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La Première Nation Mamalilikulla protège une zone au nord de l’île de Vancouver

Des hommes et des femmes, en habits traditionnels, posent pour une photo de groupe.

Des chefs, des matriarches et des membres de la communauté de la Première Nation Mamalilikulla étaient rassemblés à Victoria, le 29 novembre 2021, pour assister à la signature de la déclaration de la nouvelle aire protégée et de conservation autochtone.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La Première Nation Mamalilikulla a vécu lundi un moment historique. Ses représentants ont signé une déclaration qui institue une aire protégée et de conservation autochtone (APCA) dans la baie Knight, autour des baies Lull et Hoeya au nord-est de l'île de Vancouver.

Les membres et chefs héréditaires de la Première Nation Mamalilikulla ont été accueillis sur les terres des Lekwungen à Victoria par Bradley Dick qui les a remerciés d’ouvrir la voie à beaucoup [de Premières Nations].

La Première Nation Mamalilikulla entend jouer un rôle primordial dans la planification, l'utilisation, la gestion et la restauration de [ses] terres et eaux traditionnelles dans une zone de 104 km2, à la fois sur l’eau et dans des zones forestières.

Une aire qui contient une éponge sous-marine unique et un récif de corail d'une grande biodiversité, des estuaires critiques et des ruisseaux pour les saumons, explique la Première Nation.

Entouré de chefs héréditaires, le chef élu, John Powell, a lu la déclaration qui est en accord avec les valeurs de la Première Nation et de la loi d’Aweenak’ola : nous ne faisons qu’un avec la terre, la mer, le ciel et le surnaturel.

La déclaration est le fruit de consultations et de discussions avec les membres de la communauté, d’autres Premières Nations, mais aussi les secteurs forestiers et de la pêche, selon le chef Powell.

« Nous n'avons jamais cédé nos droits ou titres sur les terres, mers et cieux de notre territoire traditionnel. »

— Une citation de  John Powell, chef élu, Première Nation Mamalilikulla

La Première Nation s'engage à générer un financement à long terme pour la capacité de gouvernance, à protéger, conserver et gérer les habitats marins, les ressources culturelles et archéologiques, les bassins versants; et à appliquer sa langue et ses histoires à l’APCA.

La zone, volée à la Première Nation entre 1914 et 1918 [...] a une grande signification pour notre peuple, a expliqué le chef Powell, précisant que ce territoire a été perdu pendant plus de 100 ans.

Nous venons de regagner la baie Lull et nous sommes en train de récupérer celle d’Hoeya, explique le chef Powell. Plus personne, à ce jour, ne vit sur le territoire traditionnel, mais des gardiens préservent l’environnement chaque été. La Première Nation a 441 membres, éparpillés à travers l'île de Vancouver, le Grand Vancouver et les États-Unis.

Le chef élu John Powell de la Première Nation Mamalilikulla devant la carte de la nouvelle aire protégée et de conservation autochtone.

Le chef élu John Powell de la Première Nation Mamalilikulla devant la carte de la nouvelle aire protégée et de conservation autochtone.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Une biodiversité en danger

La Première Nation compte apporter sa voix et ses décisions concernant les 88 % de territoires déjà protégés par diverses législations et le reste qui n’est pas encore protégé.

Le chef Powell a expliqué qu’au milieu des années 1990, il y avait environ 150 000 poissons dans les trois bassins versants. Cette année, nous en avons compté 26 en tout. Cela signifie qu'aucun ours ne pourrait vivre sur les 26 poissons qui se trouvent dans les trois rivières.

Il a mentionné une ourse et ses deux petits qui meurent actuellement de faim.

Frances Roberts pose devant une bannière de la Première Nation Mamalilikulla.

Frances Roberts est coordinatrice maritime et terrestre pour la Première Nation Mamalilikulla.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Selon Frances Roberts, coordinatrice maritime et terrestre pour la Première Nation, la population des grizzlis est surveillée depuis cinq ans par les gardiens, grâce à des caméras et à des échantillonnages de leurs fourrures.

« Le récif de corail est aussi un problème majeur, car il y a de la pêche [dans cette zone] et nous remarquons que des morceaux de corail [...] flottent. »

— Une citation de  Frances Roberts, coordinatrice maritime et terrestre, Première Nation Mamalilikulla

Frances Roberts, très fière de la signature de la déclaration, explique que la Première Nation a de nombreuses idées pour remédier à ces enjeux, mais que tout est matière de financements pour cette petite communauté.

L’APCA a reçu le soutien de la directrice générale de la Fondation David Suzuki, Severn Cullis-Suzuki qui se réjouit des bénéfices à venir : À un moment de crise écologique et climatique, nous remercions les Mamalilikulla pour leur leadership.

Des femmes, en habits traditionnels, dansent devant des chefs.

Des matriarches ont dansé pour célébrer la signature de la déclaration.

Photo : Radio-Canada / Mélinda Trochu

Respecter les droits des peuples autochtones

Le chef Powell espère que les deux ordres de gouvernement, provincial et fédéral, viendront s'asseoir avec la Première Nation pour discuter de leurs plans et honorer leurs engagements envers la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. C’est un défi constructif [pour eux], explique-t-il.

« Nous ne disons pas que nous ne pourrons plus pêcher là-bas. Nous ne disons pas que nous ne pourrons plus [couper des arbres]. Ce que nous disons, c'est que nous devons le faire de manière responsable. »

— Une citation de  John Powell, chef élu, Première Nation Mamalilikulla

La Première Nation avait plusieurs réunions prévues avec le gouvernement provincial, avant la signature de lundi, mais toutes ont été repoussées à cause des inondations. Les gouvernements provincial et fédéral n’avaient pas répondu à nos questions à la publication de cet article.

Le chef Gwawaenuk Robert Joseph a rendu hommage à la résilience de la Première Nation : Ce sera un modèle à suivre pour d’autres endroits. La cérémonie s’est terminée avec une danse par les matriarches, dont certaines venaient du nord de l'île pour l’occasion.

La province dit discuter de la question avec les Mamalilikulla

Selon le ministère des Forêts, la province a pris connaissance de la déclaration de la Première Nation Mamalilikulla concernant la baie Knight. Nous travaillons avec la Première Nation Mamalilikulla dans leurs efforts de conserver et de protéger des lieux culturels et environnementaux significatifs autour de la baie Knight , écrit le ministère. Il collabore avec la Première Nation par le biais de discussions et de protocoles établis pour examiner cette importante proposition.

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