Front commun d’élus pour éviter l’expulsion d’un travailleur étranger francophone
Des partis fédéraux et provinciaux réclament une intervention urgente de Justin Trudeau et de son ministre de l'Immigration pour éviter l'expulsion de Firas Bouzgarrou, un travailleur francophone ayant plusieurs emplois au Québec.

Firas Bouzgarrou est devenu résident permanent, sélectionné par Québec, en 2014. Il doit être expulsé, car il n'a pas passé assez de temps au Canada, en raison de problèmes de santé de sa famille qui vit en Tunisie.
Photo : Radio-Canada / Romain Schué
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
« Cette situation est absolument absurde et inhumaine. Elle nous révolte », clame Alexandre Boulerice.
Le député du Nouveau Parti démocratique (NPD) était aux côtés de Firas Bouzgarrou, vendredi, devant les locaux du ministère fédéral de l'Immigration à Montréal.
Ce dernier a « peur », confie-t-il. Peur d'une expulsion programmée à la fin du mois.
Devenu résident permanent en 2014, ce Tunisien d'origine, dont l'histoire a récemment été racontée par Radio-Canada, devra franchir à nouveau l'Atlantique. La raison? Il n'a pas passé assez de temps au Canada, conformément aux lois fédérales.
En effet, Firas Bouzgarrou, après un court séjour au Canada, est retourné en Tunisie, durant près de 4 ans, pour rester auprès de sa fille, née avec une malformation, et de sa femme, qui a perdu son père avant de subir une dépression.
M. Bouzgarrou est coupable d'être un être humain décent. Il est coupable d'avoir été un père de famille aimant, responsable, proche des siens.
Les mains des fonctionnaires sont liées, assure de son côté le député du Bloc québécois, Alexis Brunelle-Duceppe. La solution évidente, c’est que Justin Trudeau fasse preuve de compassion et exige que le ministre Mendicino utilise son pouvoir discrétionnaire pour débloquer ce dossier.
C’est un homme qui a choisi le Québec et qui y contribue de façon remarquable. Le temps presse, le gouvernement doit agir!
Selon Alexandre Boulerice, Justin Trudeau ou son ministre actuel de l'Immigration, Marco Mendicino, peuvent rapidement agir avec un trait de crayon, un courriel ou un appel
. S'ils sont sérieux sur le fait que le Canada est un pays généreux, ils vont agir
, espère l'élu du NPD.

Alexandre Boulerice (à droite) était aux côtés du député solidaire Andrés Fontecilla, pour soutenir Firas Bouzgarrou (à gauche), accompagné par son avocat Guillaume Cliche-Rivard.
Photo : Radio-Canada / Romain Schué
Le gouvernement Legault « sensible à [sa] situation »
Les différents partis d'opposition, à Québec, ont également élevé la voix, en pressant la ministre provinciale, Nadine Girault, de réagir. Cette dernière, contactée par Radio-Canada, a indiqué être « sensible à la situation de Firas Bouzgarrou ».
Toutefois, la décision visant cette personne relève exclusivement du gouvernement fédéral. Si celui-ci décide de renverser sa décision, nous serions disposés à traiter son dossier dans le respect des règles qui s’appliquent.
Aux yeux du député solidaire Andrés Fontecilla, Firas Bouzgarrou, qui a trois emplois, contribue de façon substantielle à l'économie québécoise
, notamment dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre grave au Québec
.
Si Mme Girault et la CAQ tiennent à défendre les intérêts du Québec, ils doivent intervenir auprès du gouvernement fédéral. Ils doivent utiliser leurs prérogatives et ne pas se cacher derrière le gouvernement fédéral.
Sa seule faute a été de rester au chevet de son nouveau-né malade
, déplore la députée du Parti québécois, Méganne Perry Mélançon.
Il a agi en bon père de famille, le gouvernement canadien ne peut tout de même pas procéder à sa déportation pour une question bureaucratique! Où est l’humanité dans tout ça?
Cette décision fédérale est contre-productive et indéfendable
et Québec ne peut rester insensible devant pareil manque d'humanité
, ajoute le député du Parti libéral du Québec Saul Polo.