Le Château Dubuc se retrouve sans aide financière de la part de Chandler

La structure du Château Dubuc est actuellement appuyé sur des poutres de fortune. (archives)
Photo : Radio-Canada / Marguerite Morin
La Ville de Chandler ne débloquera pas de fonds pour la sauvegarde du Château Dubuc, un bâtiment emblématique qui menace de se faire emporter par la mer avec la montée des eaux et avec l'érosion des berges.
Une majorité de conseillers a voté contre une résolution du conseil muncipal, qui prévoyait une aide financière de 50 000 $, lors d'une séance ordinaire le 4 octobre.
La maison, qui est temporairement maintenue par des poutres et des billots de bois (Nouvelle fenêtre), doit être reculée d'une soixantaine de mètres. Les travaux sont évalués à 1,2 M$.
La Ville a fait des démarches pour aider le propriétaire à obtenir une aide financière pour la préservation du Château Dubuc.
On a essayé d’approcher différents ministères parce que les coûts sont très élevés pour déplacer un bâtiment comme ça. Les ministères nous demandent de se commettre avec un montant d’argent pour permettre des subventions
, a expliqué la mairesse de Chandler, Louisette Langlois.
Chandler avait jusqu'au 5 octobre pour aviser le ministère de sa décision finale.
Louisette Langlois a ajouté qu'il s'agit de la toute dernière pièce patrimoniale qui témoigne de l'histoire industrielle de la ville de Chandler.
Un fond d'urgence demandé
Les prochaines grandes tempêtes automnales et hivernales pourraient être fatales pour le Château Dubuc.
L'historien et président de Patrimoine Gaspésie, Jean-Marie Fallu, demande au gouvernement du Québec d'intervenir rapidement en ce qui a trait à la détérioration du Château Dubuc. Il soutient que le gouvernement devrait se doter d'un fond d'urgence pour ce type de situation.
Le Château Dubuc est menacé par la mer et par l’inertie de l’État. Dans des situations comme on connaît de nos jours, dans ces périodes de bouleversements climatiques, il faudrait que l’État québécois se dote d’un fond d’urgence en patrimoine lorsque surviennent, justement, des situations dramatiques comme on le connaît avec le Château Dubuc afin de pouvoir intervenir rapidement
, affirme-t-il.
« C’est toujours désolant de voir qu’il y a une certaine inertie de la part de nos instances politiques en regard du patrimoine important et du patrimoine menacé. »
Il mentionne, par ailleurs, qu'il ne sera pas rare d'observer des situations semblables en raison du réchauffement climatique.
On est face à une urgence. Imaginez si la mer emporte le Château Dubuc, l'image ça va donner au gouvernement actuel par rapport à son inertie liée au patrimoine, qui est un vecteur important de notre identité québécoise
, avance M. Fallu.
« C’est comme si, au Québec, notre patrimoine bâti est le parent pauvre de notre culture, alors que ça devrait être l'assise de notre culture. »
Il rappelle que l'édifice doit son nom à Julien-Édouard-Alfred Dubuc, un des plus grands industriels francophones du 19e siècle au Québec.
Avec les informations de Sylvie Aubut