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Démission de la directrice de l’Équipe d’intervention en cas d’incident grave

Susan Hughson en point de presse.

La directrice de l’équipe d'intervention de l'Alberta dans les cas d'incident grave, Susan Hughson, n'a pas commenté sa démission. (archives)

Photo : CBC

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La directrice de l'Équipe d'intervention de l'Alberta en cas d'incident grave (ASIRT), Susan Hughson, a démissionné mardi, signalant ce que les critiques considèrent comme un effondrement longtemps caché de cet organisme chroniquement sous-financé.

Son dernier jour en poste sera le 8 décembre. Elle se joint à l'unité des poursuites spéciales du ministère de la Justice de l'Alberta à titre de procureure. Elle a refusé de commenter sa démission.

L'ASIRT est dans un état chaotique, indique Tom Engel, avocat criminel d'Edmonton, dont le cabinet est spécialisé dans les plaintes contre la police.

Ils n'ont pas de leadership et je ne sais pas ce qu'ils vont faire pour essayer de remplacer ces personnes, ajoute Tom Engel. Il note que l'ancien directeur général adjoint de l'ASIRT, Greg Gudelot, a récemment quitté son poste, tout comme d'autres membres du personnel qui ont démissionné ou pris leur retraite.

« Ce n'est pas comme un lieu de travail toxique ou quelque chose comme ça. C'est juste la frustration de ne pas pouvoir faire son travail. »

— Une citation de  Tom Engel, avocat

Selon lui, la perte de Susan Hughson est un coup dur pour l'agence. Elle a été une excellente directrice générale, dit-il. Elle a fait de son mieux avec des ressources limitées et sous sa direction, généralement, les enquêtes ont été rigoureuses et impartiales.

Susan Hughson a été nommée directrice générale par intérim en juillet 2014 et a officiellement pris le poste en décembre 2014.

La démission de Mme Hughson fait suite à une récente décision controversée du service des poursuites de la Couronne de l'Alberta de suspendre une accusation de voies de fait portée par l'ASIRT contre un agent de police d'Edmonton à la suite d'une enquête de deux ans.

En juin 2019, l’agent Dylan Awid a été filmé par plusieurs citoyens en train de donner des coups de pied répétés à un prisonnier menotté, puis lui frapper la tête contre un mur de briques. La Couronne a déclaré que les preuves ne répondaient pas à ses normes en matière de poursuites.

L'ancien solliciteur général de la Colombie-Britannique, Kash Heed, affirme qu'il s'agissait de l'un des pires cas d'abus policiers qu'il ait jamais vus. Il a déclaré que la décision de la Couronne devrait faire l'objet d'une révision judiciaire.

En octobre, le service des poursuites a également refusé de poursuivre un agent de la Gendarmerie royale du Canada de Sherwood Park, ayant des antécédents de plaintes pour agression, qui a giflé un prisonnier menotté au visage. La Couronne a indiqué que les preuves étaient insuffisantes.

Tom Engel.

L'avocat Tom Engel croit que Susan Hughson était déçue des décisions de la Courone relativement aux accusations demandées par l'ASIRT.

Photo : Radio-Canada / Scott Neufeld

Selon Tom Engel et d'autres avocats criminels, le service des poursuites applique une norme de preuve aux cas impliquant des actes illégaux présumés de policiers qu'il n'applique pas aux cas où des civils sont accusés de crimes contre des policiers.

Je pense qu'il est juste de dire qu'elle n'a pas été très heureuse des résultats des examens du service des poursuites de la Couronne, en particulier ces derniers temps, dit Tom Engel.

Le sous-financement crée des retards croissants dans le traitement des affaires

L'ASIRT est composé d'agents de police actuels et anciens qui enquêtent sur des cas où des agents de police, municipaux et de la GRC, peuvent avoir causé des blessures graves ou la mort, ainsi que sur des allégations graves ou délicates d'inconduite policière.

En février, Susan Hughson a indiqué à la Commission de police d'Edmonton que l'agence était à un point de rupture critique alors qu'elle s'efforçait d'enquêter sur un retard croissant de dossiers remontant à 2018.

L’ancienne directrice générale a indiqué à la Commission que le problème de financement de son équipe de 30 membres existe depuis 2014. Mais elle ne s'attendait pas à ce que l'actuel ministre de la Justice et solliciteur général, Kaycee Madu, fournisse des fonds supplémentaires.

Selon elle, le gouvernement devrait revoir le mandat de l'agence, car s'il ne fournit pas de financement supplémentaire, ils vont devoir faire des choix quant à ce qu'ils veulent que nous fassions.

Le financement de l'ASIRT réduit de 3 %

Le gouvernement a réduit le financement de l'ASIRT de 3 % au cours de l'exercice financier de 2019-2020 dans le cadre d'une réduction globale de 6 % au ministère de la Justice.

Lors du débat sur le budget en mars, Kaycee Madu a indiqué à l'Assemblée législative qu'il était persuadé que les différentes agences du ministère seraient suffisamment financées.

Radio-Canada/CBC a communiqué avec le bureau de M. Madu pour obtenir un commentaire, mais n'a pas encore reçu de réponse.

Selon Amanda Hart-Dowhun, avocate criminelle d'Edmonton, la situation de l'ASIRT rendra difficile le recrutement d'un remplaçant comparable pour Susan Hughson et d'autres employés.

L'ASIRT ne peut pas retenir son personnel. Ils n'ont pas assez de fonds. Ils n'ont pas assez de soutien. Et c'est arrivé au point où le personnel restant est surchargé, note Amanda Hart-Dowhun.

L'ASIRT aura beaucoup de mal à recruter quelqu'un de qualifié pour faire le travail de Sue Hughson dans ces circonstances, estime-t-elle.

Avec les informations de Charles Rusnell

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