Le Parti libéral et QS appellent Québec à reconnaître le racisme systémique
Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, souhaite que le gouvernement Legault soit davantage à l'écoute de communautés autochtones, et reconnaisse le racisme systémique.
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Les partis d’opposition à Québec ont réagi au rapport de la coroner Géhane Kamel, publié un an après la mort de Joyce Echaquan. Gabriel Nadeau-Dubois de Québec solidaire et Dominique Anglade du Parti libéral pressent le gouvernement de reconnaître le racisme systémique, ce que le premier ministre François Legault se refuse de faire.
En point de presse à l'extérieur de l'Assemblée nationale, M. Nadeau-Dubois a estimé que le chef du gouvernement devrait écouter les proches de Mme Echaquan, écouter les nations autochtones du Québec, écouter la coroner; tous ces gens disent la même chose, soit qu'on ne peut pas régler un problème si on ne le reconnaît pas
.
« Je pense que le Québec a besoin d'un premier ministre qui écoute [...] qui reconnaît quand il se trompe, le Québec a besoin d'un premier ministre qui va au-delà de ses réticences personnelles pour [permettre] d'avancer. »
À la suite de la déclaration de M. Legault jeudi, selon qui il n'est pas nécessaire de faire du 30 septembre, la Journée de vérité et de réconciliation, un jour férié au Québec, et qu'il faut faire croître la productivité, M. Nadeau-Dubois estime que le chef caquiste doit faire preuve de plus de compassion; plus de compassion pour les peuples autochtones qui disent "on a besoin que notre vécu soit reconnu pour qu'on avance sur le chemin de la guérison et de la justice"
.
Au passage, le chef parlementaire solidaire a aussi jugé qu'un jour férié supplémentaire permettrait d'offrir une meilleure conciliation travail-famille, en soulignant que l'Ontario offre neuf jours fériés à ses résidents, contre huit au Québec.
Pour Anglade, les mots ont une importance
La cheffe libérale Dominique Anglade juge pour sa part que si on ne reconnaît pas que les biais ont une incidence, notamment sur les communautés autochtones, on n'est pas capables d'avancer
.
Mme Anglade estime ainsi que les mots ont une importance
.
Québec solidaire et le Parti libéral du Québec souhaitent tous deux une reconnaissance de l'existence du racisme systémique envers les Autochtones au Québec.
La Coalition avenir Québec et le Parti québécois s'y opposent.
Le gouvernement préfère attendre
Au gouvernement, justement, on a dit préférer prendre connaissance du contenu du rapport avant d'y réagir. Le premier ministre François Legault et le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, ne prendront donc pas la parole à ce sujet vendredi.
Le ministre de la Santé Christian Dubé a réservé lui aussi ses commentaires sur le rapport de la coroner Géhane Kamel pour plus tard. Laissez-moi prendre connaissance de l’ensemble du rapport avant de vous revenir
, a-t-il déclaré.
M. Dubé a cependant affirmé que beaucoup de gestes
ont été posés par le gouvernement, particulièrement dans la région de Joliette
. Il a mentionné la formation du personnel.
Plus loquace, la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault a elle aussi préféré attendre de lire le rapport de la coroner sur la mort de Joyce Echaquan avant de le commenter. Mais elle a répondu à quelques questions à ce sujet en point de presse.
Elle a répété la position du gouvernement sur le racisme systémique. Notre position, c’est qu’il faut lutter contre le racisme par des actions concrètes. On veut poser des actions qui amènent des conséquences positives sur les problèmes
, a avancé Mme Guilbault.
Elle a dit souhaiter que tous les membres de communautés autochtones, des nations inuites ont droit de recevoir des soins de santé et des services sociaux dignes, équitables et sans discrimination
.
Mme Guilbault a ajouté que le gouvernement du Québec est en lutte et en actions concrètes, pour éviter que des choses comme ça, qui sont inacceptables, ne se reproduisent
.
Sans reconnaître le racisme systémique, Mme Guilbault a évoqué des ponts
qui doivent être lancés entre les communautés, mais que des murs
y sont érigés, et qu’il faut abattre les murs par le vrai rapprochement
.
Mais elle a insisté pour que ce soit fait avec les communautés. Ce n’est pas à nous, comme gouvernement, de décider à leur place ce qui devrait être fait en premier.
Mme Guilbault a conclu en espérant que les gestes de rapprochement soient posés dans le respect, de nation à nation
.