre mentionnait que cette tendance s'était accentuée ces dernières années à mesure qu'un nombre de moins en moins élevé de recommandations étaient mises en œuvre.

Six recommandations sur 26

Le gouvernement n'a mis en œuvre que six des 26 recommandations toujours pertinentes formulées entre avril 2017 et mars 2021.

Ces 26 recommandations avaient pour but de fournir du soutien en matière de santé mentale aux membres des familles, de même qu'un accès plus équitable à de l'aide financière et à des indemnisations pour tous les anciens combattants handicapés, et de faire en sorte que les anciens combattants n'aient pas à attendre des mois, voire des années, pour obtenir de l'aide.

Le rapport indique aussi que ces délais représentent 43 % de toutes les plaintes reçues par le bureau, ce qui en fait le principal problème soulevé par les anciens combattants, et ce, malgré le fait que le gouvernement ait embauché des centaines d'employés temporaires pour traiter un arriéré de plus de 40 000 demandes.

Ce rapport annuel n'abordait pas la décision du gouvernement d'offrir du soutien par les pairs dans les cas d'inconduite sexuelle, une question qui sera couverte dans le rapport de l'année prochaine.

 Une militaire canadienne en Afghanistan.

Nishika Jardine lorsqu'elle était en Afghanistan pour les Forces armées.

Photo : The Canadian Press / HO

Mme Jardine – qui avait précédemment raconté à La Presse canadienne que des délais longs et frustrants l'avaient empêchée de recevoir des traitements de physiothérapie pour des blessures subies lorsqu'elle revêtait l'uniforme – a déclaré que ce problème demeure une préoccupation majeure à ses yeux.

Tout dépend de cette décision en ce qui concerne votre demande de soins pour invalidité afin que vous puissiez vous rétablir, réintégrer la vie civile et occuper un nouvel emploi, a-t-elle déclaré. C'est un véritable combat pour beaucoup d'anciens combattants, à qui j'adresse toutes mes pensées, de même qu'à leurs familles.

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