Des infrastructures manquantes dans la circonscription la plus au sud du Nunavut

Des électeurs de la circonscription Baie d'Hudson espèrent que leur prochain député militera pour le développement d'infrastructures à Sanikiluaq.
Photo : CBC / David Gunn
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le manque d’infrastructures est un des enjeux qui attire le plus d’attention des candidats dans la course électorale au Nunavut. Bien que la situation touche l’ensemble du territoire depuis plusieurs années, des électeurs de la circonscription Baie d’Hudson, soit la plus au sud du territoire, espèrent que leur prochain député fera suffisamment entendre sa voix à l’Assemblée législative.
Cette collectivité située sur les îles Belcher, dans le sud de la baie d’Hudson, compte quelque 900 habitants. Elle est aussi la seule communauté comprise dans la circonscription Baie d’Hudson.
Le maire de Sanikiluaq, Johnnie Cookie, affirme que la collectivité a longtemps été isolée
du reste du territoire et qu’elle fait face à un écart important en matière d’infrastructures.

Le maire de Sanikiluaq, Johnnie Cookie, affirme qu'il y a actuellement 33 parcelles disponibles, mais qu'il manque plusieurs logements d'une chambre à coucher.
Photo : CBC / David Gunn
C’était vraiment difficile sans la liaison aérienne directe depuis notre capitale [territoriale]
, dit-il. Depuis la mise en place d’un projet pilote d’une durée de six mois, Sanikiluaq est reliée par un tout premier vol direct à destination et en provenance d’Iqaluit.
Pour se rendre à Iqaluit, les résidents devaient auparavant faire escale à Winnipeg puis à Rankin Inlet, dans le sud du Nunavut.
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Nous manquons de beaucoup de choses
Bien qu’il se réjouisse de cette nouvelle liaison aérienne, Johnnie Cookie croit que l’accès restreint a longtemps creusé un fossé important entre Sanikiluaq et les autres communautés du territoire.
Nous n’avons pas été dans d’autres communautés pour comparer ce qu’elles ont, c’est pourquoi nous notons que nous manquons de beaucoup de choses
, soutient-il.

Johnnie Cookie espère que la liaison aérienne entre Iqaluit et Sanikiluaq sera maintenue au-delà de la période de six mois fixée dans le projet pilote.
Photo : CBC / David Gunn
Il milite surtout pour la construction d’un refuge accueillant des femmes qui ont des enfants, mais il assure que la communauté requiert aussi de nouvelles routes, de nouvelles infrastructures de traitement des eaux, une morgue, une ambulance et des logements d’une chambre à coucher.
À cela s’ajoute la nécessité de reconstruire la mairie et l’hôtel, qui ont été lourdement endommagés par une tempête en 2020. Depuis, le bâtiment municipal a été provisoirement aménagé dans une roulotte.
Encore du chemin à faire
Allan Rumbolt est le député sortant de la circonscription Baie d’Hudson, un poste qu’il a occupé pendant 13 ans. Il raconte avoir fait du manque d’infrastructures son principal cheval de bataille durant son mandat à l’Assemblée législative.
Parmi les progrès réalisés, il cite notamment la construction d’une nouvelle école secondaire et, tout récemment, d’un nouveau centre de santé. Malgré tout, Allan Rumbolt assure que la collectivité tente toujours de rattraper le retard acquis au fil des ans.
Il y a encore du chemin à faire avant que cette communauté arrive à un point d’égalité avec les autres communautés du territoire.

Allan Rumbolt a représenté pendant 13 ans la circonscription Baie d'Hudson, qui comprend la communauté de Sanikiluaq, à l'Assembée du législative du Nunavut.
Photo : CBC / David Gunn
Il espère que le prochain député aura lui aussi cet enjeu à cœur et qu’il aura une voix forte à l’Assemblée législative.
La prochaine personne qui entrera en poste devra continuer à se battre [...] pour obtenir les infrastructures dont nous avons besoin dans la communauté.
Enjeu électoral
Le manque d'infrastructures est un dénominateur pour chacun des trois candidats qui sont dans la course pour gagner le siège de la circonscription. Il s’agit de Daniel Qavvik, de Mick Appaqaq et de Ronald Ladd.
Notre communauté manque d’infrastructures de base, comme un centre de soins pour aînés
, souligne Daniel Qavvik qui, s’il est élu, promet de militer pour la construction de logements et d’un refuge.

La communauté de Sanikiluaq, qui est aussi la plus au sud du Nunavut, compte environ 900 habitants.
Photo : CBC / David Gunn
Mick Appaqaq, un ancien conseiller municipal, entend lui aussi se concentrer sur le dossier du logement s’il devient député, mais il a aussi à cœur la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. Les Inuit méritent de meilleures conditions de vie tout comme les autres Canadiens
, dit-il.
Ronald Ladd, un résident de Sanikiluaq depuis environ un an, abonde dans le même sens. Je pense que si [la pénurie] de logements était résolue, il y a aurait moins de violence conjugale et le bien-être de tous les résidents serait renforcé
, croit-il.
Avec les informations de Jackie Mckay