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Justin Trudeau invité à confier la Défense à une femme, et non à Harjit Sajjan

Harjit Sajjan devant une série de drapeaux canadiens.

Harjit Sajjan a été fortement critiqué, notamment pour sa gestion de l'affaire entourant le général Vance.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

La Presse canadienne

Le premier ministre Justin Trudeau est incité par plusieurs experts à nommer un nouveau ministre de la Défense quand il formera son prochain conseil des ministres.

Des voix s'élèvent pour dire que l'ancien ministre de la Défense, Harjit Sajjan, réélu dans la circonscription de Vancouver-Sud, a perdu de la crédibilité dans la gestion de la crise interne au sein des Forces armées canadiennes, provoquée à la suite d'allégations d'inconduite sexuelle par d'anciens hauts dirigeants de l'armée.

Ce n'est tout simplement pas imaginable, s'exclame la directrice du Centre pour l'innovation sociale et l'engagement communautaire dans les affaires militaires de l'Université Mount Saint Vincent à Halifax, Maya Eichler, au sujet d'un retour de M. Sajjan, qui occupe le poste depuis 2015.

Cela démontrerait que le gouvernement ignore complètement ce que les gens pensent et qu'il refuse de prendre une mesure audacieuse nécessaire.

Certains croient qu'il est temps de confier à nouveau les rênes de ce ministère à une femme.

Il est crucial de s'assurer que la personne choisie est préparée pour le succès et non pour l'échec. Bien que le symbolisme de voir une femme occuper le poste de ministre de la Défense nationale soit important, ce n'est pas n'importe quelle députée qui pourra faire le travail.

Une citation de Maya Eichler, de l'Université Mount Saint Vincent à Halifax

La personne qui sera nommée devra non seulement promouvoir une nouvelle culture au sein de l'armée, mais elle devra aussi savoir bien gérer de nombreux autres dossiers d'un ministère.

Il faudra notamment jongler avec les différentes interventions sur la planète, l'achat prévu de nouveaux équipements et les bouleversements au sein du commandement.

Un cadeau empoisonné?

Nommer une femme pourrait être une bonne idée, car cela apportera de nouvelles perspectives au ministère, soutient Charlotte Duval-Lantoine de l'Institut canadien des affaires mondiales. Toutefois, lier sa nomination à la crise actuelle sapera ses compétences. On la blâmera si l'armée a du mal avec le changement de culture.

On s'en servira pour justifier qu'aucune femme ne pourra être ministre de la Défense au cours des 30 prochaines années.

Une citation de Charlotte Duval-Lantoine de l'Institut canadien des affaires mondiales

Kim Campbell est la seule femme à avoir été ministre de la Défense nationale dans l'histoire du pays. Elle a exercé cette fonction dans le gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney pendant six mois en 1993.

Megan MacKenzie, titulaire de la Chaire Simons en droit international et sécurité humaine à l'Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, rappelle que Mme Campbell avait été placée dans une situation difficile à la suite de l'échec de l'accord du lac Meech.

Les femmes sont souvent appelées à assumer un rôle de leadership après qu'un homme eut échoué si lamentablement. Elles ont souvent une côte insurmontable [...], dit-elle. Et ce qui se passe ensuite, c'est que les échecs sont mis au compte d'une femme, alors qu'elle n'était pas à la hauteur de ce rôle.

C'est exactement de ce qui s'est passé avec Kim Campbell. On l'avait placée dans une position impossible.

Une citation de Megan MacKenzie, de l'Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique
Kim Campbell le soir de son élection comme chef du Parti progressiste-conservateur et, de facto, première ministre du Canada

Kim Campbell le soir de son élection comme cheffe du Parti progressiste-conservateur, en juin 1993, est devenue, de facto, première ministre du Canada.

Photo : La Presse canadienne / PC/Phil Snel

Des 30 pays membres de l'OTAN, sept ont une femme comme ministre de la Défense, dont l'Allemagne et la France. Toutefois, l'expérience allemande pourrait prendre fin, selon les résultats des élections législatives dans ce pays.

Parmi les noms qui circulent pour occuper ce poste au sein du prochain gouvernement libéral de Justin Trudeau, il y a celui de Carla Qualtrough, l'ancienne ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'œuvre et de l'Inclusion des personnes handicapées, et celui d'Anita Anand, l'ancienne ministre des Services publics et de l'Approvisionnement.

Nous avons besoin d'un ministre de la Défense nationale prêt à prendre des décisions qui pourraient ne pas être appréciées au sein du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes, a déclaré Mme Duval-Lantoine. Si Mmes Qualtrough et Anand ont fait preuve de ce genre de leadership, alors oui. Mais cela devrait être parce qu'elles sont compétentes, pas seulement parce qu'elles sont des femmes.

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