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Un an après la mort d’Anthony Aust, la communauté se rassemble à Ottawa

Une pancarte commémorant Anthony Aust.

Anthony Aust a chuté mortellement de l'appartement dans lequel il habitait avec sa famille, après que des agents de l'unité tactique du Service de police d'Ottawa ont pénétré dans l'unité.

Photo : Radio-Canada / Christian Milette

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Il y a un an, Anthony Aust perdait la vie en chutant lors de l’irruption d’agents de l’unité tactique du Service de police d'Ottawa (SPO) dans sa résidence. Jeudi, la communauté s’est rassemblée et a marché pour commémorer la vie du jeune homme de 23 ans.

Le matin du 7 octobre 2020, des policiers se sont présentés au 12e étage d’un immeuble du croissant Jasmine avec un mandat de perquisition, à la recherche d’une arme de poing et de preuves de trafic de drogue.

La porte d’entrée a été ouverte de force, et une grenade assourdissante produisant de la fumée a été utilisée. Des agents de l’unité tactique sont entrés dans l’appartement, munis de fusils semi-automatiques.

Ils ont trouvé, dans l’une des chambres, la moustiquaire d’une fenêtre ouverte. Douze étages plus bas, Anthony Aust était au sol.

Environ trente personnes étaient réunies, jeudi matin, à l’endroit où le jeune homme est décédé, dans le cadre de l’événement organisé par la Coalition de la diaspora noire d’Ottawa et l’organisme Criminalization and Punishment Education Project (CPEP), demandant justice pour toutes les familles touchées par la violence policière.

La mère et le beau-père de la victime, qui faisaient partie du lot, souhaitent que les familles et les communautés noires, autochtones et racisées cessent d’être ciblées par la police.

Alors que le directeur de l’Unité des enquêtes spéciales, Joseph Martino, a tranché que les policiers du SPO présents le jour de la mort d’Anthony Austne feront pas l’objet d'accusations, les organisateurs affirment que la justice n’a pas été rendue dans [ce dossier].

Des personnes tiennent une affiche demandant justice pour Anthony Aust pendant qu'une autre tient un discours.

Souheil Benslimane, membre de CPEP, a pris la parole jeudi matin.

Photo : Radio-Canada / Christian Milette

On veut que la police disparaisse de nos communautés et de nos rues. […] On veut aussi que la Ville d’Ottawa purge toutes ses pratiques qui ciblent des gens qui sont racisés, explique Souheil Benslimane, membre de CPEP.

On veut aussi que la Ville, tout de suite, fasse un moratoire. On ne veut plus d’expansion policière dans nos communautés, ajoute-t-il.

M. Benslimane souhaite que le budget du SPO soit maintenu au niveau de l’année précédente, et qu’il soit systématiquement réduit.

Ils ne sont pas là pour nous garder sains et saufs, croit-il. Il n’y a pas d’amélioration. […] Ils sont encore en train de mettre des gens en prison ici. Ils sont en train d’aller dans les refuges et ciblent les gens qui n’ont pas de maison.

La solution, selon lui, serait davantage d’investissements dans les communautés. On a besoin de santé mentale, on a besoin d’éducation pour nos enfants, on a besoin de plus de ressources pour qu’on puisse bâtir une société de support et encourageante, mais on ne peut pas le faire sous ce système.

Des écarts qui se creusent, selon Ketcia Peters

Selon la porte-parole de 613-819 Black Hub, Ketcia Peters, des écarts se creusent entre la confiance de la communauté et le SPO.

Il continue à avoir des écarts entre ce qui est légalement permis aux policiers d'utiliser comme niveau de force excessive et les résultats fatals qui arrivent par rapport à ces comportements, croit-elle.

« Dans les yeux de la communauté, il y a une force excessive qui se fait souvent. »

— Une citation de  Ketcia Peters, porte-parole, 613-819 Black Hub
Une femme est devant l'édifice du Parlement, à Ottawa.

Ketcia Peters, porte-parole de 613-819 Hub Noir (archives)

Photo : Radio-Canada / Frédéric Pepin

Dans le cas d'Anthony Aust, Mme Peters est d'avis que les agents auraient dû avoir l'expérience pour analyser les risques liés à l'opération.

Juste leur présence avec leur uniforme est déjà traumatisante pour certains membres de la communauté, souligne-t-elle.

La porte-parole aimerait que des améliorations aux méthodes employées par les policiers surviennent de façon à ce que la communauté se sente davantage en sécurité.

Est-ce que ce qui est arrivé n'était pas prévisible? Est-ce qu'on aurait pu sauver la vie d'Anthony si on avait pris une décision différente?, s'interroge-t-elle. On aimerait encourager le service de police à vraiment se poser la question.

Avec les informations de Christian Milette et de Fiona Collienne

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