Le déclin de la population de baleines noires de l’Atlantique Nord se poursuit
Il ne reste plus que 336 individus de l'espèce, selon la dernière estimation, par rapport à 411 il y a deux ans.
Photo : Pêches et Océans Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Il ne reste maintenant plus que 336 baleines noires de l’Atlantique Nord, selon la dernière estimation du North Atlantic Right Whale Consortium (NARWC), un organisme voué à la protection de l’espèce qui regroupe chercheurs, acteurs de l'industrie de la pêche, et agences gouvernementales des États-Unis et du Canada.
La population a chuté ainsi de presque 10 % depuis 2019, quand le consortium estimait à 366 le nombre d'individus, un autre signe du déclin de cette espèce en voie de disparition
, souligne l'organisme dans son communiqué.
Le North Atlantic Right Whale Consortium se veut une plateforme permettant à la communauté scientifique de collaborer et de partager des données afin de mieux comprendre l'espèce et de mieux la protéger.
De 2017 à 2018, la population de baleines noires de l'Atlantique avait déjà chuté de 451 à 411 individus.
La survie de l’espèce est mise en péril par l’activité humaine, notamment par les empêtrements avec des engins de pêche et les collisions avec le trafic maritime.
En une décennie, la population de la baleine noire de l'Atlantique Nord a diminué de 30 % et est actuellement à son plus bas niveau en plus de 20 ans.
Un déclin inexorable?
Cette nouvelle estimation n’est pas une surprise pour Heather Pettis, une scientifique au New England Aquarium et administratrice du NARWC
, qui ne cache pas son découragement.Malgré les efforts soutenus mis en place pour enrayer le déclin de l’espèce, cela n’a pas été suffisant
, constate-t-elle.
Pourtant, un optimisme prudent
était de mise en début d’année avec la naissance de 13 baleineaux repérés l’hiver dernier, soit deux fois plus qu’à pareille date en 2020. En tout, la communauté scientifique a recensé 18 nouveaux-nés en 2021, mais cela reste en deçà de la moyenne annuelle de 23 baleineaux observée au cours de la décennie précédente.
La disparition de l’espèce n’est pas une fatalité, martèle Scott Kraus, président du consortium, qui souligne la résilience de l’espèce.
« La baleine noire de l'Atlantique Nord peut se rétablir si nous arrêtons de la tuer et si nous lui donnons la chance de se nourrir et de s’accoupler dans des habitats qui ne sont pas jalonnés d’obstacles mortels. »
Une lueur d’espoir
Bien que sombre, le portrait n’est pas tout à fait noir. Plusieurs indicateurs sont porteurs d'espoir, notamment l’augmentation du nombre de naissances et la baisse du nombre de morts détectées.
Il reste toutefois moins de 100 baleines femelles en âge de se reproduire, note Philip Hamilton, un scientifique du New England Aquarium et membre du consortium.
Selon l’organisme, des actions plus audacieuses, décisives et immédiates
sont nécessaires pour sauvegarder l’espèce, notamment des mesures urgentes pour prévenir les collisions avec les navires et les empêtrements dans les engins de pêche.