Projet de bleuetières à Tracadie : consultations publiques et moratoire exigés

Une centaine de manifestants étaient rassemblés dimanche pour dénoncer l'aménagement de bleuetières sur l'ancien champ de tir de Tracadie.
Photo : Radio-Canada / Jérémie Tessier-Vigneault
Deux députés provinciaux se rangent du côté de nombreux résidents de la Péninsule acadienne et demandent un moratoire sur l’industrie des bleuetières. Le député libéral de Tracadie-Sheila, Keith Chiasson et le député vert de Kent Nord, Kevin Arseneau, sont d’avis que d’autres options s’offrent au gouvernement pour assurer un équilibre entre le développement économique et la protection de l’environnement.
Les opposants au développement des bleuetières sur l’ancien champ de tir de Tracadie ne baissent pas les bras et se mobilisent. Une autre manifestation s’est déroulée dimanche et a rassemblé une centaine de personnes.
Selon le député Keith Chiasson, le problème vient du fait qu’il y a eu un manque de transparence et très peu de consultation dès le début.
Selon lui, la population est frustrée de voir le gouvernement faire passer l’économie avant la protection de la faune.
Il souligne que la majorité des bleuetières se trouvent dans le nord-est de la province. Les gens de la région voient ça comme une surexploitation.
« Le minimum, je pense, c’est un moratoire. »
Le député Kevin Arseneau est en faveur d’un moratoire pour cette industrie. L’argument économique du gouvernement ne tient même pas la route. On a construit une grande usine dans la Péninsule acadienne qui est devenue dans le fond un congélateur où la compagnie Oxford [...] garde le bleuet en stock et ça fait chuter les prix
, souligne-t-il.
Il ajoute que ce ne sont même pas les petits et moyens producteurs du Nouveau-Brunswick qui profitent des retombées économiques de cette industrie, selon lui.
D’autres options envisageables
Le gouvernement provincial et l'organisme Bleuet NB disent avoir besoin de nouvelles terres pour exploiter les bleuetières et développer davantage cette industrie. Pour les deux députés, le gouvernement a d’autres possibilités devant lui.
Il faut trouver un équilibre entre le développement économique et la protection de l’environnement
, souligne le député Keith Chiasson. Il s’interroge sur le sort des terres qui appartiennent déjà au gouvernement. Est-ce que le ministère a fait une genre d’évaluation pour déterminer combien des terres qu’ils ont reçues sont en exploitation
, dit-il.
« Il y a des gens dans ma région qui me demandent pourquoi ils demandent pour d’autres terres à bleuets [...], ils n'ont même pas encore fini d’exploiter les terres qu’ils ont déjà. »
Le député Kevin Arseneau va plus loin et propose d’utiliser les terres où sont situées les lignes électriques d’Énergie NB.
Toutes nos lignes de transmission d’électricité, en dessous de ces lignes-là, ça serait un terrain extrêmement propice au bleuet sauvage et présentement ce sont des terres qui sont inexploitées, inutilisées
, souligne-t-il. Selon lui, le gouvernement a d’autres options et peut éviter des coupes à blanc dans les forêts de la province.
« Ce genre de projet doit avoir l'acceptabilité sociale. »
Keith Chiasson propose la création d'un comité permanent qui donnerait la chance à la municipalité et aux résidents de la région d’avoir leur mot à dire sur les projets de développement de l'ancien camp militaire.
Les gens de la région savent que Fredericton est très loin de Tracadie
, dit le député Keith Chiasson. Ils veulent donc que le gouvernement comprenne l’impact de ses décisions sur la région et souhaitent que leur point de vue soit entendu.
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Avec des informations du Téléjournal Acadie