Appel au boycottage de l’école en ligne

Les classes sont vides depuis la fermeture des écoles le 30 octobre (archives).
Photo : CBC/Evan Mitsui
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des parents néo-brunswickois appellent au boycottage de l’école en ligne dès vendredi.
Mélissa Richard a créé récemment le groupe Facebook « Après le 12 novembre... NON à l’école virtuelle ».
Au primaire, c’est difficile, les enfants sont à la garderie, les parents travaillent. Au secondaire, c’est difficile aussi. Moi, quand je reviens du travail, je vois mon fils qui passe la journée en ligne, à écouter ou à travailler et il doit faire ses devoirs le soir, car il ne réussit pas à finir ses travaux. J’ai l’impression qu’il nage contre le courant; ça ne fonctionne pas
, confie cette mère à l’émission La matinale.

Mélissa Richard a créé un groupe Facebook qui demande le boycottage de l'école en ligne.
Photo : Gracieuseté Mélissa Richard
Elle estime que l’éducation des enfants a été assez perturbée depuis deux ans et demande aux politiciens de trouver une solution, même si elle admet qu’elle a de la difficulté à voir laquelle serait envisageable.
Selon Mélissa Richard, l’enseignement virtuel n’équivaut à presque aucun enseignement.
J’avais la même mentalité, que c’était mieux que rien. Ça fait un an et demi deux ans qu’on a cette mentalité. Mais à ce moment-ci, je me suis aperçue que ce n’est presque rien. [Les enfants] pédalent, ils ne fonctionnent pas. Ils sont absents dans leur présence.
Elle ne sait pas combien de parents suivront le mouvement de boycottage, mais souligne que plusieurs avaient déjà jeté la serviette depuis un moment.
Des données qui varient selon le district scolaire
Dans un courriel, une porte-parole du District scolaire francophone du Sud (DSFS) a indiqué que, lors d'une journée, le district avait noté que 19 % des élèves ne participaient pas aux classes. Le DSFS ne précise pas de quel jour il s'agissait.
Du côté du District scolaire francophone du Nord-Ouest, il y avait en moyenne 30 % d'élèves absents des séances d'enseignement virtuel lors de la semaine du 1er novembre et de 24 à 26 % d'élèves absents la semaine suivante.
Le District scolaire francophone du Nord-Est signale par courriel que le taux d'absentéisme moyen se situe entre 45 et 50 % depuis le début de la grève. Cependant, le district observe une différence entre le secteur primaire et le secteur secondaire. « La situation est beaucoup plus difficile au primaire étant donné la question de l’autonomie des élèves et bien d’autres facteurs », peut-on lire dans le courriel.
Des élèves appuient le syndicat
Mia Richard est en 12e année à l’école L’Odyssée de Moncton. Elle ne participera pas à ses cours vendredi.
Ce n’est pas facile de faire des réunions de 9 h à 16 h tous les jours. On ne voit pas nos amis et on ne fait rien d’autre pendant la semaine
, explique-t-elle.

Mia Richard espère être admise l'année prochaine à l'Université St. Thomas. Elle appuie quand même le boycottage de l'école en ligne.
Photo : Gracieuseté Mia Richard
En plus du groupe Facebook, une affiche en soutien aux travailleurs du SCFP circule sur les médias sociaux pour demander aux élèves de boycotter l’école en ligne.
Nous voulons prouver au premier ministre Higgs et à Dominic Cardy que l’école en ligne, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant, ce n’est pas assez
, indique Mia Richard.
Elle sait que tous ses pairs ne participeront pas au mouvement. Elle souligne que certains sont inquiets de leurs résultats scolaires, puisqu'ils voudront être admis dans un établissement d’enseignement postsecondaire l’automne prochain.
C’est aussi son cas, mais elle pense que l’école en ligne n’est pas une solution viable. Elle souhaite que le conflit soit résolu bientôt pour qu’elle et ses camarades puissent retourner à l’école.
Appel à la patience
Le premier ministre Blaine Higgs a demandé mercredi aux parents de faire preuve de patience. Le conflit entre le Syndicat canadien de la fonction publique et le gouvernement perdure et les syndiqués sont en grève depuis maintenant deux semaines.
Le ministre de l’Éducation et de la Petite Enfance Dominic Cardy a ordonné la fermeture de toutes les écoles puisqu’on ne peut pas assurer leur sécurité en l’absence des concierges. Il a aussi précisé qu’aucun élève ne subira de conséquences s’il ne participe pas aux classes virtuelles.
Avec des information de Nojoud Al Mallees de CBC, de l'émission La matinale et de Sophie Desautels
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