Joëlle Preston redonne vie à d’anciens bijoux
Joëlle Preston crée de nouveaux bijoux à l’aide de bijoux recyclés
Photo : Radio-Canada / Denis Chamberland
Pour la Franco-Manitobaine Joëlle Preston, recycler d’anciens bijoux dans le but d’en créer de nouveaux est une bonne façon de réduire les déchets liés à la surconsommation et à la mode rapide.
« C’est vraiment pour encourager les gens à acheter seconde main, artisanal ou local; c’est encourager l’économie circulaire, donc des [articles] qui existent déjà, au lieu de causer de la nouvelle production. »
L’idée de créer des bijoux à partir de matériel existant lui est venue en 2018, lors d’une séance de photos, alors qu’elle travaillait dans un magasin de robes de mariées d’occasion.
J’ai créé un morceau pour les cheveux en défaisant un vieux collier et je me suis dit que c’était amusant de faire ça, raconte-t-elle. J’ai vraiment aimé ça et j’ai vu le potentiel de faire ça avec d’autres bijoux.
Titulaire d’un baccalauréat en commerce, Joëlle Preston avoue qu'elle s'est lancée dans l’aventure de la création de bijoux par pur intérêt personnel, mais en demeurant consciente de l'impact environnemental néfaste du monde de la mode rapide.
J’aime beaucoup les bijoux, j’aime bien m’habiller et avoir du beau linge, mais pour moi, c’est aussi important de pouvoir contribuer à la réduction de l’impact écologique [de l'industrie de la mode], alors je voulais réutiliser ce qui existe déjà et pouvoir le réintroduire d’une façon plus moderne.
Pour ce faire, Joëlle Preston a créé l'entreprise Oliva + Olga, la combinaison des prénoms de ses grands-mères, qui, d’une certaine façon, ont inspiré la vision de l’entreprise. Car à leur époque, dit-elle, on réparait et réutilisait tout.
Du côté maternel, [ma grand-mère] était francophone; elle faisait de la céramique et était très artisanale elle aussi, et elle aimait faire des choses et fabriquer
, dit-elle.
Du côté paternel, [ma grand-mère] a eu des problèmes de santé mentale toute sa vie et moi, je trouve que l’industrie de la mode perpétue un peu des problèmes avec la santé mentale des femmes, parce qu’on nous dit toujours que la mode de l’année passée ne s’applique plus aujourd’hui.
Joëlle Preston encourage les gens à explorer et à développer leurs propres goûts, car tenter de rester à la mode coûte cher et nuit à l’environnement.
« Il y a 52 saisons dans une année; chaque semaine, ils [les intervenants dans l'industrie de la mode] sortent une nouvelle pièce. Il y a aussi l’impact sur l’environnement; la mode est devenue des [articles] que l’on fait juste pour jeter à la poubelle. C’est très dans le moment et ce n’est pas vu comme des objets que l’on doit garder à long terme. »
Si elle parvient à se familiariser avec la couture, Joëlle espère éventuellement appliquer ses mêmes principes de récupération aux vêtements afin d'en concevoir de nouveaux à partir de morceaux de seconde main.