Le vélopartage en voie de s’étendre aux campus de Québec

Le service àVélo du RTC compte seulement 10 stations à l'heure actuelle.
Photo : Radio-Canada / Alexandre DUVAL
Les vélos à assistance électrique du Réseau de transport de la Capitale (RTC) risquent de faire leur apparition sur le campus de l’Université Laval et ceux des cégeps de Québec en 2022. Radio-Canada a appris que des discussions sont en cours avec les établissements concernés.
Au moins quatre institutions d’enseignement postsecondaire sont dans la mire du RTC
et auraient un intérêt à accueillir une station du réseau àVélo dès le printemps prochain.Le Cégep de Sainte-Foy, le Cégep Garneau et le Cégep Limoilou confirment tous être en contact avec le RTCdéployé le 9 juillet dernier dans les rues de Québec.
en vue de l’expansion du réseau de vélopartage, qui a étéDe son côté, l’Université Laval n’a pas voulu confirmer ou infirmer qu’elle avait des discussions à ce sujet; elle a plutôt invité Radio-Canada à contacter le RTC
pour de plus amples informations.Le RTC
a décliné notre demande d’entrevue. Par courriel, la conseillère en communications Raphaëlle Savard a rappelé que le réseau àVélo, qui compte seulement 10 stations à l’heure actuelle, subira une première phase d’expansion l’an prochain avec 30 nouvelles stations et 300 nouveaux vélos.« Nous avons présentement des discussions avec plusieurs acteurs de la ville quant aux emplacements de ces nouvelles stations, mais nous ne pouvons rien confirmer pour l’instant puisqu’il reste plusieurs mois d’analyses à faire. »
Priorité
Bien que les annonces ne soient pas encore mûres, le directeur général d’Accès Transports Viables estime qu’intégrer les campus de Québec doit être une priorité
pour le service de vélopartage du RTC .
Ce sont des lieux de destination importants. Les cégeps et les universités attirent de nombreux déplacements tant chez la communauté étudiante que chez les employés qui travaillent dans ces bâtisses-là
, explique Étienne Grandmont.
De plus, les jeunes adultes sont à un moment charnière
de leur vie et les choix qu’ils font aujourd’hui risquent d’orienter leurs habitudes pour l’avenir, rappelle M. Grandmont.
Selon lui, le RTC
a donc tout avantage à miser sur cette clientèle qui doit décider, par exemple, si elle élit domicile près de son lieu d’études ou si elle s’achète une voiture.« Augmenter l'offre de transport collectif et actif pour des étudiants de 17, 18, 19 ou 20 ans, c'est vraiment une très bonne approche sur le long terme. »
Choisir judicieusement les emplacements
Sur le campus de l’Université Laval, la Coop Roue-Libre, qui enseigne aux cyclistes à entretenir et réparer leurs bécanes, soutient que l’arrivée d’àVélo serait un bel ajout pour la communauté étudiante.
L'engouement [pour le vélo], c'est flagrant, affirme l’un des administrateurs de la Coop, Sylvain Gagnon. Comme étudiant, je le vois déjà dans les supports à vélos de ma faculté. [Il y a] beaucoup de vélos, surtout les journées de beau temps.
Certains étudiants, qui habitent plus loin du campus, pourraient maintenant eux aussi s’y rendre en pédalant puisque les vélos du RTC
permettent d’aller plus vite grâce à l’assistance électrique, rappelle-t-il.M. Gagnon croit néanmoins que le RTCstratégiques
pour l’emplacement des futures stations sur le campus.
« L'important, c'est de prendre en considération que tu peux arriver en vélo avec assistance électrique, mais si après ça, il faut que tu marches 10-15 minutes, sous la pluie, comme en ce moment à l'automne, ce sont toutes des questions qu'un étudiant se pose. »
S'ils mettaient un truc pour desservir le côté Est [du campus] et un autre pour desservir le côté Ouest, ça pourrait sûrement être une bonne idée
, lance Marie Phaneuf-Fournier, une étudiante qui se rend sur le campus à vélo.
Coûts à revoir?
Il va falloir aussi peut-être comparer à quel point les trajets entre les stations de vélo sont efficaces comparés aux arrêts que les bus peuvent nous offrir
, renchérit Charlotte De Rico, elle aussi étudiante et cycliste.
Mme De Rico se demande également si les coûts du service àVélo - 6 $ pour 30 minutes ou 30 $ pour un laissez-passer mensuel (35 $ dès 2022) - pourraient dissuader certains étudiants de l’utiliser.
Le directeur général d’Accès Transports Viables, Étienne Grandmont, partage cette crainte. Les personnes à faible revenu, notamment, ont quelques enjeux à ce niveau-là.
« On espère que la grille tarifaire sera revue; le coût à l'unité est quand même assez élevé. »
Selon Sylvain Gagnon, de la Coop Roue-Libre, il faudrait songer à inclure le service àVélo dans le laissez-passer universitaire (LPU), que les étudiants de l’Université Laval paient déjà à même leurs frais de scolarité pour avoir un accès illimité aux autobus du RTC
.M. Gagnon croit qu’une autre option serait de créer un tarif réduit pour les étudiants à temps complet qui voudraient utiliser le service àVélo.
En date du 9 septembre, soit deux mois après son entrée en service, àVélo avait enregistré plus de 20 000 déplacements, selon les données du RTC
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