Percé va de l’avant avec l’imposition d’une redevance touristique

Le conseil municipal de la Ville de Percé a adopté, mardi, le règlement visant à imposer une redevance touristique sur des transactions de 20 $ et plus.
Photo : Radio-Canada / Marguerite Morin
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La redevance de 1 $ sera prélevée sur toutes les transactions commerciales supérieures à 20 $ plutôt que 10 $. La Ville a réajusté sa réglementation à la suite de la consultation auprès des commerçants.
Le conseil municipal a adopté la proposition à l’unanimité. La mairesse de Percé, Cathy Poirier, se dit satisfaite du déroulement de la réunion.
Plusieurs commerçants étaient présents pour exprimer leurs questionnements, encore existants, concernant cette redevance qui entrera en vigueur dès le 1er mai 2022.
La perception de la redevance est un principe accepté par les commerçants, estime Mme Poirier. Elle admet toutefois que des craintes sont toujours perceptibles parmi les commerçants. Surtout, souligne-t-elle, dans l’application de la réglementation.
Elle assure que les entreprises seront accompagnées et que la Municipalité sera là pour répondre à leurs questions. On veut faire ça simple
, dit-elle.
Mme Poirier rappelle que la réglementation n’entrera en vigueur que le 1er mai prochain ce qui permettra à la Municipalité de répondre aux questions et d’implanter son système sans précipitation.
Certains avaient proposé une formule hybride qui aurait modulé la perception de la redevance selon des catégories de produits ou de services. Cette proposition n’a pas été retenue. Ça aurait rendu les choses trop complexes
, estime la mairesse.
La Ville a aussi ajouté un dédommagement pour la gestion de la redevance. Les entreprises auront droit à un montant qui variera selon le nombre de transactions effectuées.
Dans l’hôtellerie, la perception de la redevance demandera plus d’attention notamment pour les réservations en ligne. Dès le 1er janvier, les hôteliers devront afficher la perception de la redevance sur les nuitées réservées à partir du 1er mai. C’est une obligation de la Loi sur la protection des consommateurs, précise Cathy Poirier.

Après une consultation avec ses commerçants il y a plus d'une semaine, la Ville de Percé a revu la première mouture de sa réglementation.
Photo : Radio-Canada / Marguerite Morin
La Ville attend maintenant les consignes de Revenu Québec afin de s’assurer que le processus de perception soit conforme dans tous les commerces.
Avoir le moyen de ses ambitions
Pour le directeur général de la Ville de Percé, Jean-François Kakou, il s’agit d’une véritable révolution.
Percé, dit-il, pourra avec cet argent investir dans le développement et l’entretien de ses infrastructures et demeurer un acteur de premier plan dans l’industrie touristique.
C’est une industrie très compétitive, dit-il, et il faut être capable d’offrir des infrastructures qui répondent aux attentes des visiteurs. Percé veut être la capitale touristique du Québec, mais tout ça vient avec une facture
, observe le directeur général.
La Ville, ajoute M. Kakou, pourra ainsi diversifier ses revenus et ne dépendra plus seulement de la contribution des résidents, mais aussi de celles des visiteurs. Pour M. Kakou, Percé apporte une solution aux défis des petites villes éloignées qui, comme la sienne, reçoivent un achalandage touristique important.

Percé espère pouvoir entretenir et développer ses infrastructures touristiques grâce à la perception de cette redevance. (archives)
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
M. Kakou souligne que la Ville a reçu plusieurs courriels d’autres municipalités sur son initiative.
L’Administration municipale estimait dans la première mouture du règlement percevoir environ 1,5 million de dollars.
La Ville de Percé lancera aussi une campagne d’information à l’échelle régionale sur la redevance et de son utilisation pour l’entretien et le développement des infrastructures touristiques.
D’ici l’entrée en vigueur de la redevance, une carte de citoyen sera lancée pour que les résidents de Percé n’aient pas à payer le supplément lors de leurs transactions locales.
Avec la collaboration de Marguerite Morin et d'Isabelle Lévesque