Un caveau à légumes rassembleur pour la communauté de Maria
Des citoyens entrent à l'intérieur du caveau, désormais finalisé, afin de le visiter.
Photo : Radio-Canada / Roxanne Langlois
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Restaurer un caveau tombant en ruines pour le mettre au service de l’autonomie alimentaire locale et de ceux désirant y prendre part, c’est le projet mis en branle par des résidents de Maria. Marie-Josée Racine et Renaud Quilbé ont été soutenus par de nombreux bénévoles dans cette aventure.
Le caveau communautaire de Maria, le tout premier à voir le jour dans la MRC
Avignon, a été officiellement lancé mercredi matin.Deux producteurs maraîchers ainsi que plusieurs citoyens du secteur y entreposent déjà, en retour d’une contribution financière, des légumes racines, des choux, des patates et des poireaux. Il y a encore énormément de places, on est loin d’être à pleine capacité, mais c’est un bon début
, se réjouit Renaud Quilbé.
Marie-Josée Racine et Renaud Quilbé ont acquis leur résidence de la route des Grives en 2008. Un caveau dans un état de décrépitude se trouvait sur leur terre. Rapidement, on s'est posé la question : "qu'est-ce qu'on va faire avec ce bâtiment-là?" C'était un patrimoine agricole qu'on ne voulait pas perdre, mais qui demandait beaucoup de rénovations
, relate M. Quilbé.
L'idée d'en faire un caveau communautaire germe déjà lorsqu’en 2019, le toit du bâtiment s'effondre sous le poids de la neige. La réflexion concernant sa pérennité s’accélère alors. Le projet de le mettre au service de la population se met officiellement en branle lorsque l'entreprise maraîchère Les Jardins Viridis de Maria propose au couple de prêter main forte.
Les participants paient en fonction de ce qu'ils entreposent sur place. Les montants récoltés contribuent à pallier les dépenses générées par le projet, notamment les frais d'électricité.
On avait souvent besoin d’espace de débordement, parce que notre caveau n’est pas toujours suffisant pour nos besoins. On s’est dit que s’ils voulaient remettre leur caveau [en bon état], on aiderait en mettant de l’huile de bras et des matériaux qu’on a sous la main
, lance le maraîcher Éric Giguère, copropriétaire des Jardins Viridis.
Des travaux de restauration ont ainsi été effectués depuis 2019 pour donner une deuxième vie au bâtiment datant des années 1970. De nombreux bénévoles intéressés par l'initiative ont mis la main à la pâte.
C’est une réussite collective
, renchérit Luc Potvin, également copropriétaire des Jardins Viridis. Nous, on a été la bougie d’allumage, mais ce qui me réjouit, c’est de voir comment la communauté prend possession du projet.
L’agriculteur et organisateur communautaire à la retraite souligne d'ailleurs que des ressources et des entrepreneurs locaux ont été mis à contribution afin que l'infrastructure soit mise à niveau.
Plusieurs améliorations ont été faites sur place, notamment au niveau technologique. C’est une belle Cadillac, mais une Cadillac économique. C’est peut-être une Tesla, finalement
, blague M. Potvin.
« Ça a créé un élan, un genre de communauté du caveau, même avant son utilisation, juste dans le processus de restauration. C’était merveilleux de voir ça, vraiment magnifique! »
La démarche Nourrir notre Monde Avignon, qui a pour mission d’augmenter l’autonomie alimentaire sur le territoire, a joué un rôle d’appui et de maillage dans la réalisation du projet.
Pour son coordonnateur Pascal Bergeron, ce caveau communautaire ouvert à tous constitue un projet porteur qui pourrait faire la différence quant à la façon dont s'alimente la population.
« Ce qu’on espère, c’est que devant la disponibilité de cette capacité de stockage-là, les gens vont être incités à cultiver plus chez eux. »
Pour nous, c’est un premier projet de caveau communautaire collectif, mais il risque fort d’y avoir des suites
, ajoute M. Bergeron. Le coordonnateur précise d’ailleurs que d’autres projets de caveaux collectifs similaires sont en cours de création en Gaspésie.
Renaud Quilbé aimerait quant à lui que le projet qui s’est concrétisé sur sa propriété donne envie à d’autres citoyens de tenter l'expérience. Je suis sûr qu’il y a plein d’autres caveaux à légumes qui existent dans la région, qui pourraient être récupérables et qui pourraient suivre le même chemin, être utiles à la communauté […]
, croit-il.
Le projet est évalué à environ 15 000 $. Outre les bénévoles et les Jardins Viridis, plusieurs organisations y ont contribué, notamment le Fonds d'engagement social éolien Innergex, la MRC
Avignon, la démarche Nourrir notre Monde Avignon et la Caisse Desjardins de la Baie-des-Chaleurs.