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Des milliers de dollars de plus pour les éducatrices des garderies en milieu familial

Trois fillettes jouent autour d'une table de salon.

Avec l'entente annoncée lundi, le revenu des responsables de services de garde aura été bonifié de 30 % au terme de la dernière négociation entre le syndicat et le Conseil du Trésor.

Photo : Getty Images

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les éducatrices des garderies en milieu familial du Québec gagneront des milliers de dollars de plus dès l’an prochain en vertu d’une entente que leur syndicat a conclu la semaine dernière avec le Conseil du Trésor.

L’accord fait en sorte que la subvention qui leur est accordée sera majorée d’environ 16 % dès le 1er avril 2022, ont annoncé lundi la présidente du Conseil du Trésor Sonia LeBel et le ministre de la Famille Mathieu Lacombe.

Concrètement, cela signifie que le revenu net d’une éducatrice qui s’occupe de six enfants chez elle passera de 38 200 $ à 44 500 $ par an.

La subvention sera en outre bonifiée pour les années subséquentes, en vertu d'une « clause remorque » avec les autres syndiqués du secteur public.

Cette augmentation est le résultat d’une année de travail effectué par un comité conjoint sur la rémunération de ces travailleuses, avec l’aide d’un facilitateur, le fiscaliste Luc Godbout.

La création de ce comité avait été convenue lors de la signature de la dernière convention collective entre le gouvernement et le syndicat des éducatrices représentées par la FIPEQ-CSQ.

Ce contrat de travail avait déjà accordé une augmentation de 12 % aux responsables de services de garde en milieu familial. L'entente d'aujourd'hui fait passer ces gains totaux à 30 %.

Une augmentation pleinement méritée

Selon le ministre Lacombe, Québec voulait régler le problème de la rémunération de ces travailleuses en leur offrant un salaire décent, à la hauteur de l'importance du travail qu'elles font avec nos tout-petits.

Il a rappelé que ce travail exigeant et pas toujours valorisé comme il le devrait est le plus souvent effectué par des femmes seules qui soutiennent, en bout de piste, des milliers de familles québécoises.

« Lors des dernières négociations l'an dernier, je l'ai dit [...] : les responsables des services de garde en milieux familiaux ne gagnaient pas assez. C'est vrai qu'elles méritaient une augmentation importante de leur revenu. »

— Une citation de  Mathieu Lacombe, ministre de la Famille du Québec

Selon la ministre LeBel, environ 7800 éducatrices bénéficieront de cette entente, qu'elle a jugée exceptionnelle et historique, soit 74 % de toutes celles qui ont une garderie en milieu familial.

On parle ici de travailleuses autonomes, qui travaillent à la maison cinq jours par semaine, souvent, parce qu'on sait qu'on sait que ce type de travail n'arrête jamais, a-t-elle dit.

Elles ne comptent pas les heures pour s'occuper de nos enfants, et nous on n'a pas compté les heures pour arriver à une entente. C'est la contrepartie qu'on pouvait faire, et [c'était] la moindre des choses, a-t-elle ajouté.

Un petit miracle pour les syndiquées

Également présente pour l'annonce, la présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), Valérie Grenon, n'a pas caché sa satisfaction.

L'augmentation de la subvention est du jamais vu, voire un petit miracle a-t-elle dit, évoquant une réelle reconnaissance du travail de ces milliers de femmes et d'hommes, souvent en présence d'enfants pendant plus de 50 heures par semaine, sans compter d'autres tâches de gestion et de planification.

« Pendant longtemps, vous m'avez entendu dire qu'il fallait donner un coup de barre dans notre réseau. On vient, avec cette bonne nouvelle-là, de donner un coup de barre sérieux, [...] un nouveau souffle. »

— Une citation de  Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec

Elle a dit estimer, à l'instar du ministre Lacombe, que le nouvel accord permettra de mettre un terme à l'hémorragie qui frappe le réseau, et qui prive des Québécois de places en milieu familial.

Selon elle, l'entente pourrait permettre non seulement de recruter de nouvelles éducatrices en milieu familial, mais aussi de convaincre certaines femmes qui ont fermé leurs portes de reprendre le travail.

Le ministre Lacombe a rappelé qu'il manque environ 20 000 places dans le réseau des garderies en milieu familial en raison de la saignée des dernières années. Ce sont des places qui pourraient être offertes demain matin [...] s'il y en avait qui levaient la main, a-t-il dit.

Selon lui, des avancées supplémentaires pour ces éducatrices en milieu familial, en matière d'administration et de paperasse, seront annoncées lors du dévoilement d'un projet de réforme pour le réseau, d'ici trois semaines.

Poursuites des négociations pour les éducatrices en CPE

Mme Grenon et Mme LeBel ont par ailleurs toutes deux confirmé que les négociations pour les éducatrices des centres de la petite enfance (CPE) se poursuivaient. Une nouvelle offre de Québec est attendue le 7 octobre.

Des milliers de familles québécoises doivent composer cet automne avec des grèves tournantes, menées par des éducatrices en CPE syndiquées par la CSQ et la CSN.

Il ne reste pas grand-chose; beaucoup de choses sont déjà réglées. Un dernier blitz, puis on est capable de régler ça rapidement, a commenté Mme Grenon en fin de semaine.

Le litige porte essentiellement sur les salaires. À l'heure actuelle, le salaire d'une éducatrice qualifiée est de 19 $ de l'heure au premier échelon et de 25 $ de l'heure au 10e et dernier échelon.

Les syndiquées réclament des augmentations plus importantes pour les plus bas salariés, soit 27 % sur trois ans pour le premier échelon et 21 % sur trois ans pour le dernier échelon.

La ministre LeBel a invité ces syndiquées à voir dans l'entente sur les subventions un signal important du gouvernement à trouver une solution.

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