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Élections municipales : chute importante du taux de participation en Abitibi-Témiscamingue

Un bureau de vote à Rouyn-Noranda.

Un bureau de vote à Rouyn-Noranda

Photo : Radio-Canada / Alexia Martel-Desjardins

Avec seulement 35 % des électeurs inscrits ayant exercé leur droit de vote, le taux de participation aux élections municipales a connu une baisse importante cette année par rapport aux élections de 2017.

Il y a quatre ans, le taux de participation s’était élevé à 47,9 % en Abitibi-Témiscamingue.

Les taux de participation ont été particulièrement faibles dans les trois plus grandes villes de la région.

À Rouyn-Noranda, 12 188 des 32 689 électeurs inscrits ont exercé leur droit de vote (37,3 %). Il y a quatre ans, 50 % des électeurs s’étaient prononcés. La moyenne de participation au cours des quatre dernières élections est de 46,6 %.

À Val-d’Or, seuls 7010 des 25 924 électeurs ont voté, pour un maigre 27% de participation. Lors de la dernière élection à la mairie en 2013, 44,1 % des électeurs s’étaient prononcés.

Élections municipales au Québec 2021

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Élections municipales au Québec 2021.

Enfin, à Amos, 31,3 % des électeurs se sont rendus aux urnes. La moyenne des taux de participation des sept dernières élections s’élève à 41 %.

Diane Dallaire et deux collègues regardent un écran d'ordinateur.

Diane Dallaire et son équipe en attente des résultats de l'élection dimanche.

Photo : Radio-Canada / Tanya Neveu

Les candidats élus à la mairie dans ces trois villes se sont tous dits surpris de constater des taux de participation aussi bas.

C’est le cas de Diane Dallaire, réélue à Rouyn-Noranda. On ne pouvait pas prévoir que le taux de participation serait si bas. Parce qu’après une campagne bien menée par tout le monde, et je félicite les autres candidats, qui a suscité beaucoup de commentaires, c’est quand même surprenant que le taux de participation soit si peu élevé , estime Mme Dallaire.

À Val-d’Or, où à peine le quart des citoyens se sont prononcés, Céline Brindamour souhaite être à l’écoute des citoyens au cours de son prochain mandat afin de faire augmenter l’intérêt pour la politique municipale.

Je me suis rendu compte en faisant ma campagne de l’importance d’être à l’écoute des citoyens. Quand je parlais dans mes engagements, d’avoir une qualité de vie et d’écoute citoyenne, c’est quelque chose que je veux mettre en branle. C’est un aspect important en 2021 et je me dis que peut-être de cette façon-là, en motivant les gens un peu plus, on va pouvoir avoir de meilleurs résultats en ce qui a trait au pourcentage de vote. 27 %, ça me déçoit je vous dirais, a souligné Céline Brindamour lors de son passage à l’émission Des matins en or.

Une meilleure participation dans les petites municipalités

Alors que les élus se disent déçus des taux de participation observés dans les grandes villes, bon nombre de plus petites municipalités ont obtenu des résultats satisfaisants, alors que 11 d’entre elles ont dépassé la barre des 50 % de taux de participation.

C’est le cas notamment à Rémigny (56,5 %), Preissac (57,8 %) et Rapide-Danseur (61,6 %).

La tour d'observation à Preissac, en Abitibi.

57,8 % des citoyens de Preissac ont exercé leur droit de vote.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

La palme revient cependant à Authier-Nord, où 71,6 % des électeurs se sont rendus aux urnes.

Selon la directrice générale de la municipalité, Élise Gagnon, cet engouement s’explique par une très longue période sans élection pour le poste de maire dans la municipalité. Ce dernier était en effet occupé par Alain Gagnon depuis 2001, jusqu’à sa défaite dimanche contre Fernand Major.

Les dernières élections qui ont eu lieu datent de 20 ans, c’était en 2001. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu d’élections, alors les gens voulaient du changement, résume Mme Gagnon.

La fatigue des électeurs

Charles Tessier, chargé de cours à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke et spécialiste de la sphère municipale, soutient qu’il existe trois principaux facteurs susceptibles d’influencer le taux de participation.

Ceux-ci sont la complexité d’aller voter, le devoir civique et la préférence pour un candidat.

Selon M. Tessier, les deux premiers facteurs n’ont pas bougé de façon significative depuis quatre ans, contrairement au troisième.

Charles Tessier, directeur chez TACT.

Charles Tessier, directeur chez TACT

Photo : gracieuseté

Le troisième aspect, c’est d’avoir une préférence assez forte pour l’un ou l’autre des candidats. C’est possible que ce soit un facteur dans ce cas-ci, parce que pour avoir une préférence assez forte, il faut s’être informé, il faut avoir pris le temps de penser aux sujets qui sont les plus importants pour soi et de connaître la position des candidats sur ces sujets-là.

M. Tessier affirme que la pandémie a pu contribuer à diminuer l’intérêt des citoyens pour les élections.

C’est possible que la pandémie ait pris plus de place dans la tête des électeurs et que ceux-ci aient pris moins de temps et aient eu moins le goût de s’informer pour les élections, dit-il.

La campagne électorale fédérale qui s’est déroulée quelques semaines plus tôt a aussi eu son impact, poursuit le politologue.

Le fait qu’il y ait eu une élection fédérale pendant, ou juste avant la campagne municipale, c’est sûr que ça a pu avoir un effet sur le vote. Avec deux élections consécutives, on constate une fatigue chez les électeurs.

Une citation de Charles Tessier

Enfin, M. Tessier souligne qu’il est souvent plus complexe de s’informer lors d’élections au palier municipal, comparativement à celles qui ont lieu aux niveaux provincial et fédéral. Ce manque d’information peut ensuite se transposer en plus faible participation.

L’absence de partis politiques vient compliquer la tâche. Les partis politiques ont un effet structurant sur la manière dont les électeurs se renseignent. Quand il n’y a pas de partis politiques au municipal, ça complexifie beaucoup la tâche des électeurs. Au lieu de pouvoir se fier à un parti, ils doivent se renseigner sur plusieurs candidats. En l’absence de partis politiques, les enjeux plus complexes peuvent faire baisser le taux de participation, conclut-il.

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