Unilinguisme de Michael Rousseau : Chrystia Freeland écrit au C. A. d’Air Canada

La vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, a envoyé une lettre au conseil d'administration d'Air Canada.
Photo : La Presse canadienne / Stephen MacGillivray
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, a écrit une lettre au conseil d'administration d'Air Canada afin que l'amélioration du français de son chef de la direction, Michael Rousseau, figure parmi les facteurs déterminants de l'évaluation de son rendement annuel. Elle demande également que la connaissance du français devienne un « critère important » pour l'obtention de promotions.
Mme Freeland a adressé cette missive à Vagn Sorensen, président du conseil d'administration d'Air Canada, à la suite de la controverse soulevée par un discours en anglais seulement de M. Rousseau devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).
M. Rousseau s'était ensuite expliqué aux journalistes en invoquant un horaire trop chargé pour apprendre le français et avait dit qu'il n'avait pas eu à communiquer en français, même s'il vit au Québec depuis 14 ans.
Propos incompatibles avec l'engagement d'Air Canada
La vice-première ministre du Canada a une fois de plus exprimé la déception
du gouvernement canadien à l'égard des actions récentes
de M. Rousseau, et a fait valoir que ses commentaires par rapport à l'utilisation de la langue française sont tout à fait incompatibles avec l'engagement qu'a pris la Société à l'égard des deux langues officielles depuis les tout premiers jours de la privatisation d'Air Canada
.
Selon elle, les commentaires de M. Rousseau sont aussi contraires aux attentes de nombreux Canadiens et Canadiennes – les clients et clientes d'Air Canada – à l'égard de leur compagnie aérienne nationale
.
C'est pourquoi elle a soumis, après discussions avec les ministres des Transports, Omar Alghabra, et des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, des mesures qui devraient être prises dans les plus brefs délais pour s'assurer de l'amélioration du français de M. Rousseau et de la connaissance du français dans les postes de direction d'Air Canada.
Plus de 2000 plaintes
Le Commissariat aux langues officielles du Canada affirme avoir reçu, en date du 8 novembre, plus de 2000 plaintes concernant le controversé discours unilingue de M. Rousseau. Toutes ces plaintes doivent toutefois être évaluées pour en déterminer la recevabilité.
L’organisme fédéral précise que ce nombre dépasse le record établi en 1986 quand 1784 plaintes avaient été déposées par des employés du Service canadien du renseignement de sécurité en lien avec un document envoyé en anglais seulement à ses bureaux basés au Québec.
Un examen des pratiques sur le français
Elle croit également que le conseil d'administration devrait examiner les politiques et pratiques relatives à l'utilisation du français
à Air Canada, et que les résultats de cet examen devraient être rendus publics
.
La ministre Petitpas Taylor, interceptée à son arrivée à la réunion du caucus libéral lundi matin, n'a pas demandé la démission de M. Rousseau, comme l'ont fait plusieurs acteurs politiques depuis la semaine dernière.
C'est une question que vous devez demander au conseil d'administration. C'est finalement eux qui ont la charge. Et puis j'ai bien hâte de voir qu'est-ce que vont être les directives
, a-t-elle offert.
Le chef conservateur a esquivé la même question. Je suis déçu par le discours de M. Rousseau [...] J'espère qu'il va avoir un engagement fort sur le français
, s'est contenté de dire Erin O'Toole, en point de presse à Ottawa lundi matin lorsqu'on lui a demandé si M. Rousseau devrait démissionner.