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Un fonctionnaire sur cinq parle une autre langue que le français au travail

Des dessins de personnes qui parlent entre elles.

Le déclin du français au travail s’observe davantage dans la grande région de Montréal.

Photo : Getty Images / Mykyta Dolmatov

Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Près d’un fonctionnaire provincial sur cinq parle couramment une autre langue que le français au travail, révèle un sondage mené par le Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) rendu public mercredi.

Bien que le Québec soit une province francophone, 10 % des répondants disent utiliser quelques fois par semaine une autre langue que le français dans l'exercice de leurs fonctions et 7 % admettent parler une autre langue tous les jours.

La majorité des sondés affirme toutefois que l’affichage et les communications liés à leurs fonctions se font principalement en français, comme indiqué dans la Charte de la langue française.

Le déclin du français au travail s’observe davantage dans la grande région de Montréal, souligne la présidente du SPGQ, Line Lamarre. La situation est particulièrement inquiétante à Laval, mentionne-t-elle.

« On a vu une augmentation importante de l’anglicisation. Ce sont des lieux où il y a de plus en plus de nouveaux arrivants. »

— Une citation de  Line Lamarre, présidente du SPGQ
L'édifice Marie-Guyart, connu sous le nom de complexe G, avec vue sur la ville de Québec.

À l'extérieur de la grande région de Montréal, le recul de la langue française ne s'observe que très peu, selon le SPGQ.

Photo : Radio-Canada / André-Pier Bérubé

Les résultats du sondage ne surprennent pas Mme Lamarre qui rappelle que des services sont parfois offerts aux Premières Nations, aux communautés anglophones ainsi qu'aux immigrants qui n’ont pas toujours eu l’occasion d’apprendre la langue de Molière. Il y a un volume de travail à fournir en anglais, explique-t-elle.

Un critère d'embauche qui ne devrait pas en être un

Toutefois, être bilingue est devenu au fil du temps un critère d'embauche dans différentes organisations gouvernementales, alors que cela ne devrait pas être nécessaire, déplore Line Lamarre.

« On affiche des postes de haute direction et parfois on exige l’anglais. La question est à se poser : mais pourquoi? »

— Une citation de  Line Lamarre, présidente du SPGQ

Pour remédier au problème, Line Lamarre suggère d'embaucher des candidats unilingues francophones et de leur enseigner l’anglais une fois en fonction.

Les nouveaux arrivants devraient également être mieux encadrés, ce qui encouragerait les fonctionnaires à parler en français au travail.

Il faut accompagner [les immigrants dès leur arrivée], il faut leur donner des moyens facilitants, qui ne leur posent pas d’embûches, qui ne leur donnent pas de charge financière. Il faut offrir [aux immigrants] des opportunités réelles d’apprendre la langue.

Un enjeu pour les francophones

Environ 90 % des francophones qui ont participé au sondage estiment que la protection de la langue française est un enjeu très important ou plutôt important, contre 68 % chez les anglophones.

Quant à la place du français au travail, 68 % des répondants considèrent que la situation est identique à celle d’il y a 10 ans et 18 % d’entre eux ont ressenti une régression.

Le SPGQ représente près de 30 000 spécialistes au Québec, dont les 21 175 fonctionnaires provinciaux. Le syndicat partagera mercredi ses réflexions et ses recommandations auprès des membres de la Commission de la culture et de l’éducation de l'Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi n°96 visant à faire du français la langue officielle et commune du Québec.

Le sondage, diffusé du 5 au 19 mai 2021, a été réalisé auprès de 4 908 membres du SPGQ, sur une possibilité de 19 795, ce qui équivaut à un taux de réponse d’environ 25 %.

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