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L’Université de Sudbury se prépare à « répondre à un monde post-pandémie »

Une enseigne de l'Université de Sudbury devant un bâtiment.

L'Université de Sudbury attend toujours un financement du gouvernement provincial pour pouvoir reprendre ses activités pédagogiques.

Photo : Radio-Canada / Yvon Thériault

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Il y a déjà huit mois que l'Université de Sudbury a annoncé son intention de devenir un établissement par et pour les francophones, dans la foulée de la crise financière de l'Université Laurentienne. À ce jour, l'établissement n'a pas encore reçu de financement de la province pour reprendre ses activités pédagogiques, mais ses dirigeants disent accomplir beaucoup de travail dans l'attente d'un feu vert éventuel.

Les salles de classe sont vides à l’Université de Sudbury, et les couloirs, presque tout autant.

L’établissement n’a pas eu de rentrée cet automne pour la toute première fois depuis 1913.

Mais il est loin d’être inerte, assure son recteur Serge Miville.

Serge Miville.

L'historien Serge Miville est recteur de l'Université de Sudbury.

Photo : Soumise par l'Université de Sudbury

Il rappelle que l’Université a récemment posé des gestes historiques en rompant ses liens avec les Jésuites et en officialisant son nouveau statut d’établissement de langue française.

La langue de travail et de communication est désormais le français. On a confirmé la gouvernance par, pour et avec les francophones de l’Université de Sudbury et tout ça dans la période [assez courte] où nous l’avons fait, ça démontre vraiment l’agilité de l’établissement, avance le recteur.

Moderniser la programmation

Serge Miville indique que l’Université de Sudbury a déjà entrepris de moderniser la programmation qui existait avant que l’Université Laurentienne, en pleine crise financière, ne lui coupe les vivres le printemps dernier.

C’est vraiment important [...] parce que la programmation que nous avions était pour une fédération qui a été unilatéralement dissoute, donc il y a quand même un grand travail d’actualisation, explique-t-il.

« C’est-à-dire de réhabiliter les programmes pour s’assurer qu’ils puissent répondre à un monde post-pandémie. Et un monde post-pandémie requiert énormément de flexibilité, de nouveaux modes de livraison de programmes, un accent sur les compétences transversales, un lien entre l’étudiant, l’établissement et la communauté. »

— Une citation de  Serge Miville, recteur de l’Université de Sudbury
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L'Université de Sudbury faisait partie, jusqu'au printemps dernier, de la fédération de l'Université Laurentienne.

Photo : Radio-Canada / Yvon Thériault

Jusqu’en avril dernier, l’Université de Sudbury avait cinq programmes, dont celui d’études autochtones qui n’était offert qu’en anglais. La propriété intellectuelle des cours en ligne de ce programme a récemment été cédée à l’établissement postsecondaire Kenjgewin Teg, de l’île Manitoulin.

Les quatre anciens programmes en français — philosophie, sciences religieuses, études journalistiques ainsi que folklore et ethnologie — serviront de bases à partir desquelles [l’Université de Sudbury va] pouvoir construire une offre renouvelée, fait savoir M. Miville.

« C’est pas comme si on était en train de réinventer le bouton à quatre trous. On est en train de prendre ce qu’on a déjà et on est en train de le faire aller vers le 21e siècle, vers ce monde post-pandémie là. »

— Une citation de  Serge Miville, recteur de l’Université de Sudbury

À quand le financement?

Serge Miville dit avoir une excellente relation avec le ministère des Collèges et des Universités avec lequel des représentants de l’Université de Sudbury tiennent des rencontres chaque semaine.

Ces rencontres leur permettent d’ajuster le cadre réglementaire de l’université afin qu’il puisse répondre aux exigences de la province, indique M. Miville, ce qui explique le long processus qu’est la création d’une université. 

« Il faut élaborer une carte de programmes qui va permettre de vraiment répondre aux besoins du milieu professionnel, du milieu académique, et de la communauté également. [...] On est une petite équipe, on en fait beaucoup, c’est clair qu’une fois qu’on pourra sécuriser le financement, on pourra accélérer le processus.  »

— Une citation de  Serge Miville, recteur de l’Université de Sudbury

Sans financement, l’Université de Sudbury ne peut justement pas accueillir d’étudiants à nouveau et poursuivre sa mission pédagogique.

Serge Miville souligne que ses conversations à ce sujet avec les fonctionnaires de la province sont très positives.

Il a aussi déjà eu des entretiens informels avec des décideurs politiques, dont le premier ministre Doug Ford et la ministre des Collèges et Universités, Jill Dunlop.

Il faut sensibiliser ces décideurs-là à notre réalité, affirme-t-il.

Mais il y a urgence d’agir, ajoute-t-il, afin de renverser la vapeur de la situation universitaire à Sudbury.

« Il y a 1000 étudiants de moins en ce moment au secteur universitaire dans la ville de Sudbury qu’il n’y en avait l’année passée. La perte est tellement énorme [...], il y a un grand enjeu, il y a des torts irréparables pour la communauté francophone. Les gens qui partent ne reviennent généralement pas, ils vont s’installer ailleurs.  »

— Une citation de  Serge Miville, recteur de l’Université de Sudbury

En réponse aux questions de Radio-Canada, le bureau de la ministre des Collègues et Universités de l’Ontario, Jill Dunlop, indique qu’il continue de suivre la situation à l’Université Laurentienne et l’Université de Sudbury, y compris l’impact sur les programmes de langue française.

Mais comme la restructuration [de l’Université Laurentienne] se déroule toujours devant les tribunaux, il serait inapproprié pour le gouvernement de s’impliquer dans les affaires de l’établissement avant que la Laurentienne n’émerge du processus de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, écrit une porte-parole.

Vendredi, en marge de l’inauguration de l’Université de l’Ontario français, la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Caroline Mulroney, a offert une réponse similaire.

Elle dit avoir lu le plan d’affaires de l’Université de Sudbury, qu’elle trouve par ailleurs très intéressant, mais refuse de se prononcer sur un éventuel financement de l’établissement par son gouvernement.

L'Université de Sudbury garde tout de même le cap. Elle investit d'ailleurs, en ce moment, plus de 1,5 million de dollars dans la rénovation des résidences et de ses autres infrastructures pour s'assurer qu'elles puissent accueillir les étudiants en septembre 2022.

L'établissement peut se permettre de telles dépenses grâce à la bonne gestion des finances et du financement public qu'il avait reçu lorsqu'il était membre de la fédération de l'Université Laurentienne, précise le recteur Miville.

On n'a pas de dettes, on n'a pas d'hypothèque, on a payé tous nos comptes, [...] les assises sont solides comme le roc sur lequel l'Université de Sudbury est bâtie.

Avec les informations de Mathieu Grégoire

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