L’Université de Sudbury transfère ses cours d’études autochtones à Kenjgewin Teg

L'Université de Sudbury n'offre plus de cours depuis juillet 2021. (Archives)
Photo : Radio-Canada / Yvon Theriault
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L’établissement d’études postsecondaires autochtones de l’île Manitoulin Kenjgewin Teg reprendra le flambeau des cours d’études autochtones en ligne précédemment offerts à l’Université de Sudbury.
L’Université de Sudbury n’est plus en mesure d’offrir des cours depuis la dissolution de la fédération de l'Université Laurentienne, et a suspendu ses activités en juillet 2021.
Dans le cadre de cette entente, Kenjgewin Teg héritera des droits de propriété intellectuelle des cours en ligne et pourra compter sur les installations de l’Université de Sudbury pour lancer un nouveau programme autonome.
Kenjgewin Teg va louer les espaces d’enseignement utilisés antérieurement par le département d’études autochtones de l’Université de Sudbury
, explique le recteur Serge Miville.
Ils pourront continuer de louer les salles aussi longtemps qu'ils voudront être le partenaire de notre établissement universitaire
, précise-t-il.
Pour Kenjgewin Teg, l'accès aux espaces de l'Université de Sudbury facilitera l'accès aux programmes pour les étudiants qui ne peuvent pas se déplacer jusqu'à l'île Manitoulin pour être formés.
Nous serons également en mesure d'aller recruter des étudiants partout dans la province grâce à l'apprentissage à distance que permettent les cours virtuel
, affirme la directrice de Kenjgewin Teg, Stephanie Roy.
Vers un statut universitaire?
À l’heure actuelle, Kenjgewin Teg offre des formations secondaires, professionnelles et collégiales aux adultes. Quelques cours universitaires sont offerts et peuvent être crédités par l’Université Queen's.
L'établissement espère éventuellement obtenir des agréments auprès de la province afin de pouvoir offrir des programmes menant à des diplômes, des certificats et des baccalauréats universitaires.
Kenjgewin Teg ne reprendra pas la Charte universitaire de l'Université de Sudbury, puisqu'elle doit suivre les protocoles du consortium d'établissements postsecondaires autochtones de l'Ontario.
« Ils suivent leur propre parcours d'autonomisation, et nous sommes contents de faire partie de cette aventure. »
Mme Roy soutient que l’acquisition des cours virtuels en études autochtones de l’Université de Sudbury permettra à Kenjgewin Teg d'être reconnu dans le milieu universitaire
.
Elle ajoute que cette possibilité facilitera les démarches d'agrément
.
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les Autochtones
Kenjgewin Teg est distinctement autochtone. Les traditions et la culture Anishinabek sont au coeur de tous nos programmes
, affirme la directrice.
Pour Serge Miville, ce geste s'inscrit dans la mission plus large de l'autonomie des cultures minoritaires en milieu d'éducation.
« C’est au coeur de notre vision de laisser les communautés décider d’elles-mêmes de l’avenir de leur établissement postsecondaire. »
Léguer la propriété intellectuelle des cours en ligne s'inscrit également dans le processus plus large de la vérité et de la réconciliation, selon M. Miville.
La directrice de Kenjgewin Teg est du même avis.
Cette entente démontre que nous allons pouvoir collaborer et nous appuyer mutuellement
, explique-t-elle. Elle permet aussi de rapatrier le savoir autochtone dans les établissements autochtones.
Selon Mme Roy, la fin du programme d'études autochtones à l'Université de Sudbury a eu des conséquences négatives pour les étudiants autochtones partout dans le Nord de l'Ontario.