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La C.-B. veut suspendre l’exploitation de 2,6 millions d’hectares de forêts anciennes

La décision dépend de l'avis des 204 Premières Nations de la province.

Le bassin versant de Fairy Creek avec une partie des arbres coupée.

La mesure temporaire précède une nouvelle stratégie de gestion des forêts anciennes qui doit être implantée d’ici 2023.

Photo : Radio-Canada / Sarah Xenos

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

La Colombie-Britannique veut suspendre pour deux ans l’exploitation de 2,6 millions d’hectares de ses forêts anciennes, une annonce qui survient sur fond de tensions dans le bassin versant de Fairy Creek, où les activités forestières soulèvent de nombreuses critiques.

L’annonce sans précédent touche un territoire « aussi vaste que 226 [fois la superficie de] Vancouver », affirme la ministre des Forêts, Katrine Conroy.

Une carte détaillée des endroits ciblés n’a pas encore été publiée.

En consultation avec les Premières Nations

Les moratoires seront en vigueur lorsqu’une entente avec les Premières Nations sera conclue, précise la province. Les 204 communautés autochtones de la Colombie-Britannique ont 30 jours pour indiquer si elles appuient ou non une telle mesure.

Il s’agit d’un effort de réconciliation, explique la ministre Conroy.

L'Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique réclame déjà un moratoire sur la coupe de forêts anciennes pour l'ensemble de la province.

Un tronc d'arbre devant une forêt.

Le gouvernement a récemment déposé un projet de loi visant à refaçonner la gestion des forêts dans la province en limitant les pouvoirs du secteur privé et en donnant plus de contrôle aux Premières Nations.

Photo : Radio-Canada / Sarah Xenos

Des effets dévastateurs pour l’industrie

Les exploitants forestiers touchés seront ensuite consultés et pourront volontairement suspendre leurs activités ou seront forcés de le faire. 

Le gouvernement ne chiffre pas les pertes de revenus qui pourraient résulter de ces moratoires, mais estime que 4500 emplois seraient touchés si la mesure devenait permanente.

Si elle est pleinement mise en œuvre, la mesure aura des effets profonds et dévastateurs sur les gens, les familles et les collectivités de toute la province, note le conseil de l’industrie forestière dans un communiqué.

Selon la province, il reste 11,1 million d'hectares de forêts anciennes sur les 25 millions que la nature a laissés en héritage. À l’heure actuelle, 3,5 millions d'hectares de ces arbres anciens sont protégés contre l'abattage.

Suspendre n’équivaut pas à protéger

L’annonce fait suite aux recommandations d’un comité indépendant établi en juin dernier, qui avait pour mandat de produire des cartes, des analyses et des informations détaillées sur le statut des écosystèmes de forêts anciennes dans la province. 

Les membres de ce comité ont ciblé des forêts d’arbres géants, d’arbres anciens et d’arbres rares, où la suspension d’exploitation forestière est à prioriser, pour empêcher des dommages irréversibles à la biodiversité.

Dans la plupart des cas, ces écosystèmes ne sont pas renouvelables. Ils pourraient ne jamais revivre, dans un contexte de changements climatiques, déplore l’un des membres du comité, Garry Merkel.

Suspendre n’équivaut pas à protéger, rappelle le comité. 

Par ailleurs, le gouvernement a récemment déposé un projet de loi visant à refaçonner la gestion des forêts dans la province en limitant les pouvoirs du secteur privé et en donnant plus de contrôle aux Premières Nations.

Une nouvelle stratégie de gestion des forêts anciennes doit également être implantée d’ici 2023, incluant des pratiques innovantes et un meilleur inventaire

L’agence provinciale BC Timber Sales, qui gère environ 20 % des coupes annuelles de bois de la Couronne, cesse ses activités dans les forêts ciblées.

Des manifestants  font face à un policier à Fairy Creek.

La manifestation contre l'exploitation des forêts anciennes à Fairy Creek est considérée comme étant le plus grand mouvement de désobéissance civile pacifique de l'histoire du Canada.

Photo : Radio-Canada / Ken Mizokoshi

Une mesure insuffisante, croient les environnementalistes

Pour la chef du Parti vert, Sonia Furstenau, l'annonce est un pas dans la bonne direction, mais elle demeure insuffisante. 

« C’est quelques bonnes étapes, mais nous ne voyons pas la vision complète aujourd’hui ».

Son avis est partagé par Joshua Write, porte-parole du groupe écologiste Rainforest Flying Squad, opposé à la coupe d’arbres centenaires à Fairy Creek.

L’opposition des manifestants à l’exploitation forestière des arbres centenaires dans cette région est considérée comme étant le plus grand mouvement de désobéissance civile pacifique de l'histoire du Canada.

En vertu d’une injonction de la Cour suprême de la Colombie-Britannique accordée à l’entreprise Teal Jones, plus de 1150 personnes y ont été arrêtées.

 La mesure ne touche qu’environ le tiers des forêts anciennes à risque. 

Le combat, dit-il, ne sera pas gagné tant que toutes les anciennes forêts ne seront pas protégées.

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