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Un pasteur néo-brunswickois qui défie les règles de santé publique reste en prison

Un juge a refusé de libérer Philip Hutchings jusqu’à sa prochaine comparution, dans une semaine.

Philip Hutching discute avec d'autres personnes dehors près du palais de justice.

Philip Hutchings, pasteur de l'église His Tabernacle Family Church à l'extérieur du palais de justice à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, le 15 octobre 2021.

Photo : CBC / Shane Fowler

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Un pasteur du Nouveau-Brunswick ouvertement hostile aux mesures de santé publique destinées à lutter contre la COVID-19 passera la prochaine semaine en prison. 

Philip Hutchings, pasteur d’une église de Saint-Jean, His Tabernacle Family Church, restera détenu jusqu’à la reprise des procédures judiciaires à son endroit, le 22 octobre.

Vendredi, son avocat, Neil Clements, a demandé un ajournement, car il vient d’être retenu par M. Hutchings et a besoin de temps pour étudier le dossier. Le juge a refusé de libérer le prévenu dans l’intervalle.

La Couronne soutient que M. Hutchings s’est rendu coupable d’outrage au tribunal en ne respectant pas l’ordonnance qu’il avait signée le 8 octobre, où il promettait que les fidèles de son église allaient suivre les consignes de santé publique en tant de pandémie, comme de porter un masque.

Confrontation avec la province

His Tabernacle Family Church était dans la mire des autorités provinciales depuis septembre, alors que le pasteur avait écrit sur les réseaux sociaux que le port du masque, la distanciation physique ou la vaccination contre la COVID-19 ne seraient pas obligatoire dans son église, et que celle-ci ne limiterait pas le nombre de fidèles présents.

Selon la mise à jour de l’arrêté d’urgence du 24 septembre, la preuve de vaccination n’est pas obligatoire pour les cérémonies religieuses au Nouveau-Brunswick.

Si elle n’est pas exigée, le lieu de culte doit être plein à seulement 50 % de sa capacité, la distanciation physique est requise, et les fidèles doivent renoncer aux chants, puisque l’expulsion de gouttelettes pouvant transmettre la maladie serait accru. Peu importe l’option choisie, le port du masque est obligatoire (Nouvelle fenêtre).

Selon la poursuite, un fonctionnaire a communiqué avec M. Hutchings le 1er octobre pour s’assurer qu’il était au courant des règles de santé publique.

Néanmoins, le dimanche suivant, un agent du gouvernement a affirmé être la seule personne à porter un masque lors du service religieux à cette église, que des chants avaient été entonnés et que la distanciation physique n’était pas respectée, alors même que le statut vaccinal des personnes présentes n’avait pas été vérifié.

Pour tout cela, Philip Hutchings a été mis à l’amende le 6 octobre. La province avait l’intention de fermer temporairement son église pour non-respect de la loi, mais a offert au pasteur de signer un document dans lequel il s’engageait à désormais suivre les règles.

La poursuite allègue que deux jours après, des inspecteurs ont observé des personnes entrant et sortant de l’église sans porter de masque. Une vidéo de quatre minutes servant d’élément de preuve montre Philip Hutchings lui-même à la porte de l’église, sans masque.

Les inspecteurs ont aussi affirmé que des agents de sécurité les ont empêchés d’entrer dans l’église, alors que la loi les autorise à pénétrer dans un lieu pour effectuer leurs vérifications.

Le juge n’a pas confiance

Vendredi, le juge Hugh McLellan de la Cour du Banc de la Reine du Nouveau-Brunswick, a réprimandé Philip Hutchings.

J’ai des doutes au sujet de la crédibilité de M. Hutchings, a-t-il déclaré, accusant le pasteur de s’être moqué d’une ordonnance qu’il avait pourtant signée deux jours plus tôt.

Le magistrat n’a pas voulu remettre Philip Hutchings en liberté pour le week-end, car il redoute que s’il n’a pas respecté sa parole la première fois, il récidivera en organisant un service religieux sans respect des consignes de santé publique dimanche prochain.

À l’accusé, le juge a mentionné que son intransigeance servirait aussi à protéger son église et éviterait qu’un fidèle décide de la poursuivre s’il contractait la COVID à cet endroit.

Le pasteur met en danger sa congrégation, a-t-il par ailleurs soutenu. Responsable de prendre une décision qui protégera le public d’ici la prochaine comparution, a dit le juge McLellan, il est de son devoir d’ordonner que l’homme d’Église reste d’ici là détenu.

Philip Hutchings sera de retour en cour vendredi prochain à Saint-Jean.

Avec les informations de CBC et La Presse canadienne

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