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La Sépaq doit cesser d’utiliser un poison contre les rongeurs, demande un spécialiste

Les montagnes du Parc national du Bic et une des baies qui en fait partie.

Le Parc national du Bic vu de la route 132, dans le secteur du Havre (archives).

Photo : Radio-Canada / Laurence Gallant

Le vétérinaire Stéphane Lair, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal, déplore l'utilisation de la bromadiolone par la Sépaq dans certains parcs, comme celui du Bic.

C'est un produit controversé dans le milieu, lance le spécialiste. Les poisons de type anticoagulants de deuxième génération, comme la bromadiolone, sont interdits, entre autres, en Colombie-Britannique et en France parce qu'ils finissent par se retrouver dans la chaîne alimentaire.

N'empêche, la Sépaq utilise encore la bromadiolone pour se débarrasser des rongeurs dits nuisibles, comme les souris, près des bâtiments et des chalets.

Bien que les pièges contenant le poison soient réputés hermétiques contre certains autres rongeurs, dont des écureuils ou des tamias rayés, ceux-ci réussissent tout de même à faire sortir les pastilles de bromodiolone et retournent dans la nature en les grignotant.

Le poison en question tue les rongeurs par hémorragie, sans discrimination, mais seulement quelques jours après son ingestion.

Les petites bêtes ont donc le temps de se faire capturer par leurs prédateurs avant de mourir, d'autant plus que le poison les rend moins alertes.

La bromadiolone et autres anticoagulants du genre se retrouvent ainsi dans le corps d'animaux protégés, comme les oiseaux de proie, mentionne Stéphane Lair.

On a fait une étude il y a quelques années qui a démontré que dans le foie de 65 % des Grands-ducs d'Amérique, on pouvait retrouver des anticoagulants; c'était 90 % pour les Buses à queue rousses.

Une citation de Stéphane Lair, vétérinaire

Selon ce spécialiste qui pratique régulièrement des autopsies sur les animaux, la Sépaq doit absolument retirer ces poisons de ses parcs nationaux. En plus, la plupart du temps ça ne fonctionne pas. Si vous tuez des rongeurs dans un environnement, ils vont être remplacés par d'autres.

Un hibou apperçu dans un arbre.

Un Grand-duc âgé d'environ huit semaines. (archives)

Photo : Radio-Canada / Trevor Lyons

Comme les pièges qui contiennent le poison sont installés à l'extérieur, à proximité de certains bâtiments, des rongeurs qui sont moins portés à se faufiler à l'intérieur, comme les écureuils ou les tamias rayés, sont donc empoisonnés comme les autres.

Ce qui est recommandé dans la plupart des cas ce sont des méthodes physiques qui sont spécifiques pour les espèces ciblées, précise le vétérinaire.

Stéphane Lair espère que la plainte formulée par une citoyenne du Bic plus tôt cet été fera réagir rapidement la Sépaq.

On a entrepris une réflexion à savoir si c'est conforme à la meilleure pratique qu'on peut avoir, mais c'est la solution à l'heure actuelle, a déjà mentionné le responsable des communications à la Sépaq, Simon Boivin.

Il soutient que ces produits ne sont pas dangereux pour les humains et qu'il importe de bien gérer les parasites puisque des rongeurs indésirables peuvent transmettre des maladies.

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