7 octobre 2001 : une coalition déclare la guerre aux talibans en Afghanistan

Le 7 octobre 2001, une coalition de 40 pays lance l'opération Liberté immuable en Afghanistan.
Photo : Radio-Canada
Moins d'un mois après les attentats du 11 septembre 2001, l’administration du président George W. Bush, appuyée par une quarantaine de pays, riposte. Une coalition internationale lance une opération qui vise l'élimination du régime des talibans en Afghanistan et du réseau terroriste Al-Qaïda dirigé par Oussama ben Laden.
Opération Liberté immuable
« Mesdames et messieurs, bonjour. Les États-Unis et leurs alliés ont mis leur menace à exécution. La riposte armée contre l’Afghanistan est commencée et elle vise d’abord des bases terroristes et la force de frappe du régime taliban. »
Le 7 octobre 2001, l’animatrice Michaëlle Jean confirme en ouverture d’une émission spéciale sur les ondes de RDI, Les Alliés contre-attaquent, que les États-Unis et ses alliés ont lancé une vaste campagne militaire en Afghanistan.
L’opération Liberté immuable vise à chasser du pouvoir le régime des talibans qui a refusé de livrer à la justice américaine Oussama ben Laden, chef du réseau terroriste Al-Qaïda.

L'animatrice Michaëlle Jean s'entretient lors d'une émission spéciale avec le correspondant à Washington Patrice Roy et l'envoyée spéciale au Pakistan Céline Galipeau sur l'opération militaire Liberté immuable en Afghanistan.
Dans cet extrait de l’émission, le correspondant à Washington Patrice Roy analyse la décision qui a mené à l’attaque.
Le président Bush, dans une allocution adressée au peuple américain et au monde, insiste sur le fait que l’opération contre l’Afghanistan ne relève pas de la vengeance.
C’est une décision concertée avec une quarantaine de pays, dont le Royaume-Uni, qui joue un rôle important dans l’opération. Des pays musulmans font aussi partie de cette coalition.
Liberté immuable a un but double : détruire les camps d’entraînement des terroristes et démolir les sites militaires et les moyens de communication des talibans.
Les aéroports de Kandahar et de Kaboul sont particulièrement visés.
Le président américain précise que l’opération militaire a aussi une fonction de déblayage du territoire afghan.
À une étape ultérieure, des soldats américains se rendront en Afghanistan pour débusquer Oussama ben Laden et ses complices du réseau Al-Qaïda.
Patrice Roy souligne que le président Bush demande aux Américains d’être vigilants.
Le dirigeant américain n’exclut pas la possibilité de nouveaux attentats terroristes en sol américain maintenant que l’opération militaire des Alliés est commencée, rapporte le correspondant à Washington.
L’animatrice Michaëlle Jean s’entretient aussi avec l’envoyée spéciale de Radio-Canada, Céline Galipeau.
Elle se trouve à Quetta, une ville pakistanaise à la frontière de l’Afghanistan, tout près de Kandahar.
Céline Galipeau décrit aux téléspectateurs de RDI une situation très tendue.
Dans la région de Quetta, les gens sont d’origine pachtoune, la même que la grande majorité des talibans, et sympathisent avec ceux-ci.
Dans l’ensemble du Pakistan, une importante partie de la population appuie l’intégrisme islamique et condamne avec colère l’invasion d’un pays frère.
Le président du Pakistan, le général Musharraf, ajoute Céline Galipeau, pourrait imposer l’état d’urgence dans l’ensemble du pays pour empêcher de violentes manifestations.
Le Canada, membre de la coalition
Au début, on ignorait quelle serait la contribution du Canada à la campagne militaire en Afghanistan.

Reportage de la journaliste Martine Biron sur la contribution canadienne à l'opération militaire Liberté immuable en Afghanistan
Mais le 8 octobre 2001, l’animateur du Téléjournal Stéphan Bureau en indique l’ampleur.
Des avions, six bateaux et 2000 militaires canadiens participeront à Liberté immuable.
Un reportage de la journaliste Martine Biron donne les détails.
Le général Raymond Hénault, chef d’état-major des Forces canadiennes, confirme en conférence de presse que le Canada sera parmi les cinq plus importants contributeurs de la coalition en Afghanistan.
Le tiers de la marine royale canadienne est mise à contribution et se voit confier un mandat de surveillance et de protection.
Une partie de l’Armée de l’air, pour sa part, sera utilisée pour transporter de l’aide humanitaire en Afghanistan.
De plus, la FOI-2, la Force opérationnelle interarmées antiterroriste, a été réquisitionnée contre les prises d’otages.
Le ministre de la Défense nationale Arthur Eggleton confirme aussi que le Canada doit être vigilant.
Des attentats pourraient être perpétrés même s’il n’y a pas d’indice que le Canada est dans la mire des terroristes islamiques.
Le début d’une longue campagne
Rapidement, les talibans sont en déroute.
Le 14 novembre 2001, Kaboul, la capitale de l’Afghanistan, tombe aux mains des coalisés.
Puis, le 7 décembre 2001, Kandahar, bastion des talibans, capitule à son tour. C’est la fin du régime des talibans et de l’Émirat islamique d’Afghanistan.

Reportage de la journaliste Christine Saint-Pierre sur les suites de la chute de la ville de Kandahar aux mains des forces alliées
Le Téléjournal de ce jour-là, animé par Michaëlle Jean, présente un reportage de la journaliste Christine St-Pierre.
La ville de Kandahar a beau s'être rendue, la situation est loin d’être stabilisée, selon les militaires américains.
Des milliers de talibans ont fui.
Dans la région de Toha Bora, les Américains bombardent des grottes dans lesquelles Oussama ben Laden et des membres du réseau Al-Qaïda auraient pu trouver refuge.
Des rumeurs veulent que le chef terroriste ait déjà franchi la frontière et se trouve au Pakistan. Les militaires américains avouent qu’ils ne savent pas où se trouve le fugitif.
Le reportage de Christine St-Pierre se termine sur des images où l’on voit un Américain partisan des talibans capturé par les soldats de la coalition.
Ces images, à l’époque, ont fait le tour du monde.
À la fin du reportage de Christine St-Pierre, un détail souligne toute les difficultés que vont rencontrer les forces de la coalition pour pacifier l’Afghanistan.
L’agent de la CIA qui interroge l’Américain partisan des talibans va mourir quelques heures plus tard, au cours de l’insurrection de talibans captifs dans une prison.
La mission de combat des soldats canadiens en Afghanistan s'est terminée en 2011.
Les derniers soldats canadiens, chargés de l'entraînement des forces armées et policières afghanes, ont quitté le pays le 26 août 2021.
La présence militaire américaine en Afghanistan durera pour sa part jusqu’au 30 août 2021.