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Train léger : l’Ontario lancera une enquête publique

Le train léger sort d'une station.

Le train léger a repris partiellement son service à Ottawa, vendredi dernier (archives).

Photo : Radio-Canada / Francis Ferland

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le gouvernement de l’Ontario lancera une enquête publique afin de faire la lumière sur les problèmes auxquels est confronté le train léger d’Ottawa. La ministre des Transports, Caroline Mulroney, en a fait l’annonce, mercredi, en fin de journée.

La ministre a précisé qu’elle compte mettre en œuvre cette enquête dès que possible.

Au cours des prochaines semaines, nous établirons la portée de l'enquête et son mandat, avec l'intention de recevoir un rapport sur ce qui s'est passé et des recommandations pour éviter que cela ne se reproduise.

Mme Mulroney a pris cette décision après avoir pris connaissance des problèmes de la phase 1 du train léger d’Ottawa, qu’elle a qualifiés d’inacceptables et décevants. Selon elle, le gouvernement provincial, qui est partenaire financier du projet, doit avoir la certitude que la Ville d’Ottawa sera en mesure de mener à bien les phases restantes des travaux.

« Les usagers du transport en commun d'Ottawa méritent et attendent également cette certitude. »

— Une citation de  Caroline Mulroney, ministre des Transports de l’Ontario

Plus tôt mercredi, le député provincial néo-démocrate, Joel Harden, de la circonscription d’Ottawa-Centre, avait questionné le premier ministre Doug Ford afin qu’il fasse toute la lumière sur ce qu’il savait des problèmes du système de transport.

Le député avait terminé son allocution en souhaitant que le gouvernement mandate une enquête judiciaire et demande une enquête du vérificateur général de l'Ontario afin de faire toute la lumière sur ce dossier.

Le maire attend de connaître la portée de l'enquête

Le premier ministre Ford et moi-même avons l’objectif d’offrir un meilleur transport en commun pour les résidents d'Ottawa, a réagi Jim Watson, maire de la Ville d’Ottawa, dans une déclaration écrite, mercredi soir.

Il a réitéré que son objectif numéro un est de faire en sorte que le service de transport en commun de classe mondiale pour lequel Ottawa a payé soit réparé et fonctionnel.

Le maire parle dans un micro installé à un lutrin.

Le maire d'Ottawa, Jim Watson (archives)

Photo : Radio-Canada / Alexander Behne

Pour le moment, le maire dit attendre de connaître la portée de l’enquête qui sera menée par la province avant d’émettre d’autres commentaires.

De son côté, le conseiller municipal Allan Hubley de Kanata-Sud est ravi que le premier ministre se mêle de la partie.

Je suis reconnaissant que le premier ministre nous ait offert de nous aider à revoir notre système et à trouver des solutions afin que nous puissions offrir le transport en commun sûr et fiable que notre clientèle mérite, a déclaré celui qui est aussi président de la Commission du transport en commun à la Ville d'Ottawa.

Même son de cloche de la part du conseiller du quartier Rideau-Vanier, Mathieu Fleury.

C'est presque une surprise identifiée, dans le sens où, on avait entendu la semaine dernière que la province s'y intéressait, donc suivaient les enjeux locaux. On avait eu quelques pistes, ils voulaient revenir ou avoir des conditions supplémentaires pour le transfert de fonds pour la deuxième phase du train léger, a soutenu le conseiller.

C’est sûr que pour moi, je suis d’un côté, j’ai voté en faveur de cette motion d’aller en enquête publique, mais malheureusement au niveau du conseil municipal, ça a pas passé, a-t-il ajouté.

Des problèmes de fiabilité dès le départ

CBC a révélé, mercredi, que les responsables de la Ville d'Ottawa savaient que la Ligne de la Confédération avait des problèmes de fiabilité – et que l'entretien était problématique – dans les semaines avant que la Ville n'accepte la livraison du système de train léger de 2,1 milliards de dollars.

Interrogé sur ces révélations mercredi matin, le maire Jim Watson a répondu que cela était loin d’être un secret.

Il y avait des réunions publiques chaque mois, pour les médias et pour les membres du public, s'est-il défendu.

Le maire a répété que la priorité était la sécurité du système, et c’est pourquoi il est en retard [car] on n’est pas satisfait de ses progrès.

Même si le maire minimise la portée de ces courriels, des intervenants n’en reviennent pas d’apprendre que l'un des critères pour lancer le projet, soit les 12 jours d'essais consécutifs sans faille, n'a pas été respecté.

Un membre du Groupe des usagers du transport en commun d'Ottawa, John Reddins, a sursauté en apprenant ce détail.

Comment pouvons-nous faire confiance à la Ville pour enquêter sur elle-même lorsqu'elle prétend, depuis deux ans, avoir passé les 12 jours de tests alors qu'il est clair qu'elle ne l'a pas fait? se questionne-t-il.

Il n’y a pas que les usagers qui sont amers. Le conseiller du quartier Capital, Shawn Menard, l’est également.

Il [me] semble que nous nous sommes lancés trop tôt étant donné les problèmes opérationnels.

Portrait de la femme devant le mur extérieur d'un édifice au centre-ville d’Ottawa.

La nouvelle directrice générale d’OC Transpo, Renée Amilcar (archives)

Photo : Radio-Canada / Raphaël Tremblay

En poste depuis peu, la nouvelle directrice générale d'OC Transpo, Renée Amilcar, a commenté les décisions de l’ancienne administration en y allant d’un commentaire plus général.

Probablement que c'était les bonnes décisions à l'époque. Aujourd'hui, avec l'expérience, peut-être qu'on peut se dire qu'il aurait fallu être plus prudent. Je pense qu’on est en train d'apprendre de cette expérience pour faire mieux la prochaine fois, a déclaré celle qui a déjà œuvré à la Société de transport de Montréal à titre de directrice du service des autobus.

Un 8e train en service dès jeudi

C'est dans ce contexte que moins d’une semaine après la reprise partielle du train léger d’Ottawa avec sept trains, OC Transpo a annoncé qu'un huitième train sera ajouté dès jeudi. La reprise complète, à 11 trains, se fera progressivement jusqu’à la fin novembre.

La directrice générale d'OC Transpo, Renée Amilcar, en a fait l’annonce au début de la Commission du transport en commun d’Ottawa, mercredi. Elle dit s’attendre à ce que les 11 trains soient disponibles en décembre, lorsque les usagers pourront les utiliser gratuitement.

Les responsables d’OC Transpo ont mentionné que les 11 trains, en temps de COVID-19, sont considérés comme étant le service complet. Avant la pandémie, 15 trains étaient nécessaires pendant les heures de pointe.

Ce n’est pas un citron

Dans une mise à jour de l’état du réseau, les membres de la commission ont appris que la Ligne de la Confédération, qui reprend lentement du service, est meilleure que celle qui a été fermée après le déraillement du 19 septembre.

Nous devons être fiers, aujourd'hui, que le travail de sécurité qui devait être fait a été fait, a fait valoir Mme Amilcar.

Le président-directeur général de Groupe de transport Rideau (GTR), Mario Guerra, a aussi constaté une amélioration. Le système que nous avons livré est meilleur que celui qui a été fermé.

Un train avec des travailleurs portant casques et chasubles sur la voie ferrée.

Un essai de remise en marche du train léger d'Ottawa, le 27 octobre 2021 (archives)

Photo : Radio-Canada / Jean Delisle

Le président de Transportation Resource Associates, la firme qui a été engagée par la Ville pour examiner et approuver le plan de remise en service du train léger, Kenneth Korach, a insisté sur le fait que la Ligne de la Confédération est solide. Ce n’est pas un citron. Il n’y a aucun aspect qui me semble intrinsèquement défectueux ou déficient.

Au cours de la réunion de la Commission, il a également été possible d’apprendre que GTR n’a pas été payé lors des mois de septembre et d’octobre, en raison de la panne du train léger, mais que la possibilité de payer pour le mois de novembre est étudiée par la Ville, bien que le service n’y était pas offert pendant 11 jours avant la reprise partielle du 12 novembre.

Par ailleurs, la Commission du transport en commun a adopté le budget provisoire 2022 d’OC Transpo, mercredi.

Le gel de tarifs est maintenu pour l’EquiPass et le laissez-passer communautaire, mais une augmentation des tarifs de 2,5 % est à prévoir pour les autres titres de transport, lorsque la Ligne de la Confédération offrira un service complet avec 15 trains.

Avec les informations de Joanne Chianello, Charles Lalande, Christian Milette, Kate Porter et Antoine Trépanier

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