Lisa Theriault met nos lieux de vie en perspective

La nouvelle série de Lisa Theriault se focalise sur les fenêtres de sa maison, de son ancien appartement, afin de réfléchir à l'impact psychologique du fait d'être enfermé chez soi.
Photo : Radio-Canada / Laurent Rigaux
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'artiste Lisa Theriault représente l’Île-du-Prince-Édouard au Défi Sketch organisé par le Festival des arts visuels en Atlantique (FAVA). Originaire de Charlottetown, elle est revenue dans la province en raison de la pandémie, après plusieurs années à Montréal.
C’est au milieu de son jardin fleuri que Lisa Theriault se trouve, ce 23 septembre. Au deuxième jour du Défi Sketch, une initiative du FAVA
, elle croque un tournesol, un sujet bien différent de ce qu’elle dessine habituellement.C’est l’inverse de ce que je fais normalement. Mes dessins, ça prend un ou deux mois pour les faire. L’idée du défi, c’est de dessiner vite et de ne pas trop réfléchir. C’est un bon exercice pour moi
, détaille-t-elle.
« J’ai toujours dessiné, c’est juste une habitude depuis l’enfance. »
Titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts de l’université Mount Allison de Sackville, Lisa Theriault s’intéresse, dans son œuvre, à nos lieux de vie.
C’est de réfléchir à l'aménagement des endroits, comment ils sont construits [et] utilisés par les gens
, raconte l'artiste, qui réalise des vidéos, des animations et des installations. Son principal mode d'expression reste cependant le dessin.
Ses derniers tableaux, regroupés au sein de la série intitulée Wonders never cease, contiennent des bâtiments aux formes géométriques parfaites. C'est à propos de l'utopie, des espaces idéalisés
, complète-t-elle. La perspective est soignée — elle utilise des papiers isométriques —, les détails sont nombreux. Ces lieux de vie tout en lignes droites se retrouvent au sein d'espaces naturels aux formes arrondies, plus oniriques.
« Dans mes dessins, j'aime être structuré, j'utilise des règles et des outils précis. Il y a une combinaison d'architecture et de nature, comment les deux vont ensemble. »
Après ses études en Atlantique, la jeune femme est partie vivre cinq ans à Montréal, l'occasion de chercher des subventions, des expositions et partager [ses] œuvres
.
Je n'étais pas certaine de comment j'allais gagner de l'argent, je voulais travailler dans les centres culturels et j'ai pensé qu'à Montréal je pourrais trouver un emploi
, raconte-t-elle.
À écouter aussi :
L'entrevue de Lisa Theriault au Réveil de l'Île-du-Prince-Édouard
C'est dans la ville québécoise que Lisa Theriault construit sa réputation, à son rythme. Après cinq ans, j'ai commencé à avoir un peu d'élan dans ma carrière, mais ça prend du temps pour développer un portfolio, créer des œuvres. Ça prend deux années pour vraiment développer une série de dessins à partager dans une exposition.
Sa décision de revenir dans la province est prise alors que la pandémie frappe Montréal, par volonté d'être plus proche de sa famille, de la mer et des paysages, pour profiter de tout ça
. L'appartement où elle travaillait sur une petite table laisse place à une maison en bordure de la route 2, à Brookfield, où elle a pu s'aménager un atelier.
L'artiste est aujourd'hui directrice générale du centre d'artistes autogéré This town is small, ce qui lui permet de vivre tout en continuant ses projets, le dernier étant influencé par la pandémie.
Je suis en train de faire une série sur les fenêtres, les différentes fenêtres de ma maison, mon ancien appartement, mon atelier. C'est une réflexion sur comment j'étais chez moi pendant plusieurs mois, sur ce que cela nous fait psychologiquement
, confie Lisa Theriault.
Sa prochaine exposition aura lieu en octobre, à Montréal. Ce décalage par rapport à son lieu de vie actuel l'amuse. Quand j'habitais à Montréal, j'avais des expositions en Atlantique. Maintenant que je suis en Atlantique, j'ai des expositions à Montréal, c'est toujours l'inverse de là où j'habite.