Changements climatiques : le Canada espérait un accord plus fort à Rome

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a plaidé l'urgence d'agir contre les changements climatiques.
Photo : Associated Press / Domenico Stinellis
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le premier ministre Justin Trudeau a admis dimanche que le Canada aurait voulu un accord plus ferme et plus ambitieux dans la lutte contre les changements climatiques lors du sommet du G20, qui s'est conclu à Rome, en Italie, juste avant la Conférence des Nations unies sur le climat (COP26) de Glasgow, en Écosse.
Évidemment, le Canada aurait voulu un langage plus ferme et plus ambitieux dans la lutte contre les changements climatiques avec d’autres pays qui le voulaient aussi
, a déclaré la premier ministre canadien à la fin du sommet.
Il a toutefois nuancé ses propos en soulignant que les 20 pays les plus riches ont fait des progrès significatifs
en reconnaissant la cible de maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. Les grandes puissances se sont aussi engagées à éliminer progressivement l’utilisation du charbon et du méthane.
Ottawa engage d'ailleurs les autres nations à emboîter le pas. Nous encourageons le monde à faire pareil, mais nous allons investir, nous allons aider le monde pour en faire moins, comme promis, doubler notre financement sur le climat
, a-t-il affirmé.
Le Canada a doublé ses engagements au niveau des investissements pour le climat, mais nous devons en faire plus et nous sommes là pour pousser cet enjeu demain et dans les jours à venir, à la COP26
, a-t-il poursuivi.
Le Canada est évidemment prêt à travailler avec nos partenaires du G20 sur les grands enjeux, auxquels notre monde fait face. On est là pour collaborer, pour surmonter les grands défis ensemble.
Le Canada a réaffirmé son soutien à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique, qui a pour but de protéger 30 % des terres et des milieux marins dans le monde d'ici 2030.

Le reportage de Madeleine Blais-Morin
Photo : The Canadian Press / Sean Kilpatrick
En juin dernier, le gouvernement Trudeau avait annoncé son intention de faire passer de 2,65 milliards à 5,3 milliards de dollars le budget alloué à la lutte contre les changements climatiques dans le monde pour les cinq années à venir.
Justin Trudeau a aussi rapporté que le G20 a discuté du rôle du secteur privé dans la lutte contre les changements climatiques. Il a souligné qu'il y a du profit à faire et que ces investissements sont bons pour la planète.
Le Canada fait partie de plusieurs groupes qui sont en train d’essayer d’encourager les investissements du privé dans la lutte contre les changements climatiques et on va continuer de le faire
, a-t-il dit.
On ne peut nier les changements climatiques. Et l’action climatique ne peut être retardée.
Le Canada louangé
Les politiques mises de l'avant par le Canada ont valu au premier ministre des louanges de la part de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avec qui il s'est entretenu dimanche matin.
Je tiens à vous remercier d'être un allié aussi fort et dévoué dans la lutte contre les changements climatiques, a-t-elle déclaré. Je pense que c'est l'enjeu non seulement d'aujourd'hui, mais aussi du siècle, d'une importance maximale.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué le leadership du Canada.
Photo : Reuters / JOHANNA GERON
La chancelière allemande, Angela Merkel, a pour sa part jugé qu'il était audacieux du gouvernement Trudeau d'introduire une taxe carbone en tant que pays producteur de pétrole.
Un rappel à l'ordre
Bien qu'il assure tout mettre en œuvre pour respecter les cibles de l'Accord de Paris – soit maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2 degrés Celsius, et aussi près que possible de 1,5 degré Celsius –, le premier ministre s'est fait rappeler à l'ordre cet été par des climatologues et des militants écologistes.
Les politiques mises en place par le gouvernement Trudeau pour combattre les changements climatiques sont « timides » et nécessiteraient une approche plus robuste, avaient-ils jugé, peu de temps après la publication d'un rapport alarmant du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
L'ONU a de nouveau souligné cette semaine que les politiques actuellement promises par les membres de l'Accord de Paris sur le climat mèneront au réchauffement de la planète à plus de 2,7 degrés Celsius d'ici la fin du siècle.
Le G20 a débattu de la reformulation de l'objectif de l'Accord de Paris pour lui donner plus d'importance, en s'engageant notamment à ne plus subventionner les centrales au charbon à l'étranger.
Les dirigeants des quatre coins du globe sont maintenant appelés à participer à la COP26, qui a débuté dimanche à Glasgow, en Écosse. Cette rencontre est le dernier et le meilleur espoir
de parvenir aux cibles fixées dans l'Accord de Paris, selon son président, Alok Sharma.
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Avec les informations de La Presse canadienne