Québec solidaire propose une loi contre la violence sexuelle dans les écoles
Manon Massé, porte-parole de Québec solidaire, a indiqué que sa formation avait déposé jeudi un projet de loi-cadre pour combattre les violences sexuelles en milieu scolaire.
Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Québec solidaire souhaite que l'Assemblée nationale adopte une loi pour lutter contre les violences sexuelles dans les écoles primaires et secondaires.
Lors d’un point de presse, dimanche, sa porte-parole Manon Massé a indiqué que la formation avait présenté jeudi un projet de loi-cadre à cet effet.
Le texte prévoit que les établissements d'enseignement préscolaire, primaire et secondaire ainsi que les centres de formation professionnelle adoptent une politique pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel
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Cela pourrait notamment se traduire par la tenue d'activités de sensibilisation, la formation de tout le personnel scolaire pour intervenir et accompagner les élèves qui vivent une situation de violence ainsi que l'instauration d'un processus clair pour porter plainte.
Il faut mieux protéger nos jeunes filles, a réclamé Mme Massé. En tant que législateurs, nous voulons envoyer un message.
La députée solidaire Christine Labrie, responsable des dossiers de l’éducation, a rappelé que plus de la moitié des victimes de violences sexuelles sont des mineurs.
Les députées ont cédé la parole à deux jeunes femmes du collectif La Voix des jeunes compte, qui se mobilisent pour lutter contre les violences sexuelles à l’école. Elles ont réclamé une loi pour les protéger au sein de leur établissement scolaire.
Les violences sexuelles dans les écoles sont trop souvent banalisées
, a déploré Kenza.
La jeune femme de 18 ans, qui salue la loi appliquée dans les cégeps et les universités visant à prévenir les violences à caractère sexuel, veut une loi similaire dans les écoles primaires et secondaires.
« Même si c’est difficile à entendre, dans nos écoles, il se passe beaucoup trop de choses dont vous ignorez l’existence. »
La jeune femme a évoqué des exemples de viols, d’attouchements à répétition ou de partage de photos intimes dans les écoles, avant de plaider pour un véritable travail de prévention.
Theryanne-Marie, aussi du collectif jeunesse, s’est adressée au ministre de l’Éducation Jean-François Roberge et au premier ministre du Québec François Legault pour leur demander de les écouter en adoptant ce projet de loi.
Depuis quatre ans, notre collectif milite pour que nos voix et celles des victimes soient écoutées. Depuis quatre ans, nous demandons une rencontre avec le ministre de l’Éducation
, a-t-elle dit.
Elle déplore aussi le manque de soutien pour les victimes et les témoins.
Une de mes amies a vécu une forme de violence sexuelle. J'en ai été témoin et j'ai dû l'accompagner. Elle était sur une liste d'attente [pour voir une ressource] et il n'y a eu aucun suivi. On est censées être orientées vers les bonnes personnes, mais on ne reçoit pas ce dont on a besoin
, a témoigné l'élève, qui en est à sa dernière année du secondaire.
Pour la députée solidaire Christine Labrie, il faut que les intervenants dans les écoles soient mieux outillés, non seulement pour intervenir lorsque des situations se produisent en contexte scolaire, mais aussi pour accueillir le dévoilement d’un jeune qui vit une situation de violence sexuelle à la maison ou dans un autre milieu
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Avec les informations de La Presse canadienne