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Trudeau attendu à Washington pour participer à un sommet trilatéral

Joe Biden et Justin Trudeau sont assis côte à côte.

Le président américain Joe Biden et le premier ministre canadien Justin Trudeau ont participé à la COP26 sur le climat, à Glasgow, en Écosse.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le premier ministre Justin Trudeau se rendra à Washington la semaine qui vient pour participer à son premier sommet avec le président américain Joe Biden et leur homologue mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, en cinq ans. Une rencontre prévue alors que les relations canado-américaines ne sont pas au beau fixe.

L'arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche laissait présager une nouvelle ère dans les relations bilatérales après la présidence Trump. Pendant sa campagne, le démocrate a promis un retour à la normale et de meilleurs canaux de communications avec les alliés des États-Unis.

Tout juste sorti de la COP26, le premier ministre Trudeau entend discuter des meilleures façons « de bâtir une économie plus propre » et de « s'attaquer aux changements climatiques ».

J'ai hâte de rencontrer mes homologues pour discuter de la nouvelle voie sur laquelle nous devons nous engager, à un moment où le monde fait face à des défis mondiaux complexes, a-t-il déclaré par communiqué.

Le président du Mexique n'a pas participé aux débats de la COP26. À la tête d'un pays producteur de pétrole, il a jusqu'ici eu tendance à rejeter les projets d'énergie renouvelable.

La Maison-Blanche a pour sa part présenté le sommet comme l'occasion de « renforcer le partenariat » avec les pays voisins des États-Unis. Le président Biden a notamment l'intention d'aborder la question des déplacements à la frontière, qui concerne davantage M. Lopez Obrador.

Andres Manuel Lopez Obrador prend la parole. Il est assis à une table avec une dizaine de personnes.

Le président du Mexique Andres Manuel Lopez Obrador lors d'une rencontre avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken, début octobre.

Photo : Associated Press / Patrick Semansky

Un protectionnisme qui inquiète

Sous l'administration Biden, de nouveaux irritants sont venus compliquer les relations avec le gouvernement Trudeau. La vice-première ministre Chrystia Freeland a fait savoir que la poussée protectionniste américaine était un problème important, mais les demandes canadiennes sont pour le moment restées lettre morte.

Le président américain veut notamment faire de la lutte contre les changements climatiques une priorité – et le secteur de l'énergie canadien en paie le prix.

Au cours de sa première semaine au pouvoir, Joe Biden a annoncé qu'il révoquerait les permis du pipeline Keystone XL, qui doit acheminer le pétrole des raffineries de Hardisty, en Alberta, jusqu'au Texas.

Il s'est en outre abstenu d'intervenir dans le dossier de la ligne 5 d'Enbridge, que la gouverneure démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer, tente de faire fermer. Cette canalisation transporte quotidiennement des millions de litres de pétrole et de gaz naturel entre le Wisconsin et Sarnia, en Ontario.

Des experts s'entendent pour dire que la fermeture définitive de la ligne 5 serait un dur coup pour le Canada, et pourrait mettre en péril la libre circulation des combustibles fossiles vers d'autres industries qui en dépendent.

L'administration Biden a dit attendre les résultats d'un examen mené par le Corps des ingénieurs de l'armée américaine avant de décider de s'engager dans ce bras de fer avec le Canada. Le ministre du Travail Seamus O'Regan, qui était jusqu'à tout récemment ministre des Ressources naturelles, a indiqué que le fonctionnement de la ligne 5 était « non négociable ».

Autre pomme de discorde : la création d'un nouveau crédit d'impôt de 12 500 $ que compte verser l'administration Biden à tous ceux qui achèteront un véhicule électrique neuf fabriqué aux États-Unis, qui représente selon le gouvernement Trudeau un avantage injuste consenti aux grands constructeurs automobiles américains.

L'imposant plan d'investissement dans les infrastructures que M. Biden doit signer demain est ainsi truffé de dispositions « Buy America » qui pourraient exclure les entreprises canadiennes de l'équation.

Alors que le Canada a levé cet été les restrictions sur les voyages non essentiels à ses frontières terrestres avec les États-Unis, la Maison-Blanche n'a levé les interdictions que la semaine dernière.

Des vols sans escale en provenance de Moscou et de Pékin pouvaient pourtant arriver sans embûche à l'aéroport international John F. Kennedy, à New York, au moment où des Canadiens se voyaient refoulés aux douanes dans les États de New York, du Maine et de Washington.

Selon David MacNaughton, ancien ambassadeur du Canada aux États-Unis du temps de l'administration Trump, le précédent locataire de la Maison-Blanche avait beau être « imprévisible », il ne représentait pas de réelle menace pour le gouvernement Trudeau.

Donald Trump n'avait pas d'idéologie particulière – voire pas du tout, tandis que le président Biden doit tempérer les partisans du protectionnisme au sein de son propre parti. Ceux-ci pourraient causer des problèmes et nuire aux intérêts économiques communs, a déclaré M. MacNaughton en entrevue à CBC.

Contrer la concurrence chinoise

L'invitation de M. Biden à ses homologues est faite au moment où les puissances occidentales sont préoccupées par la Chine. Le président américain doit par ailleurs s'entretenir avec le chef d'État chinois Xi Jinping avant l'arrivée de Justin Trudeau et d'Andres Manuel Lopez Obrador à Washington.

Il apparaît assez clair que l'Amérique du Nord devra travailler de concert pour contrer son concurrent chinois, a indiqué Scotty Greenwood, un ancien diplomate américain et expert des relations canado-américaines à l'agence Crestview Strategy.

Plus les États-Unis délocaliseront leur chaîne d'approvisionnement d'Asie, plus le Canada et le Mexique gagneront en importance aux yeux des Américains, a-t-il résumé.

La faible rémunération des travailleurs au Mexique et les ressources naturelles du Canada pourraient aider les États-Unis à se sortir de leur dépendance à la Chine, a ajouté M. Greenwood.

Selon lui, les éléments nécessaires à une « importante coopération nord-américaine » sont réunis.

D'après un texte de John Paul Tasker, de CBC News

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