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Les Communes adoptent le projet de loi interdisant les thérapies de conversion

Un drapeau arc-en-ciel représentant le mouvement LGBT flotte devant la tour de la Paix du parlement, à Ottawa.

En début de semaine, les libéraux avaient déposé un projet de loi, pour la troisième fois, afin de rendre les thérapies de conversion illégales.

Photo : La Presse canadienne / PATRICK DOYLE

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La Chambre des communes a adopté à l'unanimité la loi interdisant les thérapies de conversion au Canada. Les conservateurs, qui avaient déjà fait obstruction à un projet de loi similaire, ont cette fois présenté une motion, appuyée à l'unanimité, qui proposait d'accélérer le processus d'adoption.

Le député conservateur Rob Moore s'est levé en Chambre pour proposer l'adoption du projet de loi en deuxième et en troisième lecture, sans débat. La motion de M. Moore a été adoptée sans opposition, ce qui a suscité des applaudissements tant du côté des banquettes du gouvernement que de celles de l'opposition. Il s'agissait d'un rare geste exempt de politique partisane aux Communes.

Nous nous rapprochons d’un avenir rêvé, a déclaré, visiblement ému, Randy Boissonnault, ministre du Tourisme qui avait conseillé le premier ministre Justin Trudeau sur les questions LGBTQ2. On a démontré qu’un Parlement minoritaire peut fonctionner pour protéger les droits de la personne pour tous les Canadiens et Canadiennes.

« J’estime que nous avons tourné la page. On ne peut pas laisser de côté la communauté LGBTQ. »

— Une citation de  Randy Boissonnault, député libéral

C’est arrivé de mon vivant et c’est extraordinaire. Quand on sait ce que signifie d'être rejeté, d'être couvert d’une chape de honte, c’est vraiment incroyable […] je suis ravi, a lancé de son côté le ministre fédéral du Travail, Seamus O’Reagan.

Le député libéral de l’Ontario, Rob Oliphant, a tenu à s’exprimer en français, disant que le changement dans les mentalités a peut-être commencé au Québec.

David Lametti s’adresse aux médias.

Le ministre de la Justice et procureur général du Canada, David Lametti, s’adresse aux médias en présence du ministre du Travail, Seamus O'Regan, le député Robert Oliphant, et du ministre du Tourisme Randy Boissonnault.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

J’ose espérer que le Sénat va faire preuve de la même délicatesse à l’endroit des survivants pour qu’ils n’aient pas à témoigner de nouveau sur ce qu’ils ont enduré, a déclaré David Lametti, ministre fédéral de la Justice et procureur général du Canada.

Du côté conservateur, le député Gérard Deltell rappelle que ce n’est pas tombé du ciel. Il rend le gouvernement libéral de Justin Trudeau responsable du temps écoulé avant l'adoption de ce texte.

« Et souvenons-nous qu’à la dernière tentative juste avant les élections, il avait tardé des semaines et des semaines, voire des mois avant d’appeler le projet de loi pour qu’il soit débattu. »

— Une citation de  Gérard Deltell, député conservateur

C’est un beau moment pour tout le monde. Il y a des gens qui avaient peut-être des doutes sur notre position. Maintenant, je pense que c’est clair, a déclaré le lieutenant conservateur pour le Québec, Alain Rayes.

« Il était temps qu’on envoie un message à tous les partis, ensemble, pour dire qu’il fallait mettre fin à ça [les thérapies de conversion]. »

— Une citation de  Alain Rayes, député conservateur

Les thérapies de conversion sont largement discréditées en tant que pratiques visant à essayer de changer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'un individu.

Ce projet de loi a été tenté deux fois auparavant par le gouvernement libéral, freiné, chaque fois, par des élus, puis des sénateurs conservateurs, et envoyé à une mort au feuilleton par une prorogation de session, puis un déclenchement d'élections.

La troisième fois aura été la bonne.

Lorsque 62 des 119 députés conservateurs avaient voté contre une version antérieure, ils estimaient alors que le libellé du projet de loi était trop large et pourrait criminaliser une simple conversation sur la sexualité entre un enfant et ses parents ou un mentor religieux.

La version adoptée par les Communes avec l'appui de tous est plus sévère que la précédente, interdisant ces thérapies aux adultes, comme aux enfants, qu'il y ait consentement ou pas. Le ministre Lametti estime qu'il ne peut y avoir consentement à la torture.

La suite au Sénat et le comportement du caucus conservateur qui y siège sont imprévisibles. Le Sénat est autonome de ses décisions. Je vais laisser mes collègues commenter à cet effet-là, a offert M. Deltell, à sa sortie des Communes.

Avec les informations de La Presse canadienne

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